La dissociation

Un fantasme très récurrent chez les sujets, c’est la perte de contrôle. Comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas possible pour un hypnotiseur de prendre le contrôle en hypnose.

Cependant, il y a un moyen pour que le sujet perde bel et bien le contrôle. Et pour ça on utilise la dissociation.

Qu’est-ce ?

La dissociation, en hypnose, est la capacité qu’à l’hypnotisé à séparer son conscient de son inconscient. Hors une transe, le conscient et l’inconscient sont imbriqués et perméables.

Lors d’une transe avec dissociation, l’inconscient prends plus de décision tout en gardant sa propriété première (: être inconscient donc en dehors de la volonté consciente). Tandis que le conscient devient de plus en plus spectateur tout en gardant sa propriété première (: être conscient donc incapable de percevoir l’inconscient)

Sensations

Avant d’expliquer comment dissocier un sujet, il est raisonnable d’expliquer comment le sujet va se sentir. Pourquoi ? Parce que ça peut-être effrayant et source d’amnésie non voulue et source d’abréaction.

Pour l’avoir vécu deux fois, on se sent prisonnier de la suggestion. On ne joue plus le jeu, notre corps interprète et agit à sa manière sans passer par le filtre habituel de la pensée consciente. Ce petit moment peut faire paniquer et briser la dissociation en quelques secondes. Il faut alors une grande maîtrise de soi (ou être somnambulique hypnotique) pour rester en transe.

Dans une séance non fétichiste, la dissociation sera très probablement douce en ce sens où l’inconscient ne fera rien d’extraordinaire ou de malaisant. Mais dans un séance de domination, l’inconscient peut exécuter un ordre qui bouleverse ce que pensait le sujet pouvoir contrôler.

Méthodologie

Pour arriver à un résultat spectaculaire, il va falloir transpirer ; probablement au sens propre.

L’hypnotiseur va devoir guider le sujet sur un chemin long et tortueux où il va falloir accepter de tenter encore et encore les mêmes choses sans jamais pouvoir vraiment louvoyer. On ne parle plus ici de contourner les résistances, on parle de les briser en pleine conscience (et inconscience 😉 ) du sujet. Qu’on va appeler ici volontaire, car ce mot est primordial. Votre sujet est un volontaire car il va bosser, bosser encore et encore.

Première étape, trouver un type de suggestion qui est à chaque fois à 9+/10. Que ce soit les amnésies, les catalepsies ou que sais-je encore, a chaque fois la suggestion doit être d’excellente qualité. Si ce n’est pas le cas, contournez les résistances jusqu’à obtenir ce résultat stable dans le temps.

Seconde étape, suggérer avec le concours silencieux du volontaire. Il doit répéter dans sa tête la suggestion comme pour l’encourager sans jamais aider en quoique ce soit d’autres. Jusqu’à ce que la suggestion passe à 9+/10

Troisième étape, suggérer sans que le volontaire n’intervienne mentalement dans le processus (comme pour une suggestion classique en fait). Le volontaire doit rester passif du mieux qu’il peut, n’être que spectateur. Jusqu’à ce que votre suggestion passe à 9+/10

Quatrième étape, suggérer à contre courant du volontaire. Le volontaire doit répéter dans sa tête une suggestion opposée à la votre sans jamais aider ou contrecarrer la suggestion. Jusqu’à ce que votre suggestion passe à 9+/10

Cinquième étape, suggérer tandis que le volontaire mobilise son énergie (mentale et/ou physique) pour résister à la suggestion. Si la suggestion passe, alors le volontaire est dissocié mais ça risque de manquer de stabilité.

Sixième étape, faites une induction « profonde », ne mobilisez plus du tout le conscient du volontaire, adressez-vous exclusivement à son inconscient. Faites une suggestion surprise, demander à l’inconscient de faire une action surprenante pour le conscient. Une fois l’action réalisée demandez au volontaire à quel point il est surpris. La difficulté pour l’hypnotiseur va résider ici. Soit le volontaire est très surpris soit il est complètement à côté de la plaque, dans ce cas, c’est un succès. Sinon le succès ou l’échec sera dur à constater à cette étape., seule votre expérience vous permettra de savoir si c’est bon ou s’il faut revenir à une étape antérieure.

Septième étape, amplifier la dissociation. Pour ça l’hypnotiseur doit éveiller au mieux l’inconscient, le rendre pro-actif et suggestible. Tandis que l’hypnotiseur doit rendre le conscient passif et spectateur.

Félicitation, votre sujet perd alors complètement le contrôle. L’inconscient étant une entité volage mais docile lorsqu’en confiance, vous le gagnez par procuration.

ATTENTION !

Si vous ne savez pas gérer des abréactions, que « je ne sais pas » d’un sujet vous effraie toujours, ne faites pas ça. Vous êtes comme un dominant en breathcontrol. Si vous ne savez pas ce que vous faîtes, ne le faites pas. Il sera toujours temps un autre jour d’apprendre à le faire.