Les niveaux de transe

 

J’en ai fait des titres tendancieux mais celui-ci est particulièrement inexact. Ou plutôt, il ne reflète pas la réalité des choses. En hypnose, vous entendrez souvent parler de niveau de transe, de profondeur, de degré et d’état plus ou moins particuliers. Si vous avez gratté un peu ce qui se fait, vous aurez peut-être entendu parlé d’état « ultra deep », etat d’Esdaïl… ou que sais-je encore. Ce sont des mots commerciaux.

Avant d’expliquer tout ça, j’aimerai revenir sur le concept de niveau et d’état. Un niveau est quelque chose qui se mesure par un moyen ou un autre. Et un état est quelque chose où l’on se trouve ou pas. Dans les deux cas, on est à ce niveau X et pas à l’Y. On est à l’état A et donc pas l’état B.

L’hypnose, pour moi et je ne suis pas le seul, ce n’est pas un état. Pour rester dans le domaine un peu mathématique se serait un ensemble. Et dans cet ensemble, il y a des sous ensembles avec certaines propriétés. Vous pouvez donc avoir une transe qui comporte un ou plusieurs sous ensemble voire une partie d’un sous ensemble et un autre sous ensemble complet.

Pardon de vous perdre. Tout ça pour dire qu’une transe est difficilement catégorisable et n’est pas sécable en état.

Pourtant, l’esprit humain est ainsi fait qu’il désir catégoriser et graduer.

Je vais vous présenter ce que j’estime être des niveaux de transe et comment savoir si on y est.

Ceci est purement à titre indicatif, ne reflète que mon avis personnel et est assez loin de ce que je pense être réellement une transe. (Mais comme c’est une question que l’on me pose souvent, autant essayer de normaliser un peu tout ça.)

Pas de transe : Le volontaire vient d’arriver et ignore que vous êtes hypnotiseur.

Transe légère : Le volontaire désire être hypnotisé et vous lui avez expliqué ce qu’était l’hypnose pour vous. Vous devrez vous apercevoir d’une augmentation de la concentration du volontaire. Les phénomènes hypnotiques sont légers mais présents. Le volontaire ne remet pas en doute le fait de vivre quelque chose d’exceptionnel. Par contre les phénomènes « challenge » ne passe pas de manière satisfaisante pour le volontaire comme pour l’hypnotiseur.

Transe de travail : Le comportement du volontaire est suffisamment différent de l’étape « pas de transe » pour enlever tout doute sur le fait qu’il y ait une transe. Le volontaire peut passer de long moment sans bouger spontanément et semble très concentré sur un sujet à la fois (souvent l’hypnotiseur). La plupart des phénomènes « challenge » passent (sauf ceux avec résistances) et ne perturbent pas le volontaire. Les ré-inductions sont très simples à réaliser et efficaces. Le travail avec les suggestions est plus limpide et l’inconscient semble très présent.

Transe dissociative : Le volontaire boit les paroles de l’hypnotiseur et ne semble plus faire d’effort pour essayer les « challenge », il accepte comme vrai les suggestions sans trop hésiter. Les retours à la réalités sont plus rares et sont souvent dû à l’instinct et à l’esprit critique qu’à la logique pure. L’inconscient agit beaucoup plus et laisse souvent le conscient passif ou spectateur. Il est fréquent qu’une forme de stupeur s’installe. Mais une suggestion peut supprimer aisément la stupeur. Le volontaire réponds également de manière plus allégorique. Encore que c’est sûrement dû aux questions orientées de l’hypnotiseur.

Transe profonde : En plus des effets de la dissociation, les amnésies spontanées peuvent être fréquentes. Les hallucinations sont perçues comme réelles et les retour à la réalités ne se font que par instinct de conservation (physique ou moral. Une suggestion complètement inappropriée peut suffire à faire sortir d’une transe même profonde)

Somnambulisme : Tant que la suggestion ou le phénomène est acceptable pour l’inconscient, le conscient n’a plus son mot à dire. Le volontaire fait au mieux sans s’apercevoir de l’irréalité de la chose. Tous les phénomènes sans blocage passent sans que le conscient n’y trouve à redire. Tout est normal pour le volontaire. Sa réalité devient celles des suggestions. Souvent, sans suggestion de l’hypnotiseur, le volontaire reste là, en l’état et attend.

Voici des niveaux de travail. Selon moi. Mais il y a beaucoup à y redire. Prenez ça comme un brouillon de réflexion. Un tout début de piste.

Cette échelle que j’ai inventée illustre l’intensité laquelle on peut vivre un phénomène hypnotique.

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