L’induction formelle

Comment réaliser une induction formelle ?

 

Et qu’est-ce qu’une induction ?

Vous voyez déjà le massacre venir ? Non ? Tout comme l’hypnose, il n’existe pas de définition de l’induction qui fasse un minimum consensus. Voilà pourquoi je vais cadrer mon propos et expliquer ce qu’est une induction formelle pour moi.

 

Ici nous ne parlerons pas au final des induction en tant que telle. Car une induction est un moyen de commencer une transe. Or la transe commençant souvent pendant le pré-talk, il est logique de penser que les inductions (formelles ou non) ne servent pas/plus à une mise en transe.

Et comme je lis souvent d’ici et de là, que les hypnotiseurs aiment faire des inductions formelles, et que certains semblent en faire une montagne ou échouent, je me propose de faire une petit guide sans prétention.

Notez que ce n’est qu’un guide fait par une personne lambda. Ce n’est pas force de vérité ou une recette miracle.

Avant propos :

 

Quelques définitions utiles

 

* Ratification

Confirmation de ce qui a été fait.

Dans la cadre de l’hypnose, une ratification est l’annonce d’un événement en train de se produire dans le but d’aider le volontaire à conscientiser ce qu’il se passe ou à permettre de détourner son attention.

 

* Approfondissement

Dans le cadre d’une induction formelle, l’approfondissement est l’ajout de suggestions d’augmentation de la détente et de la relaxation.

Exemple : « Et plus tu te concentres sur ce que tu ressens et plus tu te détends. »

 

*Fusible

Dans le cadre d’une séance d’hypnose, les fusibles sont des suggestions s’étalant normalement sur toute la durée de la séance afin de cadrer toutes les autres suggestions (« On ne perd pas le contrôle sous hypnose » est un bon exemple) et/ou d’éviter certaines réactions (« Tu vas rester bien droit sur tes appuis. » ; « Tu te sentiras merveilleusement bien. »)

Le cadre :

 

Ici, je parlerais des inductions formelles. Et mon propos essaiera de ne parler que de ça.

 

Une induction formelle, ici, parlera des techniques et des manières d’emmener une tiers personne volontaire à fermer les yeux et à se détendre mentalement du mieux qu’elle peut.

 

Nota : Je sais qu’en cadrant autant, je perds une partie conséquente de ce que peut être une induction. Et je réduis volontairement la portée de la définition d’une induction formelle afin d’éviter tout débat et de trop sortir de mon propos.

 

Le pré-talk :

 

Avant de se lancer dans la technique, comme pour n’importe qu’elle phénomène hypnotique, il faut expliquer ce que l’on va faire. Et cadrer ! Rien ne sert de faire la plus belle des inductions si le volontaire ne sait pas ce qu’il doit faire.

 

Une induction formelle (ma définition je vous rappelle et pas LA définition) sera réussie si et seulement si le volontaire sait ce qu’on attends de lui.

(Oui je me répète et je vais continuer à le faire, c’est trop important)

 

Pour cela, il faut expliquer ce qu’est une induction formelle dans le cadre de la séance. Il faudra prendre son temps surtout pour la première.

La première étape sera d’enlever les croyances qui peuvent gêner l’induction.

« On ne dort pas, on reste toujours parfaitement conscient et si tu veux, tu peux te redresser quand tu en auras envie. »

« C’est toi qui décide si tu te laisses aller ou pas. »

« Tu peux parfaitement rire et bouger, tant que tu te laisses aller, c’est génial. »

 

Ensuite, on va mettre quelques sécurités/fusibles. Mieux vaut prévenir que guérir et une simple phrase peut éviter bien des soucis.

« Tu resteras bien sur tes appuis. »

« Je suis là pour te soutenir, il te suffit de bien rester debout. »

« Tu vas te sentir merveilleusement bien, c’est normal, c’est de la détente. »

Bien entendu, un fusible n’est efficace (comme n’importe quelle suggestion) que si le volontaire à bien compris. Inutile d’espérer que le volontaire reste debout si vous n’avez pas parfaitement expliqué qu’il peut rester debout pendant une induction formelle. N’hésitez pas à répéter les fusibles. Et surtout considérez qu’un fusible pourrait ne pas ‘’tenir’’ ou fonctionner.

 

Et enfin, tu prépares ta technique en l’expliquant.

 

Alors, je n’ai pas encore parlé de l’ultime phrase qui fait qu’une induction formelle ne peut pas échouer car plus j’avance dans ma pratique et plus je m’aperçois que c’est un poil plus subtile que ça.

 

« Et lorsqu’il se passera ceci et que je ferai cela, je dirai ça et tu te laisseras aller VOLONTAIREMENT. C’est pas moi qui fait c’est toi qui décide. »

Alors certes, cette phrase fonctionne plutôt bien mais, il faut avant s’être assuré du volontariat du volontaire. Il faut avoir enlever la croyance que l’hypnotisé est passif.

 

Bref vous avez préparé le terrain, vous avez mis la sécurité rudimentaire, expliqué et tout le monde semble prêt. A ce moment-là, votre induction formelle ne peut pas échouer.

Je me répète, si vous avez correctement expliqué ce que vous attendez du volontaire, et qu’il est volontaire, l’induction ne peut pas échouer.

 

L’induction lente :

 

Oui même dans la rue. Alors non vous n’allez pas parler de détente pendant une heure comme dans certains cabinets de thérapie. Mais vous allez plutôt faire ça calmement sans contact ni brusquerie.

 

Si vous ne voulez pas passer trop de temps, il faut avoir valider quelques phénomènes hypnotiques (Plusieurs gestes idéomoteurs par exemples.)

 

Proposez ensuite une induction. Demandez à votre volontaire si ça le tente et passez ceci comme n’importe quel autre phénomène hypnotique. Pour moi une induction formelle n’est rien de plus qu’une suggestion.

 

Décomposez votre suggestion « Induction / Détente » en une suite de phénomènes hypnotiques (avec des métaphores par exemple).

–          Yeux qui se ferment dès que l’envie se fait

–          Tête lourde

–          Esprit détendu

–          Ratification des éventuels phénomènes périphériques

–          Et tourner en boucle jusqu’au résultat

 

Et comme toute induction, il faut approfondir. N’hésitez pas à recadrer et même à poser des questions au volontaire yeux fermés.

 

Nota : Les inductions lentes ne sont, à mes yeux, pas adapté dans un cadre ludique. Le rythme étant lent, je trouve que cette manière ne se prête pas au cadre du jeu.

La saturation de la pensée :

 

Proche de l’induction lente, et pouvant embrayer sur une rupture de pattern, la saturation permet de faire lâcher prise plus facilement mais exige du volontaire qu’il a réellement envie de jouer le jeu.

 

Le pré-talk doit être solide pour expliquer l’induction car c’est le volontaire qui va décider quand partir (avec l’aide de l’hypnotiseur bien sûr :p )

 

Je crois qu’on appelle celle-là, l’induction d’Elman, on me reprendra si j’ai tord.

 

Vous allez demander à votre volontaire de faire plusieurs choses qui sont très difficiles voire impossible de les réaliser en même temps. Tout en donnant l’illusion que c’est possible d’y arriver.

Exemple :

* Bouger un bras dans un sens, l’autre bras dans une autre sens et compter de 3 en 3

* Décompter de 100 à 0 en comptant tous les 1.5 et fermer les yeux à chaque fois que le chiffre est sans virgule

 

Et pendant ce temps, vous bombardez de suggestion de relaxation mental, et expliquez et réexpliquez l’induction, que ce n’est pas grave si on ne compte pas jusqu’au bout, etc…

 

Et bien sûr d’approfondir dès que les yeux sont fermés.

Le choix de l’inconscient :

 

Il arrive assez souvent qu’on laisse le choix à l’inconscient de démarrer une suggestion. L’induction formelle est parfaitement adapté.

Je propose comme méthode celle-ci mais n’hésitez pas à l’adapter à la séance et la personne.

 

Pendant une suggestion de geste idéomoteur (par exemple lévitation de bras)

« Et maintenant, il va se passer quelque chose d’extraordinaire et d’amusant. A un moment donné, c’est l’inconscient qui choisit, le bras va s’arrêter et partir dans une autre direction, celle de son choix. Et plus le bras va bouger dans cette direction plus tu vas te sentir détendu tant et si bien que lorsque le bras touchera cet endroit (la cuisse par exemple), tu te laisseras aller complètement comme si ton inconscient envoyé un signal fort. »

 

Si vous avez bien expliqué l’induction formelle avant, vous n’aurez plus qu’à approfondir et à reparler des fusibles. N’hésitez pas à ratifier afin de garder la concentration du volontaire intact.

L’induction avec rupture de pattern :

 

La classique dans la rue. Je ne vais pas détailler toutes les ruptures de pattern car il en existe une infinité.

Voilà en gros comment ça se passe :

–          Créer un pattern

–          Expliquer ou réexpliquer l’induction formelle

–          Encrer un signal déclencheur de l’induction

–          Rompre le pattern avec un petit choc et déclencher le signal

–          Approfondir immédiatement

 

Nota : Le petit choc prendra trois natures qui peuvent très bien se lier. Le choc physique (tirer la main, appuyer sur les épaules…), Le choc psychique (créer un sursaut par exemple) et Le choc sensitif (un claquement de langue, une lumière…)

Attention, c’est un PETIT choc. Juste de quoi amplifier le « bug » de la rupture de pattern. Et ce choc peut se faire sans contact physique.

 

La rupture de pattern exige une forme de rythme rapide. Une fois la rupture enclenchée, il n’y a plus de place à l’improvisation, vous devez dérouler ce qui est prévu jusqu’au début de l’approfondissement.

 

L’induction « surprise ! » avec rupture de pattern :

 

Entre mythe et réalité, cette induction appelée parfois flash ou zap, est strictement identique dans le processus que l’induction juste avant.

A ceci près :

* Le pattern n’est pas crée par l’hypnotiseur. C’est un pattern naturel de la personne que l’on va interrompre.

* Il y a très peu de temps pour expliquer l’induction et encrer un signal

* La rupture de pattern et le choc qui va avec doit être un peu plus fort. (sans traumatiser pour autant.)

 

Même si sur le papier je ne vois rien qui empêche la réussite de cette induction ; j’ai un énorme doute sur sa réalisation sans un pré-talk.

Vous verrez beaucoup de vidéo de ses fameuses inductions flash. Mais aucune n’apporte de preuve assez solide pour montrer qu’il n’y a pas eu de pré-talk avant. (voir même une séance complète)

 

Et vous ne pourrez toujours pas vous passer d’approfondissement 😉

 

La saturation avec rupture de pattern :

 

Il suffit de remplacer la création de la pattern par une saturation avec une pattern facile à rompre pour l’hypnotiseur.

 

(Elle marche très bien sur moi celle-là :p )

 

Voilà en gros comment ça se passe :

–          Créer un pattern dans la saturation (exemple bouger le bras droit de haut en bas puis de bas en haut)

–          Expliquer ou réexpliquer l’induction formelle

–          Encrer un signal déclencheur de l’induction

–          Rompre le pattern avec un petit choc et déclencher le signal

–          Approfondir immédiatement

 

L’auto-induction :

 

Ceux qui hypnotisent les mêmes personnes régulièrement s’en servent très souvent. C’est facile. Il suffit de demander à la personne de se remémorer la dernière fois qu’elle a vécu une induction formelle.

Pour autant, ça ne dispense pas d’approfondir et de guider en ratifiant.

 

 

Conclusion :

 

Comme vous l’avez sans doute constatez, une induction formelle est facile à réaliser et les possibilités pour y arriver sont infinies. La difficulté se trouve en fait dans l’explication de la suggestion de détente. Plus votre pré-talk et votre explication seront solides et clairs plus vos chances de succès vont augmenter.

 

Soyez logique. Si votre volontaire fantasme sur une induction à la messmer et que vous avez la capacité de lui faire, il n’y a aucune raison pour lui refuser (tant que tout est en sécurité). Et si votre volontaire veut quelque chose de simple alors n’en faites pas du spectaculaire.

 

Soyez écologique. L’induction formelle qui mène à la détente n’est pas le sésame pour faire passer tous les phénomènes hypnotiques. Il est donc inutile de les multiplier entre chaque suggestion et encore plus entre chaque suggestion échouant.

 

L’empathie et la bienveillance vont également simplifier toute votre séance. Les gens vous font assez confiance pour les laisser se faire hypnotiser par des inconnus. Il est normal d’avoir de la gratitude envers un volontaire. Politesse, courtoisie, respect, plus vous serez avenant et plus vos séances seront agréables pour tout le monde.

 

Et n’oubliez pas de vous amuser aussi ! Je pense que sur ce côté là, vous pouvez être un peu égoïste et rigoler avec votre volontaire J

HypnoAdmin en séance érotique

On voit quelques compte rendus de séance hypnotique érotique du côté du volontaire mais je n’en ai jamais vu du côté de l’hypnotiseur.

J’ai fait bon nombre de séances d’hypnose, et j’ai toujours cherché à développer un lien même temporaire avec le volontaire. Que ce soit pour du ludique ou de l’érotique, j’aime cet échange qui se produit entre moi et mon volontaire.

N’allez pas croire que l’hypnose est unilatérale. C’est un dialogue et les échanges sont souvent plus nombreux qu’en état « normal ». Et l’érotisme possède quelque chose de particulier qui exacerbe cet échange. C’est une des raisons pour laquelle je ne me cloisonne pas au développement personnel.

 

La plupart du temps lorsque je fais une séance d’hypnose érotique, je pose un cadre strict avec l’hypnotisé et je n’en déroge pas. Cependant comme je ne le répéterai jamais assez, c’est le client qui décide. Et ce qui commence par un séance anti-stress peut finir par une séance avec orgasme. C’est une de celle-là que je vais vous parler.

C’était en mars 2016. A cette époque, toujours en quête d’apprentissage, je démarchais les gens sur divers applications de rencontre. Un homme d’environ 50 ans finit par me contacter car il désire se libérer de sa timidité surtout celle qui précède l’acte en lui-même. Sa timidité entraînait un stress qui entraînait une perte de libido entraînant des couacs pendant l’acte.

Au départ, la séance n’avait pour but que d’agir sur la source de stress et d’apprendre à la gérer pour ne pas rentrer dans une sorte d’effet domino. Il vint chez moi, dans mon « cabinet » et s’installa à son envie dans une sorte de fauteuil bas. Je laisse souvent décider de l’endroit où le client s’assoit.

Je décide de me placer spontanément perpendiculairement à lui pour lui laisser le champs de vision libre. Oubliez les yeux dans les yeux, ce n’est pas obligatoire, on peut très bien hypnotiser sans jamais être vu par le volontaire. (Même si j’avoue que j’aime beaucoup hypnotiser d’un simple regard :p )

Après une discussion de 5 minutes sur la pluie et le beau temps, sur l’hypnose et ses envies, sur mon autre métier et sur sa journée d’hier, on part doucement en transe. Oui, « on ». J’accompagne toujours mes volontaires en transe, toujours. Il est en transe ? Je le suis aussi.

Je fais ce qu’on appelle une induction lente. En opposition avec le spectacle ou la rue, l’induction lente installe doucement une transe. C’est assez discret et il est assez fréquent qu’un hypnotisé ne ressente pas la transe en tant que telle et ne sente que la détente souvent associé à l’hypnose. Je conseille et je fais toujours des phénomènes hypnotiques lorsque je fais une induction lente. J’estime qu’il est important qu’un volontaire s’approprie et ressente sa transe.

Je décide de déclencher une lévitation de main qui ne prend que très modérément. Le volontaire, bien qu’extrêmement poli m’indique que c’est peu satisfaisant. Et s’il n’est pas convaincu, le travail qui va suivre va être peu efficace voir complètement inutile. Du coup, je concentre le début de séance non pas sur l’approfondissement de la transe mais sur l’appropriation des phénomènes hypnotiques. On travaille ensemble sur une catalepsie des paupières (les yeux restent fermés même si on essaye de les ouvrir) puis une catalepsie de la main droite sur la cuisse droite (la main reste collée).

On valide ensemble la satisfaction du phénomène hypnotique. Et lorsque je sens que la transe est ressentie et validée consciemment on part sur le cœur de la séance. La gestion du stresse.

L’hypnose est vraiment un outils formidable pour ce genre de chose. En quelques minutes à peine, l’hypnotisé va cerner consciemment ce qui se passe et transformer le processus habituel du stress en quelque chose de plus serein. Et ce qui est le plus beau ? C’est que je ne sais absolument pas ce qui s’est passé dans sa tête. Il a fait ça, seul et en privé.

Il est très surpris de la rapidité du processus et trouve que 10 minutes fut brèves. Je lui signale qu’il s’est en fait passé presque 35 minutes et que la séance n’est de toute façon pas terminée.

On discute à nouveau et il me parle de ses sensations. J’apprécie toujours discuter avec les gens et je le sens vraiment serein. Il décide, avec mon accord, de transformer la séance « relaxation » en quelque chose d’un peu plus « amusant » selon ses propres mots. 35 minutes avant il n’aurait même pas osé me demander, selon lui.

 

« Quand j’ai discuté avec toi, tu m’as montré un lien où l’hypnotiseur débride le mec pour qu’il se déshabille tout seul sans trop y penser. J’aimerai faire ça, c’est possible ? »

« Oui bien sûr, tout ce que tu veux ! ^^ »

Et je m’y emploie. Le pensant très détendu, je fais des suggestions directes sans détour. Ce qui s’avère être une mauvaise idée. Lorsque je finis par tester la suggestion de « strip-tease », il ne se passe rien et il m’indique être gêné. Je lui demande s’il veut toujours le faire et me réponds oui. Alors je pars sur de l’indirect. Je lui raconte une histoire très allégorique et j’en profite pour approfondir son lâcher prise et son acceptabilité. Je vais même jusqu’à demander l’aider de son inconscient. Je suis a peu près sûr qu’il est parti très loin à ce moment là. Car à son réveil, il se déshabilla petit à petit, avec mon impulsion en rigolant et en ne pouvant rien faire d’autre. Je lui demande s’il est à l’aise avec cette situation, il rit encore plus en me disant un grand oui.

En suite, il me demande un orgasme hypnotique, ce qu’on arrivera à faire rapidement.

Il finit satisfait après une petite heure de séance qui lui sembla durer moins de 40 minutes.

J’ai parfois des nouvelles de lui. Il va très bien.

 

L’hypnose sexuée ou l’hypnose érotique

On me pose souvent la question de ce qu’est l’hypnose érotique. Et comme c’est assez varié, je pose ici un article afin de présenter quelques possibilités de l’hypnose sexuée.

Il faut savoir que l’hypnose érotique n’est qu’une extension de l’hypnose ludique. Les mêmes techniques sont utilisées dans les deux cas. En fait c’est strictement identique dans le processus et seul le cadre et les suggestions changent. Je ne ferais jamais une suggestion d’orgasme dans la rue, et c’est là la différence.

 

Le cadre

L’hypnose érotique ou sexuée se propose dans un cadre privé ou retreint. Il peut-être pratiqué en public averti ou en duo. Un spectacle est tout a fait envisageable.

La plupart du temps l’hypnotisé reste habillé d’un bout à l’autre. Si les suggestions sont sexuées, le langage reste soft et la pudeur est facilement préservée. Contrairement à l’hypnose pornographique, l’hypnose érotique s’approche plus du développement personnel et de l’érotisme que de la sexualité affichée. La nuance est subtile sur le papier mais dans une séance, elle est flagrante.

 

La séance type

Alors il n’y a pas de séance type. En fonction de l’hypnotisé et du cadre et du lieux et de mon humeur, la séance va varier.

Mais comme on me pose cette question un milliard de fois par semaine, je vais décrire une séance type, en gros, vaguement type.

Objectif de la séance

En début de séance, on parle d’hypnose, de science et de la météo. Mais on parle surtout des objectifs du volontaire. Ne me dites pas que vous ne savez pas ce que vous voulez. C’est vous qui m’avait demandé une séance. Vous devez le faire avec en tête au moins un objectif. Rien n’empêche d’aller plus loin ou de faire d’autres trucs en même temps.

Mise en transe

Peu importe la méthode que j’emploie, il y a toujours un début de séance ludique pour atteindre le bon état d’esprit. On appelle ça l’induction. Il existe une pléthore de méthode pour mettre en transe. Je suis partisan des inductions rapides plutôt que lentes mais encore une fois tout dépend de l’hypnotisé.

Une mise en transe va se passer à peu près comme suit :
  • Aider à lâcher prise
  • Libérer l’imagination
  • Rendre acceptable les suggestions

Comment faire tout ça ? Un peu de surprise que diable ! C’est à ça que je sers.

Dérouler les phénomènes hypnotiques

Ensuite il ne reste plus qu’à atteindre l(es) objectif(s) de la séance.

  • Déclencher un orgasme
  • Désinhibition
  • Gestion de l’éjaculation
  • Rêve érotique éveillé
  • Création d’excitation
  • Synesthésie lié au plaisir

Et bien d’autres choses encore ! Soyez imaginatif !

 

 

 

Devenir hypnotiseur

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise hypnose, il y a plutôt de l’éthique et de la morale. L’hypnose n’a de pouvoir que ce que l’hypnotisé veut bien donner à l’hypnotiseur. C’est comme ça que j’ai envie d’enseigner à être hypnotiseur.

Actuellement, en France, la pratique de l’hypnose n’est pas légiférée. Ce qui signifie que l’on est libre de pratiquer toutes les branches de l’hypnose sans diplôme ni certificat. Je pratique moi-même un petit nombre de branches et je me suis spécialisé dans l’hypnose de rue et l’hypnose érotique. Ce qui est intéressant dans ses domaines c’est qu’il reste encore beaucoup de choses à découvrir et à formuler.

Mais avant d’expérimenter, et de déconstruire les règles apprises, comme pour la musique, il faut maîtriser les bases.

I / L’hypnose qu’est-ce que c’est ?

Je ne sais pas. Non c’est vrai je ne sais réellement pas. J’ai quelques définitions basées sur des débats avec d’autres hypnotiseurs et d’autres basées sur mes propres expériences, mais en toute honnêteté, je ne sais pas.

Je vais vous présenter les trois définitions qui me semblent les plus intéressantes et les plus proches de ma pratique :

« Si je devais définir l’hypnose, je parlerai d’un cheminement de pensées où les perceptions évoluent hors du cadre habituel de veille tandis que la concentration augmente et se fixe sur un point mouvant. « 

« L’hypnose est un ensemble d’états dans lesquels la suggestibilité d’une personne est augmentée lui permettant de vivre divers phénomènes. »

‘L’hypnose est un ensemble de techniques de suggestions modifiant, arrêtant ou démarrant des processus dont l’attention. »

Ces définitions sont largement perfectibles voire carrément fausses. Je trouve cependant qu’elle offre un cadre pas trop mauvais à ma manière de voir les choses.

 

II / Comment commencer ?

Observer et apprendre. On peut apprendre les bases de l’hypnose en quelques heures. Il suffit de lire un bouquin bien penser, de voir quelques tutos sur Youtube bien expliqués et de voir une séance complète pour prétendre pouvoir hypnotiser.

Et c’est vrai. Devenir hypnotiseur n’est au final pas si difficile que ça, voire carrément accessible. Les difficultés viennent avec l’envie d’approfondir ses connaissances et ses techniques et surtout l’ajout de l’éthique et des objectifs.

Si vous voulez réussir une séance d’hypnose et puis c’est tout. Il suffira de regarder une vidéo de Youtube, répéter mot à mot ce que vous y voyez et le faire sur une grand nombre de personne pour tomber sur une personne très suggestible. C’est aussi facile que ça.

Mais mon objectif, et je ne suis pas le seul, est d’hypnotiser n’importe qui, n’importe quand mais pas n’importe comment.

Je vous propose deux options :

Soit vous êtes plutôt timide donc une formation d’hypnose de rue avec une sortie en rue incluse dans la formation vous sera bénéfique

Soit vous n’êtes pas si timide que ça donc vous pouvez lire des livres et regarder des tutos puis vous lancer dans la rue.

 

 III/ Les techniques

Au départ, on peut trouver l’hypnose très technique. C’est un domaine où le vocabulaire est riche et où l’on emploie souvent des mots abstrait ou détourner de leur sens premier.  Avant même de se lancer dans les techniques, il faut comprendre le vocabulaire et le maîtriser pour pouvoir échanger avec d’autres hypnotiseurs.

Induction, catalepsie, amnésie, gestes idéomoteurs, transe, hallucination positive, hallucination négative, synesthésie, abréaction, ratification, approfondissement, et j’en oublie. Tout ces mots doivent être connu un minimum afin de pouvoir communiquer sereinement avec d’autres hypnotiseurs.

Je suis personnellement un amoureux du bon mot au bon moment, et même si je ne suis pas forcément bon dans ce domaine, je préfère que l’on me parle avec le bon vocabulaire.

Les techniques sont au final très peu nombreuses mais se déclinent presque à l’infini.

Vous vous servirez des inductions, des contournements, de la saturation, de la distraction, de la focalisation, du signaling, et autres empilements afin de réussir votre séance.

J’offre volontairement aucune explication car l’hypnose est un sujet qui demande du volontariat et l’envie d’apprendre pour devenir un minimum bon.

 

IV/ Pratiquer

Devenir hypnotiseur se fait en quelques heures. Mais sans une pratique régulière et surtout sur un grand nombre de personnes différent, vous allez vite tourner en rond puis péricliter.

Je tourne actuellement entre 100 et 150 séances par an. Et avec environ 100 personnes différentes. Pour atteindre ce nombre, la rue reste le meilleur endroit. Bien entendu, les séances par skype et en privées sont aussi adaptées.

Expérimenter, dans un cadre éthique, va rendre votre pratique intéressante et se renouveler régulièrement. Personnellement, j’ai choisi l’hypnose sexuée comme terrain d’expérimentation et j’en suis très satisfait tant il y a de chose à découvrir.

 

V/ Rester curieux

L’hypnose évolue continuellement. La science ne s’y intéresse que trop peu actuellement, mais des productions scientifiques sont tout de même faites.

Ne vous enfermez pas dans une seule manière de voir l’hypnose. C’est le meilleur moyen de devenir blasé ou pire convaincu. Ne restez pas enfermé dans ce que vous pensez être vrai, il est peu probable que ce le soit.

 

VI/ Se faire hypnotiser

Comment voulez-vous que quelqu’un accepte de se faire hypnotiser par vous si vous n’osez pas le faire vous même ?

Se faire hypnotiser est le meilleur moyen de mieux expliquer aux gens ce qui risque de se passer. Et puis c’est tellement grisant que ce serait dommage de s’en priver.

 

VII/ Soyez crédible

Que se soit depuis 1 heure ou 5 ans que vous hypnotisez, mieux vaut dire à votre hypnotisé que vous savez ce que vous faîtes.

L’hypnose possède un tel crédit ésotérique et de manipulation, que vous devez inspirer confiance avec une grande expérience. Il faut montrer que vous savez ce que vous faîtes.

« Voilà 3 ans que j’hypnotise. » est un petit mensonge utile pour mener à bien une séance.

 

VIII/ Thérapie

Si vous n’êtes pas thérapeute, ne faites pas de thérapie.

 

HypnoAdmin dans un boots camp BDSM

Je profite que ce soit encore frais dans ma tête pour vous faire un compte rendu et une analyse de ce milieu et des liens (évidents ou non) entre la transe hypnotique et le BDSM.

Le 10 et 11 juin 2016, à Fontvielle, Dans un mas

 

Mon intervention s’est passé en deux phases. Mais remettons les choses dans leur contexte.

Commençant doucement à me faire un nom dans le milieu gay, les gens commencent à s’intéresser à l’hypnose dans la cadre de leur pratique sexuelle.

Je fus contacter par un maître BDSM assez connu dans le Sud-Est de la France.

Bon bien sûr nous nous sommes rencontré en un échange de bon procédé. Nous avions tout deux émis la condition de ma participation à un camp SM que s’il se laissait hypnotiser et que si je testais une cession de BDSM.

Ayant vécu la séance d’hypnose jusqu’au bout (Hallucinations, Synesthésie, la totale de ce que je fais en rue), il gagne immédiatement mon respect et je signe pour faire un atelier de quelques heures sur son fameux camp SM. (Je ne raconterai pas ma propre expérience)

On s’est donc mis d’accord sur ce que j’allais faire : « Ce que je veux tant que je respect la double éthique du SM et la mienne. » Et les deux se marient très bien. Ça demande un peu de flexibilité mentale mais une fois qu’on a décidé du cadre et de l’éthique, on peut se permettre de grande liberté.

Vendredi 10 et Samedi 11 juin, j’ai donc été invité à hypnotiser des pratiquant du BDSM dans un camp qui réunit des débutants et des expérimentés afin de se plonger pendant 2 jours pleins (environ 32 heures) dans un cadre idéal. Le public aidant à se sentir en sécurité par rapport à un lieu plus privé, les gens se permettent beaucoup plus de chose.

Vendredi soir, je suis invité à venir me présenter vers 20H tandis qu’eux sont arrivés depuis environ 6 heures. Lorsque j’arrive, je suis accueilli par le maître des lieux (on se trouve dans un magnifique mas perdu dans la campagne), un américain maître BDSM. Il me conduit jusqu’au lieu où presque tout le monde est réuni en train de regarder une sorte d’appareil de torture SM ( J’ai du mal à la décrire tellement elle est improbable pour ceux en dehors du milieu)

Et ils sont presque tous à poil… Oui à poils, les soumis sont soit entièrement nus soit simplement chaussée. Moi en habit civil et en T-Shirt « Hypnose gratuite » je détonne aussi bien face aux soumis qu’aux domis habillés de cuir ou de treillis. Le maître de cérémonie (celui qui m’a convié à y participer) m’introduit au près de l’assemblée. A l’aise, je me présente et pose immédiatement mon cadre :

« Je suis au service de la personne qui vient me voir et cette personne doit venir de part son propre choix. Si vous avez des questions, je suis là jusqu’à minuit. »

 

Je passerai sur ce que j’ai vu et me concentrerai uniquement sur les séances d’hypnose et ce qui entoure ces séances. Au début, on ose peu m’aborder et les quelques questions que l’on me pose sont très clichées. Je pulvérise les croyances qui pourraient entraver mes futures séances et je m’assure de placer des sécurités psychique l’air de rien. Et moins d’une heure plus tard, de manière impromptue, le plus jeune des soumis, et complètement débutant, vient me voir.

D’après son discours et ses craintes, je pense comprendre qu’il a tellement peur de mal faire, et de ne pas aimer qu’il devient ce qu’il craint. Pas de pré-talk individuel, pas de test ni de phénomène hypnotique « externe », je lui fais immédiatement fermer les yeux et je me permets de redéfinir avec lui ses aspirations et ses désirs puis il franchit quatre frontières aussi imaginaire que tangible sous ses doigts pour devenir celui qu’il aimerait être pendant ce week-end. Le feeling est si bien passé pour lui qu’il est immédiatement passé de timide à avenant, devenant un peu la mascotte du camp.

Rapidement après, le masseur du camp me demande une séance pour essayer la transe et en profiter pour se concentrer sur un sujet qui ne concerne que lui. Il me demande donc de le guider sans l’influencer. Je m’assure juste qu’il ne désire pas faire de remémora ni de régression et j’entame la séance d’emblée sans pré-talk individuel ni phénomène hypnotique externe. Il ferme les yeux et je lui propose un voyage auto-suggéré, en silence. Dix minutes plus tard, il semble satisfait et me remercie chaleureusement.

La soirée passe et le soleil commence à se coucher tandis qu’un peu partout dans le camp, des gens se font attacher en triangle dos à dos complètement saucissonnés. Je me retrouve à faire une séance détente sur un mec stressé et attaché complètement. La seule partie « mobile » reste le cou. Même les épaules sont entravées. Je salue en silence la beauté de la technique du bondage car il ne semble ni avoir aucune douleur seulement de l’entrave. Ne pouvant ni créer une pattern ni m’en servir, je pars sur une induction formelle lente.

La relaxation commence à se faire doucement mais surprise un des deux autres « prisonnier » part en transe car accompagné par un domi (qui s’avère être psy/hypnotiseur mais j’en reparle plus tard ;) ). Et je me retrouve à gérer deux inductions à un rythme différent, je m’assure que mes suggestions puissent être interprété de deux manières différentes, l’une que j’adresse à mon volontaire premier (qui part pas très loin) et une pour guider le second qui est parti vite et loin. Finalement et spontanément, le second se « redresse » (pour un mec entravé ça veut dire qu’il lève la tête) et semble satisfait tandis que le premier bien qu’un peu plus serein ne semble pas vouloir ou pouvoir se détendre plus dans ses drôles de conditions.

Je m’éloigne du trio pour observer le reste de l’atelier lorsque le maître de cérémonie me demande de venir à nouveau vers ce fameux trio pour hypnotiser le dernier. Ce dernier est réfractaire aux pinces à téton et son domi veut qu’il essaye au moins. Avec l’accord du soumis, je lui propose une séance pour voir où ça nous mène. Mais très vite, je m’aperçois qu’il dit ou fait « non » à tous ce que je propose. Dans un autre cadre, j’aurai repris depuis le début avec un pré-talk et des tests mais il est entravé et j’ai été imposé. Je lui redonne le pouvoir sur moi en lui disant : « Quand tu voudras essayer, viens me voir. »  Ainsi il décidera seul. (Je reparlerai de lui bientôt)

D’autres événements non hypnotiques plus tard, je décide finalement de les quitter pour rentrer chez moi. Rendez-vous le lendemain vers 16H30.

Cette fois, en caméléon que je suis (et grand joueur de Grandeur Nature :P ), je viens en treillis et je mets des lentilles. Hier, ayant entendu à plusieurs reprises que j’avais des beaux yeux hypnotiques, je me dis que ce serait bête de pas s’en servir…

On me dit qu’hier j’ai déjà fait pas mal sensation et que donc beaucoup de gens sont intéressés.  En effet, j’enchaîne des séances de lâcher prise et un peu de développement personnel. Plus j’hypnotise, plus les gens sont contents et m’en redemandent.

Un nouveau jeu commence avec de la momification sous un film étirable. Il fait chaud et le plus jeune ne tient déjà plus. Je décide spontanément de lui apprendre à gérer sa température avec des sous modalité. Il passe de « En nage » à « Je transpire juste un peu » en une minute maxi. Et je me fais alors la réflexion que jusqu’à présent, je n’ai pas fait de test. Mon hypothèse alors c’est que si tu fais du SM ou si tu veux en faire, tu sais que tu dois lâcher prise. Tu as donc l’état mental pour être hypnotisé. J’en profite pour l’aider à transformer la douleur (pinçage de tétons) par du plaisir. Ça marche très bien également. Tout le monde est content.

D’autres événements BDSM plus tard, juste avant le repas, je suis sollicité par la personne qui me disait toujours non. « n’y crois pas. » et « suis cartésien » fusent. Je balais toutes ses interrogations par un solide pré-talk dont j’ai l’habitude.

Je fais mon premier pré-test (que je sais inutile) et j’enchaîne immédiatement avec une catalepsie des doigts qui ne tient que parce que je ne lui ai pas vraiment laisser le temps d’essayer.  Les mains qui se rapprochent, les livres et les ballons, l’induction avec la main sur le front, un approfondissement long et les pieds collés au sol grâce à de l’empilement de métaphores, je sens que ça marche bien mais qu’il n’est pas conquis.

Alors je lui propose l’amnésie du chiffre 7.  On travaille dessus trois bonnes minutes et je lui fait ouvrir les yeux. Je lui demande de compter mes doigts et il affirme que ça n’a pas marché. Je dégage à ce moment-là une telle certitude que l’échec ne m’est même pas venu à l’esprit. j’insiste juste pour qu’il compte à voix haute. Le chiffre sept ne vient pas, il ne sort pas. Il compte silencieusement et l’amnésie tient plus d’une minute. Là, il est conquis. Il me demande d’être moins « coincé du cul » et je fais un peu de développement personnel. Il est ravi.

Tout le monde est ravi que je sois là.

Hors de tout propos, il y avait parmi les maîtres/domis, un psychiatre hypnotiseur. Ce dernier connaît très bien la mouvance à laquelle j’appartiens, et il n’aimait pas trop ça. Il a  ravisé son jugement. On a pris chacun le téléphone de l’autre. Voyons si l’on peut faire une collaboration. (il fait parti d’un coloc de psy qui tente d’intégrer dans le cursus de formation des blouses blanches, les « déviance » sexuelle. Afin d’avoir un meilleur rapport avec celles-ci. Je suis donc très intéressé ^^)

 

Mes conclusions :

Comme je m’en doutais le lâcher prise BDSM et le lâcher prise Hypnose sont liés d’une manière ou d’une autre. Le fait que je n’ai eu aucun « échec » et aucun retour négatif me dirige en ce sens. Le lâcher prise s’apprend de bien des manières et on peut s’en servir pour bien des raisons.

Au final je n’ai pas fait de jeu BDSM avec l’hypnose, j’ai fait de l’hypnose pour aider le BDSM. Un peu déçu de ne pas avoir pu explorer ce côté là mais ce fut tout de même très intéressant. Et hypnotiser quelqu’un d’entièrement attaché ne se présente pas beaucoup dans une vie d’hypnotiseur.

Ma relation avec les gens à encore évoluer grâce à ce week-end. Bien sur je n’avais aucun a priori avec ce milieu. Mais le découvrir en « vrai » et en nombre m’a montré des choses sur l’humain que je n’arriverai pas à expliquer ici à l’écrit.

Plus qu’une expérimentation hypnotique, c’est mon relationnel avec un volontaire qui a été expérimenté. J’ai pris confiance en moi, en ma capacité d’empathie et à mon intellect. C’est peut-être prétentieux mais pour moi c’est un pas vers l’avant.

Plus qu’une expérience, ça a été une nouvelle formation mais en autodidacte. Je ne sais pas si ça se voit dans mon long pavé mais j’ai beaucoup appris. Y compris dans les techniques de base.

 

HypnoAdmin dans les rues de Montpellier

 

La rue avec l’hypnose impromptue est un lieu parfait pour apprendre l’hypnose et la pratiquer sur un grand panel de personne. Même si on ne peut pas éviter de se former et de se documenter, apprendre certaines choses en autodidacte permettent de découvrir et surtout de se découvrir.

Bien que j’ouvre ce site que depuis le 7 juillet, je pratique l’hypnose depuis quelques années déjà. Et j’ai produit de ci de là quelques compte rendu. Je m’autorise à copier certains afin d’étoffer un peu ce site pour l’instant bien jeune.

Le 22 Août 2015, 16H30~20H00, Montpellier, Place Jean Jaurès.

Je connais plutôt bien Montpellier puisque j’y ai vécu une petite année. Je sais que c’est une ville très cosmopolite et que du coup, il ne faut pas trop s’enfermer dans une routine car on trouve de tout.

J’arrive sur place après 15 minutes de bouchons et 20 minutes de TRAM. Je suis déjà un peu fatigué mais je suis très motivé. Je suis surpris de voir qu’il y a déjà beaucoup d’hypnotiseurs.

 

Séance 1 : Anna et Louise

Deux jeunes filles entre 16 et 17 ans  me demandent un séance à trois. Je me dis que c’est le moment de tenter un truc en miroir, l’une en face de l’autre et moi sur le côté. D’instinct je sens que ça va pas être simple. Du coup je les appâte avec un « Et après vous serez saoule sans alcool, une saoulitude gratuite. » Bingo ! Je prépare ma séance juste pour passer cette suggestion car je sais qu’en suite le reste passera plus facilement.

Je passe quelques phénomènes de gestes idéomoteurs qui fonctionnent correctement. Les catalepsies sont peu efficace (mais je ne suis pas gêné car ce n’est pas le début de ma séance à mes yeux)

Nous tentons alors des amnésies spontanées qui ne passent pas du tout. Je fais Inverser les prénoms de l’une et de l’autre. Et un jeune homme m’interrompt alors que j’ai placé un bouton du rire.

« Mais m’sieur. Le rire est nerveux c’est pas de l’hypnose. »

On discute donc à quatre. J’explique et ré-explique que ce n’est pas de la magie. Je refais un pre-talk et j’ai l’impression que ce n’est pas plus mal.

Les jeunes demoiselles me demandent alors de « dormir ». Je ré-explique une induction et je fais une induction à Anna.

« Boit un shoot ! Boit un second shoot, tu sens l’alcool venir ? Oui bon boit encore. C’est génial car l’alcool hypnotique permet d’être saoule sans les effets négatifs. »

1, 2, 3 et hop elle titube et rigole bêtement. Louise est impressionnée. Je lui fais exactement la même. Elles sont bourrées toutes les deux et contentes.

Je les dessaoule. Hop je pars immédiatement sur une « star arrive ». Ca marche bien avec Louise mais on sent que ça la perturbe plus que ça ne l’amuse. J’arrête alors immédiatement la suggestion.

Hop je leur apprend la TV magique. (les doigts en rectangle). Hop, les gens disparaissent dans la TV, hop, ils sont nus (une pudique l’autre pas :P) , hop ils ont des têtes d’animaux.

Elles me remercient, je les réveille. Elles ont l’air contentes.

 

Séance 2 : Marc

Jeune homme de 22-24 ans. Il arrive pour me dire qu’il veut découvrir l’hypnose mais qu’il est assez pressé.

Test des doigts et catalepsies spontanées. Je sens qu’il est somnambulique. Je me dis alors que c’est dommage qu’il ne puisse pas faire une longue séance.

Du coup, je lui fais une induction et une relaxation avec le petit cadeau hypnotique qui va bien.

A son « réveil », il a l’air content, Je le remercie de son temps et clôture la séance. Un autre hypnotiseur dans mon dos me demande : « Pourquoi faire si court ? »

« Parce que qu’il est pressé ? Dommage il est somnambulique je pense ».

« Il est pas pressé, il était stressé. »

« Ah merde XD »

Échec !

 

Séance 3 : Ariane

Jeune femme de presque 60 ans. Accompagnée de son compagnon.

Après un pre-talk en bonne et due forme. Elle décide de ne faire que l’induction et la relaxation. Je m’y emploie, serviable. Je fais un butterfly sentant qu’un peu de salamalec ferait de l’effet. Elle part très peu mais l’approfondissement marche bien. J’approfondie calmement comme si je parlais à son compagnon.

« Le silence c’est cool. On est pas obligé de parler beaucoup pour se détendre encore plus. »

Puis je laisse un long silence. J’approfondie avec les escaliers et le petit chemin. Je la réveille et elle est ravie.

« Vous faîtes ça depuis combien de temps ? »

« 2-3 ans »

« Mais vous êtes si jeune. »

« Bah j’ai quand même trente ans ».

 

Séance 4 : Matthieu l’ingénieur

Jeune homme de moins de 26 ans, accompagné de sa famille m’interpelle.

« Je n’y crois pas. Ou plutôt j’ai du mal à y croire. »

Génial ! Ca va bien marcher avec lui.

Je fais un solide pré-talk. Très scientifique. Je parle des anesthésies comme « preuve évidente ». Et j’adore parler de la vidéo d’un tatoueur qui tatoue les gens sous hypnoses. « Tellement le mec il est détendu qu’il y a pas de sang. »

Un peu de « magie » dans un pré-talk scientifique ça fait pas de mal.

Test de doigts ? « OUAH » me fait-il.

Catalepsies des doigts : OK

Des pieds : OK

« J’adore faire oublier un chiffre aux ingénieurs » dis-je en préambule de l’amnésie.

Amnésie du chiffre 7 : OK

Petite induction sur demande du volontaire. Cadeau hypnotique. Il arrête la séance et veut partir.

« Tu penses que tu es dans ton état normal ? »

« Bah oui ! »

Je prends sa main et la colle sur son torse.

« Ok, je suis pas dans mon état normal »

J’étais aux anges XD

Je le réveille proprement.

 

Séance 5 : Bernadette

Brin de jeune fille de 75 ans bien passés. Toute cabossée.

« Jeune homme ? On m’a fait les doigts qui se collent mais ça n’a pas marché. On m’a fait le livre et le ballon mais le livre n’a pas marché. »

« Le ballon a marché ? »

« Oui, un peu. »

Je hausse intérieurement les épaules. Et je me dis qu’elle veut une preuve que ça marche pour que le « livre » marche.

Je fais un long pré-talk avec du saupoudrage d’amnésie car je décide de spontanément partir sur une amnésie à « froid ».

Je pense que la suggestion a duré 5 minutes. Et l’amnésie du chiffre 7 a fonctionné correctement. Pourtant elle est dubitative.

« Le livre n’a pas marché. »

Je sens que ça la travaille beaucoup. Que c’est important que le livre marche.

Alors je le fais. Juste le livre qu’on remplace par la statue de la liberté.

« J’adore New York »

Mais ni la statue, ni le livre ni rien ne fonctionne. Le bras ne bouge pas. Je suis perplexe.

« On repasse au ballon »

Sa main se lève. Quelques centimètres.

*Ok j’ai compris on va tricher.* Intérieurement je me dis qu’il y un blocage.

Je fais du signaling avec cette main qui l’évite. C’est du signaling très léger. Peu importe en fait je cherche surtout pourquoi la main ne descend pas alors que la gravité est toujours là…

« Inconscient fait descendre cette main puisque tu es d’accord. »

Après 20 secondes, un léger mouvement vers le bas.

« Ha que je suis bête. »

Je mime le fait de couper une corde. La main descend vite et bien. Sourire béat de ma volontaire. Ce geste seul l’a satisfait.

« J’aimerai me détendre. »

Je lui fait une induction. Je lui fait fermer les yeux et lui raconte une histoire. Elle interagit beaucoup avec moi, me demandant beaucoup de confirmation sur si elle imagine bien. Brin de jeune fille dans le corps d’une vieille personne. Je vois à ce moment là qu’elle a du être une enfant très intelligente mais que sa vie a bridé son potentiel. (Ne me demandez pas d’où je sors ça. J’extrapole sur du vent mais je trouve important de vous en faire part).

La relaxation est longue. Je parle beaucoup pour la maintenir. Je garde une main sur son épaule. Je pense que ça la rassure.

J’ai fait un réveil doux. Je n’en avais jamais fait, préférant plutôt les énergiques.

« A 5 vous serez dans un état d’énergie idéal. Ni trop ni trop peu. Juste ce qu’il faut pour se sentir à l’aise. »

Elle a ouvert les yeux, émue, plein de larme.

On se remercie mutuellement. J’ai appris beaucoup avec elle. Pourtant on est resté ensemble que quelques minutes.

J’aime l’hypnose surtout pour ça en fait. Le partage ^^

 

Séance 6 : Alice

Deux couples se disputent un temps pour savoir qui passerait avec moi. Finalement elle s’avance plus volontaire et les deux autres reculs.

Je commence par une catalepsie des pieds. Honnêtement, les doigts je les fais que par flemme. Je préfère faire d’autres suggestions pour commencer.

Ça marche bien. Mais surtout ce qui marche c’est la connivence que nous avons tous les trois. On s’entends bien immédiatement. Du coup je me rapproche d’elle et je me permet de la toucher un peu plus que d’habitude. Je prends ses mains et les collent l’une à l’autre. Ce qui marche bien.

On tente une amnésie du prénom de son chéri. Qui échoue. Sa propre métaphore n’a pas marché. Pourtant je me dis que les amnésies devraient lui plaire.

« Tu connais Harry Potter »

« Elle a un tatouage des artefacts sur la poitrine »

« Bon tu connais bien la pensine.  »

Elle me fait un gros oui.

Je lui vole « Montpellier ». Ca marche.

« Pas mal… » me dit-elle

« Juste pas mal ? »

« C’est déjà bien pour moi »

« Mais moi je veux plus »

On rigole tous les trois. On s’entend vraiment bien. Pourtant à chaque fois que je lui propose de faire quelque chose, elle a un geste de défense. Je trouve ça étrange puisque plus aucune suggestion en va échouée à ce moment là.

Je lui place un bouton du rire. Qui a un drôle d’effet sur elle. Après avoir rit, elle devient plus, comment dire, plus tactile avec son chéri. Vraiment beaucoup plus

Elle me demande une induction. Je lui en fait une. « Et au réveil tu auras oublié le mot « Dimitri ». »

Et s’apercevant qu’elle l’a complètement oublié, elle feinte en appelant son chéri de son surnom. Rire de tout le monde.

« Alors j’ai mieux qu’un pas mal ? »

« Oui ^^ »

« Et tu sais que je peux me téléporter ? »

« Tu peux transplaner ? »

« Mieux je peux téléporter les objets aussi. »

Pause/Lecture sans induction je me place juste sur son côté en lui demandant de ne pas me regarder.

Et ça a marché du tonnerre.

Et lorsque je lui ai dit qu’elle se souvennait de tout.

« Mais c’est nul en fait. Tu te téléportes pas… »

« Désolé la magie ça n’existe pas. Et crois moi je suis le premier déçu ».

 

Après un réveil. Elle exige de me faire la bise.

Voilà je me suis beaucoup amusé.

 

Les premiers pas dans l’hypnose

L’hypnose est quelque chose d’encore assez peu connu, entre mythe et réalité, c’est une discipline très empreinte de croyances et de superstitions.

Je ne détiens pas de vérité. Si ce n’est la rigueur intellectuelle qu’est la mienne, j’essaie autant faire se peut d’avoir une esprit critique et d’éviter au mieux les biais cognitifs qui pavent les réflexions même les plus abouties.

Attention, les effets de l’hypnose ne sont plus à démontrer. L’implication de la transe hypnotique dans les thérapies et la chirurgie suffit à rendre le domaine sérieux. Attention aussi à ne pas me faire dire ce que je n’ai pas écrit. L’hypnose n’est pas encore bien définie et la discipline regorge encore de croyances et de raccourcis malheureux.

Pratiquer l’hypnose est alors un choix que l’on doit faire en toute connaissance de cause. Et on doit rapidement admettre qu’on n’est pas sûr de bien comprendre tout ce qui se passe. « Je sais que ça marche, j’observe les résultats mais je ne comprends pas pourquoi ça marche. »

Zététicien dans l’âme, je pratique l’hypnose avec un grand esprit critique et je désire m’extraire de tous les dogmes associés à l’ésotérisme hypnotique. Cependant, l’hypnose se lie avec les croyances de l’hypnotiseur et surtout de l’hypnotisé. Il est donc nécessaire de garder une grande ouverture d’esprit et de parler de croyance avec mesure et réflexions.

 

Il existe des livres, des formations et des sites bien comme il faut où vous pourrez apprendre l’hypnose. Et se documenter sur un sujet n’a jamais fait grand mal à personne, je pense.

Que vous souhaitiez apprendre l’hypnose ou la découvrir, nul besoin d’y croire mais simplement de jouer le jeu et de se laisser découvrir les merveilles de son propre esprit.