Amnésies

Une amnésie hypnotique est un phénomène hypnotique qui permet à l’inconscient de rendre difficilement accessible voire inaccessible une ou plusieurs informations pendant un temps plus ou moins long. Contrairement aux amnésies médicales, l’information existe toujours et la connaissance de cette information aussi mais le ‘‘chemin’’ est brouillé.

Un peu comme lorsqu’on a une information sur le bout de la langue ou qu’on sait quelque chose sans pouvoir ressortir l’information.

Type d’amnésie

Je vais les catégoriser en 3 types, mais cette catégorisation ne concerne que mon opinion.

Aphasie : L’information est connue, mais partiellement ou complètement impossible à prononcer.

Dissocié : Le volontaire sait que l’information est manquante. Mais il ne la retrouve pas

Amnésie complète : Le volontaire ne cherche pas l’information, il a même oublié qu’il détenait l’information par le passé.

Quand déclencher une amnésie pendant une séance ?

Traditionnellement, en hypnose impromptue, on suggère les amnésies après une induction formelle. L’amnésie ludique étant une de mes suggestions de base préférée, j’aime y travailler dessus longtemps. Il m’arrive rarement de faire une amnésie à froid (c’est-à-dire au tout début de la séance avant même un test de suggestibilité) Pour moi une suggestion passe uniquement si elle est acceptable au sens le plus large. Du coup, vous pouvez faire passer une amnésie dès le début. Tout dépendra de la séance, de l’hypnotisé et du cadre.

Usuellement, on fait ceci dans cet ordre.

  • – Gestes idéomoteurs
  • – Catalepsies
  • Amnésies
  • – Situationnelle (bouton du rire, alcoolémie…)
  • – Hallucination
  • – Rêve éveillé

Sensations

J’ai eu la chance de vivre des amnésies. Je les passe difficilement mais simplement parce que j’ai du mal à me prêter au jeu face à un hypnotiseur moins expérimenté que moi sur cette suggestion précisément. (C’est le seul type de suggestion que je bloque consciemment si je trouve l’hypnotiseur trop débutant pour moi :p Et c’est pas bien de ma part !).

Je n’ai jamais eu une amnésie ‘‘Aphasie’’.

Lorsque j’ai vécu une amnésie ‘‘Dissocié’’, c’était le prénom et aussi le chiffre et aussi un objet. Je savais que j’avais un prénom et quelque part, je pensais même pouvoir l’écrire mais impossible d’y mettre le mental dessus comme s’il se dérobait.

Lorsque j’ai vécu une amnésie complète, ce fut uniquement lors d’une inversion d’information. La première fois fût un changement de prénom. Je ne voyais sincèrement aucun problème à m’appeler Mickaël.

La suggestion en elle-même

Pour suggérer une amnésie, il suffit d’employer exactement les mêmes méthodes que pour toutes les suggestions.

Je conseille de faire la suggestion avec le volontaire les yeux fermés et à la tester avec le volontaire les yeux ouverts. Et au moment où ils ouvrent les yeux, posez-lui une question sans objet avec l’amnésie pour le perturber. Puis testez la suggestion.

L’hypnose érotique racontée par Restal

Voici un compte-rendu d’un sujet actif dans le milieu de l’hypnose fétichiste. Il se nomme Restal, et si vous avez envie de lui parler, vous pouvez répondre en commentaire, il les lira.

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Ici, Restal, membre et sujet de la communauté en France. Je me permets d’intervenir d’un point de vue plus sensitif et personnel sur comment j’approche l’hypnose érotique en général et ce que j’en ressors.
L’hypnose érotique est un fantasme que j’ai conservé pendant longtemps (autour de mes 15/16 ans). Au départ, il s’est installé par analogie je dirai par d’autres fantasmes (notamment la somnophilie, le kidnapping). Etant un grand rationnel, je me doutais bien qu’il n’y avait rien de magique dans l’hypnose mais je ne pouvais pas rester de marbre devant les scènes classiques fantasmées de l’hypnotiseur tout puissant réduisant à néant la volonté de ses victimes. Cependant à cette époque, je n’avais accès qu’à quelques mp3 (hypnoidf et warpmymind principalement). Je n’ai pas véritablement accroché sur le coup et faute de trouver une communauté gay sur l’hypnose, je suis resté en gestation pendant un certain temps.
L’aventure sub a véritablement commencé il y a un an où j’ai rencontré une première communauté gay sur fetishmen. Bien que limitée et des fois peuplée de personnes avec peu de scrupules, j’ai rencontré un premier tist qui m’a initié à mes premières transes. J’ai alors découvert le véritable intérêt de l’hypnose. Ce n’était pas tellement la transe ou ce qui se passait qui était fascinant. C’était tout le processus, du premier « bonjour, ça va ? » jusqu’au « Ferme les yeux » qui devenait cruciale.
La relation hypnotiseur/sujet a cela de singulier qu’elle dépasse largement les frontières d’un simple coup d’un soir. Si les premiers échanges restent polis et cordiaux, lorsque la discussion se dirige sur l’hypnose, il peut y avoir une véritable connexion créée. Parler de ses expériences, discuter de ses limites, plaisanter sur ses envies, il y a un véritable jeu que je qualifierai presque de séduction entre l’hypnotiseur et le sujet. Chacun essaye de retenir l’attention de l’autre mais aussi de satisfaire une curiosité que je qualifierai de salvatrice. Cette première discussion permet de réellement se libérer des tabous, d’instaurer un cadre de confiance et de jeu sain respectant les envies des deux personnes.
Tout ce « rituel » pour ainsi dire mène à un instant que j’appellerai de « lâcher prise sous contrôle ». Qu’importe les méthodes de l’hypnotiseur, à chaque fois que j’ai un bon feeling, il y a cette fraction de seconde où se crée un balancement. Un état de superposition quantique où je me sens à la fois en contrôle de la situation (je sais vers quoi je me dirige, avec qui et dans quelles limites) et une forme d’adrénaline de lâcher prise (je me sens suggestible ou en tout cas beaucoup plus ouvert aux suggestions de l’hypnotiseur).
Toute cette mise en place est fondamentale car elle va façonner l’ensemble de la relation ensuite sous transe. J’ai ainsi découvert une infinité de façons d’exprimer ma soumission. Avec un hypnotiseur plus mature, assez droit et doux, je me suis dirigé vers un rôle plus proche du majordome avec une attitude plus solennelle dans ma soumission. Alors qu’avec un hypnotiseur plus jeune, plus humiliant et autoritaire, je me suis plutôt incarné dans des rôles de chien et de porc esclave avec une attitude plus animale et physiques. Je pourrais multiplier les exemples, du soumis implorant son maître au drone de latex mais vous avez déjà sûrement saisi l’argument.
Une session érotique sous hypnose devient alors une forme de valve de dépressurisation. Je me retrouve en dehors de ma zone de confort dans des positions désapprouvée par la bienséance mais qui me permet d’exprimer une forme de catharsis que je me force à réprimer au jour le jour. Le lâcher prise sous contrôle prend alors tout son sens puisque c’est de part ma volonté que je la perds en somme.
Pour résumer, l’hypnose érotique prend tout son sens non pas dans le physique ou en tout cas sa représentation mais réellement dans la relation créée entre l’hypnotiseur et son sujet. J’essaye ainsi de garder toujours un équilibre entre le temps érotique et de soumission et un temps de discussion et d’échange, avant ou après la session, avec mes hypnotiseurs réguliers. Je pense sincèrement que plus de 50% des chances qu’une session soit une réussite se joue pendant ce temps d’échange et de connexion avec l’hypnotiseur. Pour conclure, je ne laisserai donc que ce conseil : échangez, discutez, séduisez et laissez vous séduire !