Hypnose : Obéissance et Contrôle

Dans un rapport BDSM, à ma connaissance, il existe deux manières de se soumettre. L’obéissance et la perte de contrôle. En tout cas, en hypnose, il existe ses deux manières. Elles ne sont pas obligatoirement indépendantes mais ne sont pas du tout la même chose.

Logiquement, le pouvoir revient au supérieur. Il donne des directives, il décide, il pousse les choses. Mais en réalité, c’est l’inférieur qui décide. Il accepte, il obéit, il se laisse faire. Le binôme est en fait très à l’avantage du soumis. L’équilibre vient de l’égoïsme du dominant qui profite du plaisir qu’à le sujet d’obéir et de ne plus être qu’à l’écoute des désirs. Et par là-même il exhausse son désire.

En hypnose maintenant, (dans le cadre d’un jeu dominateur/soumis uniquement)

Obéissance :

Obéir à un ordre de l’hypnotiseur est un acte volontaire. Même profondément en transe, le sujet écoute consciemment ce qu’il se passe et s’exécute lorsqu’un ordre est donné. Il a conscience qu’un choix a été fait et peut refuser d’une manière ou d’une autre.

En un mot comme en cent, le sujet joue le jeu de l’obéissance. Il peut y trouver un grand plaisir et s’y complaire au point de ne plus vraiment y réfléchir lorsqu’il exécute l’ordre de son supérieur, mais il garde le choix de refuser volontairement.

«  Déshabille toi »

Tu peux ou non te déshabiller. Tu peux ressentir l’envie irrépressible de te déshabiller si tu es en transe. Mais pourtant il reste quelque chose de volontaire.

C’est actuellement ce que je provoque lors de mes dressages. Une envie irrépressible d’obéir et un plaisir infini de se laisser aller à l’obéissance. C’est une plaisir délicat que peu de gens apprécient aux premiers abords. Voilà pourquoi il faut un dressage ; hypnotique ou pas d’ailleurs.

Plus précisément, même avec l’hypnose, l’obéissance reste un choix volontaire. Contrairement à l’obéissance hors-hypnose, le sujet empêche l’ordre de s’exécuter plutôt que décide de l’exécuter. Il résiste à un désir impérieux d’obéir. En fonction du rapport entre l’hypnotiseur et le sujet, la résistance est plus ou moins facile. Il n’empêche que c’est parfaitement réalisable.

Contrôle :

C’est un peu le pinacle d’un rapport de soumission avec l’hypnose. On ne l’acquiert qu’avec de la confiance et un véritable lâcher prise. Contrairement à l’obéissance, la volonté n’entre plus en ligne de compte. Les décisions et les choix ne se font plus au niveau du conscient. L’hypnotiseur suggère, l’inconscient du sujet y réponds (ou non) et le conscient n’est que spectateur ; et parfois le conscient ne s’aperçoit pas de ce qu’il se passe.

« Déshabille toi »

Les vêtements tombe alors petit à petit sans que la volonté est pris acte. Le choix d’obéir est tellement profond que le conscient est convaincu qu’il est contrôlé par l’hypnotiseur. Si c’est acceptable pour l’inconscient, alors le corps réagit sans que le conscient est quoi que ce soit à dire.

J’ai déjà vécu quelques secondes la perte totale du contrôle de moi. Je l’ai vécu dans un cadre hypnotique non-BDSM (ni même sexuel) et c’était très plaisant mais aussi très perturbant. Ce n’est pas bénin. Quelque chose prend vraiment le contrôle.

Pour expliquer un peu plus concrètement, ça s’est passé comme suit (je vous laisse extrapoler pour une véritable séance soumission). Je venais d’être hypnotisé par trois hypnotiseurs en même temps. A la demande de l’un d’eux, je me suis réveillé mais impossible de bouger, j’envoyais l’ordre de bouger mais c’était comme si le signal n’arrivait pas au bon endroit. Pendant ces quelques secondes, j’avais beau vraiment vouloir bouger, une injonction plus forte m’en empêchait.

Bien sûr là c’était un cadre expérimental. Il n’y avait pas de fin en soit dans la perte de contrôle. Mais dans un jeu de soumission… les possibilités sont infinies et l’idée est délicieuse.

Et mon éthique dans tous ça ?

Dure question ! Pour ce qui est de l’obéissance, je n’ai aucun problème. Aussi profond que soit la transe, l’obéissance est toujours consentie. Du coup pas de problème pour ça en hypnose. Les abus sont pas plus dangereux que dans le milieu BDSM.

Pour ce qui est du contrôle… Je pourrais dépasser les limites sans le savoir. Par exemple, je pourrais exiger une masturbation en public et a la fin du jeu m’apercevoir que le sujet regrette son geste désormais. J’ignore qui se sentirait le plus mal dans ce cas là. Personnellement, ce serait un coup difficile pour moi. Je ne veux pas forcer les gens et je ne veux surtout pas que quelqu’un regrette de s’amuser avec moi. Voilà pourquoi, je n’ai pas encore pris le « contrôle » de qui que ce soit. Mais se serait mentir de dire que je n’en ai pas envie.

Ce que je fais pendant une… et l’éthique qui m’anime

 

Séance ludique :

La séance ludique possède deux objectifs pour moi.

Le premier est de faire découvrir l’hypnose. En effet, je trouve important que les gens découvre qu’ils sont capables de vivre des choses extraordinaires simplement avec de l’imagination et de la concentration.

Le second est de m’amuser et d’amuser mon ou mes volontaires. Il est primordial qu’on joue, qu’on rit, qu’on s’amuse pendant une séance ludique.

 

Pendant une séance ludique, je suis aux ordres de mes volontaires. C’est leur découverte, leur terrain de jeu. Je suis en position basse par rapport à lui et je n’y déroge jamais. Je propose et le volontaire dispose. J’évite la plupart du temps de contourner des résistances et lorsque je le fais, j’explique et demande l’autorisation.

 

Découverte des inductions (mise en transe, détente…)

Catalepsies (suspension d’un mouvement, mains collées, bras de fer…)

Gestes idéomoteurs (mouvement non-contrôlé par le conscient, lévitations de main, bises infinies…)

Amnésies hypnotiques (Oubli temporaire d’une information, amnésie d’un chiffre, inversion du prénom…)

Hallucinations (Changement de couleur, chaud, froid…)

 

Séance érotique :

La séance érotique n’a que pour but de déclencher des orgasmes hypnotiques et de tous faire pour y arriver. Elle ressemble beaucoup à une séance ludique à ceci prêt que je suis plus incisif et directif.

On peut y ajouter la recherche de l’exhibition pour enlever la timidité.

Pendant une séance érotique, je reste très alerte sur le confort du volontaire. Puisqu’on est de l’ordre de la masturbation mentale assistée, le consentement et surtout les limites sont scrupuleusement respectées. Cependant, j’estime que l’hypnose érotique n’est rien de plus qu’une hypnose ludique pour des gens majeurs. Mon éthique est donc la même que celle du ludique. Je garde une position basse même si je fais plus volontiers des suggestions directes. Il m’arrive, afin d’arriver aux objectifs, de contourner les résistances. Ca reste léger et avec un cadre érotico-ludique, je n’ai jamais eu de problème.

 

Découverte des inductions (mise en transe, détente…)

Catalepsies (suspension d’un mouvement, mains collées, bras de fer…)

Gestes idéomoteurs (mouvement non-contrôlé par le conscient, lévitations de main, bises infinies…)

Amnésies hypnotiques (Oubli temporaire d’une information, amnésie d’un chiffre, inversion du prénom…)

Hallucinations (Changement de couleur, chaud, froid…)

Désinhibition (Streap-tease partiel ou complet, augmentation du tactile…)

Orgasme hypnotique   (L’objectif principal)

 

Séance pornographique :

L’hypnose devient un outil de plaisir ou pimentant la sexualité au même titre qu’une paire de menottes ou un godemichet. C’est du sexe avec de l’hypnose. L’hypnose va aller servir d’outil pour le fétiche (BDSM, role play, latex, bondage…) et exacerber son impact sur le mental afin de diminuer voire de supprimer le questionnement pendant l’acte ou le jeu.

Pendant une séance, je suis plus au service du jeu ou de l’acte que des volontaires. Voilà pourquoi les objectifs sont définies en amont et qu’il y a régulièrement des séances de préparations (érotique, dressage et développement personnel). Le consentement est primordial et je m’y emploie à al vérifier en permanence. En fonction du jeu, je suis plus en position haute ou médiane qu’en position basse. Même si mon éthique reste toujours : « Je propose, tu disposes. », on ira plus loin dans ce qu’on peut faire avec l’hypnose. Le Graal étant le lâcher prise et la perte de contrôle fictive, je m’autorise à contourner les résistances et à y aller à fond.

Il y a donc un risque d’abréaction (Décharge émotionnelle incongrue pendant ou après une séance d’hypnose.). Bien sûr le risque est minimisé par le cadre et par les divers préparation en amont. Si abréaction, il y a, elle sera géré pour ce qu’elle est et sans honte et avec bienveillance.

 

Découverte des inductions (mise en transe, détente…)

Catalepsies (suspension d’un mouvement, mains collées, bras de fer…)

Gestes idéomoteurs (mouvement non-contrôlé par le conscient, lévitations de main, bises infinies…)

Amnésies hypnotiques (Oubli temporaire d’une information, amnésie d’un chiffre, inversion du prénom…)

Hallucinations (Changement de couleur, chaud, froid…)

Désinhibition (Streap-tease partiel ou complet, augmentation du tactile…)

Orgasme hypnotique (L’objectif principal)

Rêve éveillé (Jouer le militaire, devenir un chien…)

Changement de paradigme (Augmentation de la soumission, acceptation des odeurs ou autres…)

Jouissance accompagnée (Hypnose + sexe physique)

 

Séance de développement personnel :

Ce n’est pas une thérapie déguisée ! Il n’y a pas de travail de guérison, je ne fais pas de régression ni de remémora sur des souvenirs antérieurs à mes séances. Ce genre de séance est basé sur l’acceptation et le lâcher prise. On va faire un travail plus en profondeur sur la timidité et le questionnement pendant la réalisation d’un fétichisme. Je propose surtout ce qui va permettre de vivre sa vie sexuelle sereinement. L’objectif est souvent de cadrer le mental pour que le fétiche n’empiète pas sur la vie quotidienne tout en étant dédramatisé. J’aide aussi à l’acceptation du plaisir et permet d’appréhender la confiance en soit et aux autres. Comme je l’ai déjà dit dans un article précédent, la confiance est primordiale mais la prudence ne doit pas devenir de la peur irraisonnée.

D’un point de vue éthique, je cherche à cadrer les besoins et aide à formaliser les désirs afin d’accompagner au mieux le travail. Ce qui m’oblige tour à tour à être celui qui sait et celui qui attends et écoute. Je travaille beaucoup avec le silence et l’attente afin de laisser le volontaire le temps d’apprendre et de formaliser ce qui lui arrive. Comme je suis quelqu’un de punchy et dynamique, j’aime changer de rythme et tourner autour du soucis pour y trouver la meilleure entrée possible. Ce qui déclenche, parfois, des abréactions libératrices.

Gestes idéomoteurs (mouvement non-contrôlé par le conscient, lévitations de main, bises infinies…)

Amnésies hypnotiques (Oubli temporaire d’une information, amnésie d’un chiffre, inversion du prénom…)

Conte métaphorique (développement d’une histoire allégorique en vue de formaliser inconsciemment un problème et de trouver comment le régler en changeant ou réattribuant les processus à l’origine des problèmes)

Contournement de résistance (Signaling, fractionnement, challenge…)

 

Séance de dressage hypnotique :

Sous cette appellation j’y regroupe deux concepts. L’apprentissage aux phénomènes hypnotiques et le dressage pour la soumission BDSM. Il y a un peu de tout et c’est assez fouillis à expliquer, allez voir mes deux Compte-rendu qui sont sur ce modèle.

http://hypnoadmin.wpweb.fr/2017/01/30/compte-rendu-faire-sauter-toutes-barrieres-dressage-hypno-bdsm-15/

http://hypnoadmin.wpweb.fr/2016/12/18/compte-rendu-experimentation-transformation-esclave/

L’apprentissage des phénomènes hypnotiques va permettre de simplifier les prochaines séances ludiques et/ou pornographiques. Plus le volontaire est à l’aise avec l’hypnose et plus on peut aller loin dans son fantasme.

Le dressage à la soumission va regrouper l’apprentissage des phénomènes et l’acceptation de sa part de soumission. L’objectif aussi est de créer un cadre particulier où l’hypnotiseur va se poser en dresseur et le maître va récupérer son soumis nouvellement dressé. C’est très mental comme approche.

Je ne propose pas de séance de dressage de soumis à n’importe qui. Le volontaire doit déjà avoir un maître ou doit avoir envie que je devienne ce maître.

L’éthique lors de ce genre de séance est primordiale bien entendu. Je ne peux me mettre en position basse sans gâcher le jeu et le rapport de soumission. Je suis donc globalement en position haute tout en étant très permissif. Ce qui est important c’est que le volontaire soit à l’aise et garde en tête que c’est lui qui décide au final. Aussi loin qu’on pourrait aller dans l’hypnose, je garde toujours en tête le consentement et les limites imposées. Parfois nous iront un peu plus loin mais toujours avec respect et consentement. Les abréactions étant fréquentes et parfois provoquées, je me dois d’être alerte et prévenant. Aussi « Hard » que soit la séance ou le jeu, je suis toujours la balise de calme et de bienveillance pour le soumis. Dans une séance, je suis toujours un alpha à l’écoute et respectueux. En dehors d’une séance, je peux me montrer plus dur pour jouer mon rôle de dominant ; mais c’est une autre histoire.

Je garde pour moi le déroulé d’une séance de dressage. Mais vous en avez un bon indicateur en cumulant la séance pornographique et de développement personnel.

 

A propos de la confiance et de mon éthique :

Je l’ai déjà dit. Je ne ferai pas particulièrement d’effort pour donner confiance. Afin de ne pas me travestir et d’être cohérent, je préfère garder mon attitude et ma manière de faire constante. Il est donc normal que je ne plaise pas à tout le monde et surtout que je puisse inspirer de la méfiance. Afin d’y remédier, un futur volontaire peut me poser autant de question qu’il veut et j’y répondrai. Je ne changerai juste pas de manière de faire pour essayer d’attirer une personne très méfiante. Je trouve ça malsain et manipulateur.

Pour ce qui est de mon éthique, je mise avant tout sur la bienveillance et l’écoute. Je peux parfois donner l’impression de ne pas entendre et de continuer dans mon idée. C’est une illusion. Je mets juste un temps d’adaptation (je ne suis pas une machine) et ça peut me demander une nuit de sommeil pour faire le changement.

Je ne fais aux autres que ce que j’accepte que l’on me fasse. Si je le fais, c’est que je suis d’accord pour qu’on me le fasse. Je n’ai par contre pas le chance d’avoir un hypnotiseur à demeure. Ce qui implique que je n’ai pas tout vécu moi-même (même si j’en ai vécu pas mal déjà).

Les niveaux de transe

 

J’en ai fait des titres tendancieux mais celui-ci est particulièrement inexact. Ou plutôt, il ne reflète pas la réalité des choses. En hypnose, vous entendrez souvent parler de niveau de transe, de profondeur, de degré et d’état plus ou moins particuliers. Si vous avez gratté un peu ce qui se fait, vous aurez peut-être entendu parlé d’état « ultra deep », etat d’Esdaïl… ou que sais-je encore. Ce sont des mots commerciaux.

Avant d’expliquer tout ça, j’aimerai revenir sur le concept de niveau et d’état. Un niveau est quelque chose qui se mesure par un moyen ou un autre. Et un état est quelque chose où l’on se trouve ou pas. Dans les deux cas, on est à ce niveau X et pas à l’Y. On est à l’état A et donc pas l’état B.

L’hypnose, pour moi et je ne suis pas le seul, ce n’est pas un état. Pour rester dans le domaine un peu mathématique se serait un ensemble. Et dans cet ensemble, il y a des sous ensembles avec certaines propriétés. Vous pouvez donc avoir une transe qui comporte un ou plusieurs sous ensemble voire une partie d’un sous ensemble et un autre sous ensemble complet.

Pardon de vous perdre. Tout ça pour dire qu’une transe est difficilement catégorisable et n’est pas sécable en état.

Pourtant, l’esprit humain est ainsi fait qu’il désir catégoriser et graduer.

Je vais vous présenter ce que j’estime être des niveaux de transe et comment savoir si on y est.

Ceci est purement à titre indicatif, ne reflète que mon avis personnel et est assez loin de ce que je pense être réellement une transe. (Mais comme c’est une question que l’on me pose souvent, autant essayer de normaliser un peu tout ça.)

Pas de transe : Le volontaire vient d’arriver et ignore que vous êtes hypnotiseur.

Transe légère : Le volontaire désire être hypnotisé et vous lui avez expliqué ce qu’était l’hypnose pour vous. Vous devrez vous apercevoir d’une augmentation de la concentration du volontaire. Les phénomènes hypnotiques sont légers mais présents. Le volontaire ne remet pas en doute le fait de vivre quelque chose d’exceptionnel. Par contre les phénomènes « challenge » ne passe pas de manière satisfaisante pour le volontaire comme pour l’hypnotiseur.

Transe de travail : Le comportement du volontaire est suffisamment différent de l’étape « pas de transe » pour enlever tout doute sur le fait qu’il y ait une transe. Le volontaire peut passer de long moment sans bouger spontanément et semble très concentré sur un sujet à la fois (souvent l’hypnotiseur). La plupart des phénomènes « challenge » passent (sauf ceux avec résistances) et ne perturbent pas le volontaire. Les ré-inductions sont très simples à réaliser et efficaces. Le travail avec les suggestions est plus limpide et l’inconscient semble très présent.

Transe dissociative : Le volontaire boit les paroles de l’hypnotiseur et ne semble plus faire d’effort pour essayer les « challenge », il accepte comme vrai les suggestions sans trop hésiter. Les retours à la réalités sont plus rares et sont souvent dû à l’instinct et à l’esprit critique qu’à la logique pure. L’inconscient agit beaucoup plus et laisse souvent le conscient passif ou spectateur. Il est fréquent qu’une forme de stupeur s’installe. Mais une suggestion peut supprimer aisément la stupeur. Le volontaire réponds également de manière plus allégorique. Encore que c’est sûrement dû aux questions orientées de l’hypnotiseur.

Transe profonde : En plus des effets de la dissociation, les amnésies spontanées peuvent être fréquentes. Les hallucinations sont perçues comme réelles et les retour à la réalités ne se font que par instinct de conservation (physique ou moral. Une suggestion complètement inappropriée peut suffire à faire sortir d’une transe même profonde)

Somnambulisme : Tant que la suggestion ou le phénomène est acceptable pour l’inconscient, le conscient n’a plus son mot à dire. Le volontaire fait au mieux sans s’apercevoir de l’irréalité de la chose. Tous les phénomènes sans blocage passent sans que le conscient n’y trouve à redire. Tout est normal pour le volontaire. Sa réalité devient celles des suggestions. Souvent, sans suggestion de l’hypnotiseur, le volontaire reste là, en l’état et attend.

Voici des niveaux de travail. Selon moi. Mais il y a beaucoup à y redire. Prenez ça comme un brouillon de réflexion. Un tout début de piste.

Cette échelle que j’ai inventée illustre l’intensité laquelle on peut vivre un phénomène hypnotique.

L’écran de l’orgasme

L’idéal serait d’avoir écouté l’audio [HYPNOSE] AUDIO POUR TROUVER SON ANIMAL INTÉRIEUR juste avant de lire le texte, quand bien même tu n’as pas encore trouvé ton animal.

Un petit cliché ne fait pas de mal ;)

Maintenant que tu as bien ma voix dans la tête, tu vas lire ce texte avec ma voix. Je te demanderai d’être bien installé, confortablement. Prends une grande inspiration et plonge dans le récit que je te conte.

Cet écran-là est une frontière. Une bien drôle de frontière entre le rêve et la réalité, entre le tangible et l’irréel. Quand on regarde cet écran-là, on s’aperçoit rapidement qu’il peut nous emmener loin très loin, tout en étant confortablement détendu. C’est d’ailleurs très particulier, si tu te concentre sur chaque mot, tu t’aperçois qu’ils sont constitué de lettres, elles-mêmes constituées de lignes et de courbes. Des lignes et des courbes constituées de pixels. Ces pixels sont constituées de lumière. Et ces lumières, en remontant la totalité font sens. Tu aimes quand les choses sont sensées, n’est-ce pas ?

D’ailleurs la dernière fois que tu as regardé cet écran, n’était-ce pas pour exactement la même chose ? Rechercher quelque chose ? Oui, c’est ça on cherche toujours quelque chose lorsque l’on regarde cet écran. N’est-ce pas fabuleux ? Excitant même. Quelle étrange et agréable sensation que de savoir que l’on peut tout avoir au bout des yeux. Que d’un simple regard, on embrasse un million de pixels, on se sent petit devant tant et tant de mots, et on se sent grand devant tant et tant d’informations.

Lumière et ténèbres se succèdent en des sens de plus en plus sensé et donc de moins en moins ordonné. Perdu dans la méditation de ce qui fait pourtant sens.

Tu peux être tellement concentré que tu as l’impression d’avoir oublié de respirer. Inspire. Très bien. N’est-ce pas étrange comment ma voix résonne dans ta tête ? Tu lis les pixels qui forment des lignes et des courbes qui forment des lettres qui forment de mots qui forment de sens sensés. Inspire.

On est bien là, non ? En tout cas, je suis très bien, moi, juste dans ta tête. Je sens la chaleur monter en toi. Tu as lu le titre du texte, tu entends ma voix, tu sais donc qu’un animal fougueux sommeil en toi. Quelque chose de primaire, d’impérieux se réveille au fur et à mesure que je l’appelle. Inspire et détends toi un peu plus.

L’écran, dont tu sens l’appel désormais, parle en quelque sorte. Combien de chose érotique a-t-il affiché ? Beaucoup je suppose. Je sens le désir monter rien qu’en t’en parlant. Je l’ai deviné et tu le sais. C’est plus chaud. Il y a une sorte d’énergie sur cet écran, n’est-ce pas ? Peut-être as-tu même eu un flash de la chose que cet écran à affiché qui t’a excité le plus. Avoir un flash quand on regarde un écran de lumière est parfaitement logique. Inspire. Laisse le plaisir monter en toi.

Tu as remarqué comme le souffle change rien que lorsque l’on pense à l’orgasme ? Même ma voix est légèrement plus rauque. Expire. Et Inspire. Tout à l’heure, tu peux t’y préparer ou l’imaginer, j’aimerai que tu es un orgasme ; simplement parce que je te le demande. Si tu es d’accord, tu peux continuer de lire et de m’entendre te guider. Et je sais déjà que tu continues de lire, tu es déjà pris dans l’ambiance qui s’installe entre nous. Inspire. Tu l’as senti, non ? Il se passe quelque chose. C’est plus vraiment de la détente et de la concentration, n’est-ce pas. Quelque chose est en train de grandir et de s’imposer à toi. Préfères-tu te laisser transporter maintenant ou plus tard ? Continuons à explorer cet écran. Inspire. Tu as du t’en apercevoir désormais, ta vision est centré sur l’écran et ton esprit commence a dériver vers le plaisir. Juste en lisant mes mots. En entendant ma voix. Sans oublier de respirer. Inspire.

Note également comme ton corps s’est mis dans des dispositions particulières. La température a changé, les énergies se concentrent de plus en plus… là où tu sais qu’elles doivent être. Ce fascinant écran où tu as déjà vu des choses tellement excitantes, où tu as déjà atteint de grand plaisir. Cet écran qui va te faire jouir comme libéré d’un immense poids. Complètement détendu. Attentif. Impatient. Et pourtant à l’écoute du moindre de mes mots. Inspire.

 

5, on peut voir à la fois les mots et autres choses de beaucoup plus…

4, en même temps, cette main là pourrait aller là-bas pour s’amuser un peu

3, et découvrir qu’on est plus détendu…

2, deux fois plus excité

1, en feu

 

Il y a une sorte de film qui est en train de se dérouler dans ta tête, je le sens. C’est ton orgasme qui grandit, qui croit. Laisse le pousser, arrose le. Motive le. Cet écran a vu bien plus, il en veut beaucoup plus. Tellement plus. Serais-tu d’accord pour te laisser complètement aller ?

Oui ?

Tu es sûr ?

Alors très bien. Cette main qui s’amusait un peu tout à l’heure, tu vas la déplacer et aller toucher l’écran. Au moment où tu toucheras l’écran, ce sera comme électrique, comme fusionnel, tu auras un orgasme hypnotique.

Touche le maintenant.

 

Bravo. Je suis content que tu te sois amusé avec ton écran.

Faire sauter toutes les barrières et Dressage hypno-BDSM 1/5

Enfin ! Ce blog m’a enfin amené un client. Bref, le week-end du 28 et 29 janvier 2017, une personne est venue passer le week-end chez moi.

Un peu de contexte

Un mois avant de le faire venir chez moi, il m’a contacté sous l’impulsion de sa Maîtresse. Elle désirait, et lui aussi, aller un peu plus loin de l’acceptation de sa position de soumise. Après avoir pris mes renseignements afin de savoir si le duo était sérieux et éthique, j’ai proposé tout un week-end. Etant très motivé, il est venu à peine trois semaines plus tard.

Les échanges numériques

Je l’ai déjà dit à droite et à gauche, je déteste qu’on me fasse miroiter un rendez-vous et devoir attendre 6 mois ou 1 an. Dès l’instant, où l’hypothèse d’un rendez-vous est posée, le client à 4 mois pour réaliser le premier rendez-vous. Passé ce délai, considérez que c’est mal parti entre nous.
Mais pendant le lapse de temps, je reste entièrement disponible afin de répondre à toutes les questions et ce jusqu’au dernier moment. La confiance s’installera déjà avant. Bref, nous avons beaucoup échangé, j’ai pu discuter également avec sa Maîtresse, et chaque question de l’une ou de l’autre a été répondu au mieux.
Plus que le fait d’être rassuré, il avait besoin de savoir ce qui allait se passer et surtout de ce qui allait se mettre en place. De mon côté, j’ai également cherché à définir les besoins et à cadrer les attentes et les fantasmes. L’hypnose, c’est pas de la magie, le travail en équipe est essentiel pour que ça marche efficacement.

Samedi

Contrairement à [COMPTE-RENDU] EXPÉRIMENTATION 1/X TRANSFORMATION EN ESCLAVE, le volontaire possède déjà un dominant. Ce qui change tout sur le déroulé des séances. Du coup, on compte faire 70% hypnose, 20% soumission et 10% repos/discussion/hors jeux BDSM.
J’ai personnellement pas pu tenir le rythme. Si je m’y connais bien en technique hypnotique, je garde encore des lacunes pour ce qui est de la gestion de longue transe. Je continue à me former. Pour ce qui est du BDSM, c’est un secret pour personne, j’ai moins d’un an dans le milieux. Je ne suis donc pas habitué. Résultat, on a plutôt fait 70% hypnose, 10% soumission et 20% repos/discussion/hors jeux BDSM.
Il arrive en train, le samedi matin. Je passe le chercher et on profite du trajet pour discuter de vive voix. Je le sens serein et très sûr de lui. Il est peu timide, ce qui est super pour démarrer vite. L’apprivoisement est largement raccourci dans ce genre de cas. J’avais déjà un bon feeling avec lui. Et au fur et à mesure du week-end, ça n’a fait que se confirmer.
Je lui fais rapidement visiter la maison, il pose ses affaires (deux valises pour deux jours !!) dans sa chambre et découvre le chien, la chatte et mon mari. Comme il est déjà 11H et que mon mari déteste manger tard, je propose à mon soumis du week-end de faire une rapide séance d’une heure.
Dans ma tête, naïf que je suis, je me dis que je vais lui faire du ludique et que ça serait bien pour l’amuser avant de manger et de commencer le plus gros l’après-midi. Mal m’en pris…
Je fais un pré-talk surtout basé sur les séances qu’il avait déjà vécu, et il part en transe. Le sentant assez formel, je préfère faire une induction lente afin de l’obliger à fermer les yeux, pensant à raison qu’il lui fallait au moins ça pour se sentir en transe. Une lévitation de main et une main collée au front plus tard, je lui propose une amnésie. Me sentant à l’aise dans l’exercice ludique, je déroule naïvement la séance. L’amnésie étant importante pour dimanche, je me dis que travailler dessus dès le début ne fera pas de mal. Je commets une double erreur, il n’est vraiment pas venu s’amuser avec l’hypnose. Et il a déjà trop vu de vidéo d’hypnose ludique pour être « surpris » par un procédé classique d’amnésie, je n’ai pas vu les indices. Je travaille donc sur l’amnésie du chiffre 7. Je suis le seul à travailler d’ailleurs. Il prend de l’avance sur mes suggestions et donc l’amnésie rate immanquablement. Il finit par me dire que ça ne l’intéresse pas, en tout cas pas comme ça. Je décide alors de faire un remplacement de prénom simplement avec des suggestions direct et du signaling. Je décide de mettre à demain les amnésies, que je ne ferai finalement pas, question d’ego. 😀
On déroule une séance d’environ 1 heure où on travaillera au final assez peu. Je le découvre, il me découvre, on se teste plus ou moins. On mange tous ensemble, et c’est reparti.
Cette fois j’ai bien compris la leçon, fini le ludique, on rentre directement dans les barrières. Les mots clés sont acceptations, fiertés et féminités. On avance bien et vite. Je note qu’il fait souvent un « non » de la tête quand il remonte spontanément. Mais fait semblant de ne pas le remarquer. Il sort de transe et re-rentre de manière assez chaotique de mon point de vue. Je le savais déjà, il me l’avait annoncé, sa Maîtresse aussi. Il est excessivement analytique. C’est pas grave. Je le fractionne. Au bout que la cinquième induction il repose sa tête sur mon épaule, au bout de la huitième il penche dangereusement. A la neuvième, il est par terre. Il tombe « inconscient » et se met à ronfler. Il dort, impossible à dire si c’est du sommeil ou hypnotique. Dans le doute, je passe une suggestion qui est passée sans que le conscient prenne acte. D’ailleurs, si mon volontaire lit ces mots, il n’a aucun indice de ce dont je parle. Avec seulement une pause de 30 minutes, on fait de l’hypnose de 13H30 à 18H15.
Je passe sous silence beaucoup de chose. L’objectif d’un compte-rendu n’est pas de faire de l’étalage public. Et si mon volontaire veut également faire un compte-rendu qu’il n’hésite pas à me le transmettre par mail. Je le posterai, corrigé, sur le site.
Ensuite, il passe à mon service. Toujours en transe, il descend dans sa tenue de soumise, devant mon mari, prépare à manger pour des hommes qu’il connaît à peine. Il a su à ce moment-là qu’un cap important était bel et bien passé. D’ailleurs, j’ai découvert qu’une spatule en bois et très efficace pour des fessées, car c’est une soumise très manipulatrice et coquine. Il veut toujours être le plus malin ; pas avec moi ! :p
Je m’aperçois que son éducation de soumise est encore très au début. Ce qui est normal. J’en profite pour faire du dressage de base, sans hypnose. Tenue propre, repassée et rangée correctement… C’est la moindre des choses. La prochaine fois, j’inspecterai les valises et il risque d’y avoir des grosses surprises si je suis déçu.
Après le repas, si je me souviens bien, on passe un moment ensemble à discuter et à faire du feed-back. Il me donne des clés pour le lendemain. Et je ne me gênerai pas à m’en servir. J’en profite pour lui faire découvrir un peu la sexualité gay, je me dévoile un peu et explique mes propres fantasmes. Je tiens à ce qu’en dehors des jeux, il me considère comme quelqu’un de fiable et amicale. Les jeux sont les jeux, en dehors je suis gentil tout plein.
Je lui pose une cage de chasteté que je ne lui enlèverai qu’à la fin du week-end et on part se coucher chacun dans son lit.

Dimanche

C’est un lève-tôt. Enfin ! J’avoue que j’en ai marre des clients lève-tard. Après ils ne comprennent pas qu’on est pas eu le temps de travailler plus. Bref. Après son petit déjeuner, on part directement sur une séance intense. L’objectif reste encore et toujours l’acceptation de sa position et de ses désirs. Encore une fois, je le fais tomber à terre avec du fractionnement car il adore ça. Je travaille avec lui avec les nouveaux outils qu’il m’a lui-même donné hier soir. Un larme coule, belle et pure. On a passé un nouveau cap. J’essaye sans trop de conviction et avec peu de succès de lui placer les triggers. J’arrive à mettre en place l’adoration des pieds de sa Maîtresse mais guère plus. Je suis trop concentré sur la levé des barrières et le franchissement des caps pour réussir à jongler avec deux types d’hypnose. Ce qui me montre que j’ai encore beaucoup beaucoup à apprendre. A un moment, il (elle ?) se lâche complètement. J’ai donc droit à un remerciement disons corporel. Je laisse faire, je guide et puis je décide de me laisser aller pour le remercier de ses efforts. Petit à petit il admet sa part de bisexualité qui le fait fantasmer. Honnêtement je ne pensais pas qu’il irait aussi vite sur ce paramètre, bravo.
Sur ce dimanche, je n’ai pas grand chose à raconter. Il s’est passé beaucoup de chose mais surtout dans la tête de mon volontaire. Et sur ce qui s’est passé de physique, je préfère que ça se lise en filigrane. Pour moi il s’est passé deux choses importantes le dimanche. Il a compris que c’est lui qui évoluait seul et que je n’étais qu’une pierre rouge sur le chemin, et nous sommes devenu complices. Et puisque je suis amené à le revoir très bientôt pour continuer son dressage, la complicité est primordiale pour moi.

Conclusions

C’était un week-end éprouvant psychiquement pour moi. Je suis épuisé encore aujourd’hui. Je n’ai jamais autant hypnotisé. 10-12H d’hypnose dans le week-end c’est beaucoup.
Je suis personnellement très satisfait de ce que j’ai fait. C’est perfectible et pas qu’un peu mais comme on dit « Parfois on réussit et parfois on apprend. » Je continuerai toujours d’apprendre.
J’ai fait quelques suggestions post-hypnotique et j’ai déjà préparé la prochaine séance. L’objectif sera enfin de placer les trigger. Je n’aurai pas le temps de faire autant de levé de barrière. On travaillera beaucoup sur les phénomènes hypnotiques (tous) et on devra les validé à au moins 8/10 (tous). Se sera donc beaucoup moins développement personnel et beaucoup plus levé de résistance hypnotique et acceptabilité des suggestions. C’est pour ça que le dressage devra être continué par la Maîtresse afin que je puisse m’occuper du dressage hypnotique.

Merci de m’avoir lu.

Les sous-modalités en hypnose

J’ai deux armes de destructions de résistances : Le recadrage et les sous-modalités. Après avoir fait un article sur les contournement de résistance et sur le « niveau » de transe, je pense qu’il est temps que je vous parle des sous-modalités.

Avant propos

Beaucoup de mes lecteurs risquent d’être un peu perdu. N’hésitez pas à poser des questions en commentaire.

Il faut savoir également que si vous ignorez ce qu’est le clean langage vous risquez aussi de ne pas tout comprendre. (Relisez mes anciens articles :p )

Définition

Les sous-modalités sont l’utilisation des sens interne du volontaire pour amplifier ou modifier une suggestion de manière inconsciente. C’est à dire que c’est une méthode pour aller directement parler à l’inconscient et surtout avoir une réponse de sa part.

Plus précisément, lors du développement d’une suggestion avec l’aide d’une allégorie ou d’une métaphore, l’hypnotiseur va d’abord demander une description plus précise de l’allégorie (couleur, forme, odeur, texture…) et ensuite va demander de modifier un ou plusieurs paramètres de la métaphore afin d’être plus efficace ou de changer son effet du tout au tout.

Libérer les couleurs de votre imagination

Exemples

 

L’amnésie par remplacement d’un mot par un autre sans en faire la suggestion directement.

« Si ton prénom est écrit en jaune sur un nuage bleu et se situe au niveau de ton omoplate droite, pourrais-tu mettre à la place au même endroit dans la même couleur et sur le même fond le mot chocolat ? »

Ainsi vous vous servez des sous-modalités jaune, nuage, bleu et omoplate. Vous parlez directement à l’inconscient en lui demandant implicitement de remplacer le prénom par le mot chocolat. Bien sûr, un volontaire attentif comprendra que la suggestion est : remplace ton prénom par chocolat. Mais c’est fait de manière indirect et très allégorique. Et donc beaucoup plus efficacement et écologique pour l’inconscient du volontaire.

Gestion de la température

Le volontaire a chaud. Et vous estimez qu’il n’y a aucune raison pour qu’il ait aussi chaud. Vous pouvez alors lui faire la suggestion suivante :

« Donne moi une couleur qui signifie à quel point tu as chaud là maintenant. Couleur 1 ? Parfait. Et maintenant donne moi une couleur qui signifie être bien en température, ni trop chaud ni trop froid. Couleur 2 ? Génial ! Maintenant tu vas prendre un pinceau imaginaire et tu va badigeonner avec Couleur 2 et couvrir Couleur 1. Il ne faut plus voir Couleur 1. N’hésite pas à déborder et à en mettre beaucoup. Amuse toi. Tu vas voir, tu n’auras plus chaud. »

Ici, il n’y a pas vraiment de métaphore première. L’hypnotiseur vient demander à l’inconscient de recouvrir le chaud par la sensation de tiède. La couleur est ce qui marche le plus souvent dans ce genre de cas. Mais si vous sentez que votre volontaire préfère sentir que voir alors faites pareil avec du parfum. Restez ouvert, à l’écoute et aussi imaginatif que votre volontaire.

Amplification d’une suggestion sans changer de métaphore

Par exemple pour les pieds collés au sol.

« Je vois que la colle bleu marche très bien. Mais quelle couleur à une colle encore plus forte ? Elle doit avoir une odeur encore plus chimique non ? Vas-y imagine que la colle se transforme petit en petit de bleu à rose qui est beaucoup plus puissant. Essaye de décoller les pieds maintenant. Tu vois, c’est impossible, la colle rose est trop forte. »

Ici, les sous-modalités sont la couleur également mais aussi l’odeur. N’hésitez pas à balayer les 5 sens si c’est possible. Surtout lorsque vous estimez que la métaphore choisie par votre volontaire (clean langage) est la bonne/plus imaginative/inconsciente.

 

Conclusions

C’est simplement ça. En changeant un morceau de la modalité (la métaphore ou la suggestion) on change l’impact de la modalité. Cette méthode oblige l’hypnotiseur à comprendre la façon de penser du volontaire et donc à parler le même langage.

Dans la vie de tous les jours, vous pouvez également changer votre propre rapport aux choses en changeant juste une petite portion de ce que ressentez.

La confiance pour le lâcher prise

Peu importe le charisme et les compétences de l’hypnotiseur (ou du Dominateur (même si ça n’a rien à voir)) si l’hypnotisé (ou le Soumis (même si ça n’a rien à voir non plus)) n’a pas confiance, la séance (ou le jeu) n’ira pas dans le bon sens.

Je dirais même que sans la confiance tout le monde va perdre énormément de temps et d’énergie pour rien du tout. Chacun d’entre nous voit le confiance d’une manière ou d’une autre. Certains la construise avec le temps, d’autre la donne tout entière puis l’enlève morceau par morceau au gré des déceptions… En tous les cas, je pense que c’est à l’hypnotisé d’être acteur de sa confiance.

Je m’explique. Et pour ça je vais prendre un exemple personnel. Dans ma liste de contact Skype, il y a une personne qui n’a eu de cesse de m’expliquer ses envies et ses désirs d’hypnose avec moi mais attends que la confiance s’installe. C’est une bonne chose me dirait vous. Sauf qu’il y a un énorme soucis. Je n’ai aucun moyen de lui donner confiance en moi. Il attend et attendra encore des preuves tangibles et inaliénables de fiabilité de ma part. Ils n’en existent pas. De mon côté je n’ai pu que chercher à prouver pendant de longues discussions que j’étais fiable, cohérent, flexible et tolérant. Sans jamais trahir mes propos, je suis resté stable pendant des mois et des mois de discussion qui finirent immanquablement par tourner en rond.

Résultat ? Il n’a toujours pas confiance et attend toujours que ça arrive. Si par contre il était acteur de cette confiance. Qu’il décidait de prendre des risques mesurés afin d’avancer plus loin dans cette relation, on pourrait construire quelque chose.

Pourquoi je parle de ça ? Parce que j’ai vu trop souvent des gens attendre patiemment que l’hypnotiseur « inspire » confiance. Je pense qu’il faut au contraire, en pleine conscience, décider à qui faire confiance. Et accepter de s’être trompé le cas échéant.

Bien sûr, ce n’est pas évident, la peur et le doute freinent et tous les hypnotiseurs le comprennent. Nous sommes là, disponibles. Mais ceux qui désirent sauter le pas et sont tétanisés par ce qui pourrait mal se passer, et attendent donc d’avoir confiance ; à ceux-là je réponds : « C’est bien dommage. »

Peut-être peut-on y voir un jugement de valeur. En ce cas, je m’excuse par avance car ce n’est pas le but. J’aimerai simplement faire comprendre mon point de vue. Vous ne pourrez jamais lâcher prise si vous ne faites pas confiance. Et vous ne pourrez jamais faire confiance si vous ne décidez pas, en pleine conscience, que vous faîtes confiance.

Je suis quelqu’un qui donne facilement sa confiance. En échange, je la retire également facilement. Une sorte de moyen de protection personnel. Avant de donner ma confiance, je teste, je tâtonne, j’expérimente. Ca me semble normal. Et je vais chercher des indices qui pourraient m’empêcher de donner ma confiance. Je ne cherche pas des indices qui pourraient me donner confiance. La nuance me semble là. Sinon je m’enfermerai dans une sorte de liste non exhaustive de besoin de confiance. Au final j’aurai toujours une excuse pour ne pas avoir confiance car il manquerait toujours quelque chose.

Je vais extrapoler et exagérer ma futur comparaison. C’est uniquement pour marquer l’esprit. Il y a quelques jours, j’ai eu un long débat d’opinion sur la dangerosité de l’hypnose. Ce débat, en public restreint, s’est vite polarisé entre « oui car » et « non pas plus qu’autre chose ». J’étais, et je suis toujours du côté « non pas plus qu’autre chose ». Notre débat était publique et ce public contenait des personnes jamais hypnotisés. Si je n’avais parlé qu’à des hypnotiseur ou des hypnotisés chevronné, j’aurai parlé des abréactions, de l’éthique, des manipulations et des risques de dérives pour les régressions et la création de faux souvenirs. Tout ça est désagréable et « dangereux » mais tout ceci doit être compris par l’hypnotiseur. L’hypnotisé n’a pas à se soucier de ça. Il est juste là pour vivre la chose merveilleuse qu’est une séance d’hypnose. Bien sûr, l’hypnotisé voudra être au fait de tout ça et il sera toujours temps de l’expliquer. Mais c’est à l’hypnotiseur de savoir qu’il ne doit pas faire de régression, qu’il devra gérer une abréaction ou ne pas hypnotiser quelqu’un sous psychotrope. Bref c’est à l’hypnotiseur d’éviter de mettre en danger son volontaire. L’hypnose en elle-même n’est pas dangereuse, c’est le manque d’éthique qui est dangereux.

Maintenant mon exemple « choc ». Doit on éduquer les jeunes filles à éviter le viol ? Ou éduquer les jeunes garçons à ne pas violer ? Ah ? Si pour vous il y a débat, alors il y a un problème. Dans ce genre de cas, c’est à dire un acte malveillant (viol, manipulation, vol…), ce n’est JAMAIS la faute de la victime. JAMAIS ! Que la victime se ballade à poil, la nuit, que la porte reste ouverte ou que la manipulation était « évidente », ce n’est pas à la victime de faire attention mais à l’autre d’être éduqué et responsable et donc de ne pas être malveillant.

Je sais. On ne vit pas dans un monde de bisounours. Des gens malveillants il y en a. Mieux vaut fermer les portes et être prudent. Mon point et mes exemples sont plus philosophiques ou éthiques que réalistes. Je le sais. On a tous vécu, et on vivra tous des moments où on va rencontrer une personne néfaste et où l’on va souffrir. Et on se dira qu’on n’aurait pas du faire confiance, qu’on aurait du fermer la porte ou s’habiller moins sexy. C’est une honte de devoir penser comme ça. C’est pas la faute à celui qui a fait confiance.

Après on se retrouve refermé sur soit, apeuré. Trouvant du danger là où il n’y en a pas. Trouvant des risques inconsidérés là où ils sont plus que modérés. Et ensuite, on ne fait plus confiance, on attend que le confiance vienne seule. Pour moi, elle ne viendra jamais seule, elle ne peut être que provoquée.

Bref. Si vous voulez avoir confiance en votre hypnotiseur/maître/ami/camarade… il va falloir être actif. Allez chercher les indices qui pourraient prouver une malveillance mais faute de preuves faire confiance. C’est ça la prudence, chercher ce qui ne va pas, plutôt que chercher ce qui pourrait mal aller. Ce n’est pas facile pour tout le monde. Si vous êtes très prudent, ce n’est pas un mal. Vous avez juste besoin de chercher plus longtemps les signes de malveillance. Mais lorsque vous n’en trouvez point, faites confiance. Sinon vous ne ferez jamais confiance. Et vous ne lâcherez jamais prise.

 

 

Expérimentation 1/x Transformation en esclave

Ce week-end, chez moi, c’est tenu la première étape de mon expérimentation sur la transformation en esclave par l’hypnose. Le volontaire a passé deux jours avec moi et nous avons travaillé ensemble.

Ce n’est que le premier jalon d’une longue série, et j’espère qu’il sera patient. Pour l’instant nous n’avons pas encore effleuré la transformation. Je n’ai fait que travailler pour permettre que tout se passe au mieux et de manière concluante.

Se rencontrer

Avant de commencer la transformation, j’ai besoin de rencontrer et de tester plus avant. J’ai promis monts et merveilles et je pense que la déception fait parti du début du travail.

Loin du fantasme de manipulation par l’hypnose, et de sa rapidité, j’ai voulu instaurer un climat de confiance. Le volontaire et moi avons discuté longuement par skype avant de se rencontrer en vrai chez moi.

Et même une fois chez moi, les choses se sont passé beaucoup plus sobrement que ce que je pense qu’il espérait. Est-il déçu ? Je le pense. Suis-je satisfait ? Oui, nous avons certes avancé moins vite que prévu mais guère.

La confiance

Le volontaire doit me faire confiance pour pouvoir lâcher prise. Et c’est à moi inspirer confiance. D’amadouer, de dresser, d’éduquer. C’est quelque chose d’assez technique et que je ne maîtrise pas encore. Soyons honnête, je suis encore jeune sur ce sujet et avoir la confiance d’un soumis n’est pas simple.

Ce week-end, plus que l’hypnose et son apprentissage, c’est la confiance que j’ai voulu instauré. Y suis-je arrivé ? Peut-être. Et j’ai déçu, sans doute. J’ai promis beaucoup mais au final, il ne s’est pas passé grand chose.

Pourquoi ? Il n’était pas prêt du tout. Le sera-t-il ? Oui, j’en suis convaincu. Quand ? Il faudra encore au moins deux autres cessions aussi longues avant de commencer vraiment la transformation. Tant qu’il n’aura pas lâcher prise, on ne pourra pas avancer.

Il le fera lorsqu’il se fera confiance et qu’il me fera confiance.

La soumission

Pendant le week-end, nous avons travaillé une toute petite partie de notre rapport de domination. C’était très léger. Mais je pense avoir fait le bon choix. Puisque l’objectif et de créer un rapport de domination grâce à l’hypnose, travailler de la même manière que le BDSM c’est contre productif.

Mais, la méthode BDSM est très efficace et éprouvée. Je ne peux pas la laisser de côté. Hors de l’expérimentation, je serai sur du 40% BDSM et 60% hypnose. Mais dans ce cadre particulier, je vais plutôt pousser la soumission par l’hypnose à 80%. Bien que pour ce week-end, on était plus sur du 50-50.

L’hypnose

Ce week-end, je l’ai hypnotisé environ 5 heures. J’ai juste fait une petite pointe de soumission dont il s’est aperçu et une autre plus discrète dont il n’a normalement pas eu conscience. Je vais gardé secret ceci car je sais qu’il me lit.

La première séance m’a permis de m’apercevoir de sa capacité à être hypnotisé. Les amnésies ne passent pas encore. C’est un frein pour la suite de mon programme. Elles passeront, je n’ai aucun doute, mais tant qu’elles ne passeront pas… J’y ai pourtant peu travaillé dessus car il n’était pas prêt.

Pour qu’une suggestion passe, il faut qu’elle soit acceptable. Pour l’instant, consciemment, il ne l’appréhende pas. Je lui apprendrais. La prochaine fois qu’il vient (s’il revient) on travaillera sur l’amnésie hypnotique.

Par contre nous avons beaucoup travaillé sur la dissociation. Il a naturellement un bon niveau. Ce ‘est juste pas assez pour ce dont nous avons besoin. On a travaillé en trois paliers.

Signaling :

Faire parler l’inconscient avec des gestes de la main. Le signaling s’est très vite installé et m’a semblé de qualité. Cependant, l’inconscient de mon volontaire semblait assez peu actif. Il faut qu’il prenne conscience que son inconscient peut agir aussi fluidement et efficacement que son conscient.

Ecriture automatique :

Faire écrire l’inconscient.  Ce fut très peu concluant. Mais on a découvert que son inconscient parle anglais. Ou plutôt mon volontaire se dissocie entre le conscient (pensant français) et son inconscient (pensant anglais). Il va falloir trouver un moyen de dissocier l’un de l’autre sans changer de langage. Mais c’est un travail qui viendra plus tard.

Parole automatique :

Faire parle l’inconscient. C’était pas mal du tout. Je pense que mon volontaire a aidé son inconscient. Du coup ce n’était pas trop automatique mais j’ai senti qu’il se passait quelque chose.

Je pense également qu’il a retenu une émotion puissante. Je peux me tromper mais si c’est le cas, c’est bien dommage. On aurait fait un fabuleux bond en avant s’il s’était laissé allé.

Mon expérience

Je suis très satisfait de ce week-end. On est allé moins loin que ce que j’avais estimé. Mais tant que ça. L’un des objectifs de la prochaine fois sera l’amnésie.

Il faudra travailler également sur le lâcher prise.  Sans ça, on avancera très lentement. On avancera c’est sûr mais lentement. Je place ses mots car je sais qu’il me lit. Ce n’est pas pour faire un reproche. Loin de là. Prenons ça comme une suggestion à long courrier.

Maintenant qu’il est passé entre mes mains. J’ai très envie de le soumettre et de le dominer, de le transformer en esclave tel qu’il le conçoit. La balle est dans son camp pour la suite. Il doit juste comprendre que sa transformation ne se fera pas avant au moins le quatrième week-end.

J’ai aimé le découvrir et il a été très apprécié dans la maison. Je ne suis donc pas le seul qui ait envie de le revoir.

De mon point de vue, j’ai manqué peut-être un peu d’audace dans ma dernière séance d’hypnose. Peut-être aurais-je du simuler de manière temporaire sa soumission. J’ai peut-être manqué une occasion de l’aider à lâcher prise à ce moment-là.

 

N’hésitez pas à me donner votre avis.

Merci de m’avoir lu

HYpnoAdmin