[Fiction]Le soldat [partie 3]

Les rangers sont à ma taille. Je les ai essayées une fois mais je me suis senti mal à l’aise, comme incomplet. J’ai fini par les ranger car je passais trop de temps à les regarder. Le soir juste avant de me coucher j’ai allumé mon écran, cliqué sur le lien et pour une fois je fus moins surpris par le nouveau titre ‘soldat?’, je me suis installé confortablement, et j’ai cliqué.

« Mon soldat, je suis fier de toi. Ton cadeau t’a beaucoup plu n’est-ce pas ? Elles sont à toi, pour toi, c’est ta fierté. MAIS ! Tu ne mérites pas de les porter encore. Et tu dois l’avoir déjà deviner. Bientôt tu viendras me voir, prêt et serein. Souhaites tu te mettre à mon service ? Veux tu devenir un bon soldat ? Obéir et servir ! Obéir et servir le chef, ton chef ! »

A chaque question j’ai répondu haut et clair  » Oui chef !  » Pas de manière bizarre ou sans le vouloir. Le chef parle vrai. Je sais qu’il a raison, qu’il ne veut que mon bien. Je me suis même mis au garde à vous. Si fier d’avoir été choisi ! L’audio s’arrête ainsi. J’ai sorti les rangers que j’ai regardé à nouveau avec envie. Comme une pulsion, je me suis déshabillé, j’étais en chaleur. Regarder et toucher ses chaussures là me faisait un effet bien plus intense qu’un porno, aussi intense que du sexe. Voir ses rangers était érotique, non plus fort encore. En m’imaginant les porter avec le reste de la tenue et rendre fier mon chef me fit juter en quelques secondes. La jouissance fut tellement puissante que j’en fus tout pantelant. Cette nuit là je ne dormis pas bien. Il me manquait encore quelque chose. C’est au matin que j’eu une sorte d’illumination. Je suis bien idiot, heureusement que j’aurai bientôt quelqu’un pour penser pour moi. C’est d’un uniforme dont j’ai besoin. Quel soldat n’a pas d’uniforme ?

J’achète l’uniforme le jour même. Je sais exactement ce qu’il me faut, comme si je l’avais toujours su. Plus j’y réfléchis et plus je me dis que j’ai été bien lent pour comprendre que j’avais besoin d’être aux ordres d’un être supérieur et bienveillant. Ma vie était tellement mieux organisée, j’étais tellement plus serein depuis que le chef m’avait pris sous son aile. Le soir même, je clique sur mon lien. La vidéo s’appelle ‘finalement’. Elle commence par quelques flash de lumière et un tic, tac très agréable. Il y a un homme un uniforme militaire, de dos à genoux. Un compte a rebours commence à 10. 9… 8… … 7… … … 6

A mon réveil, je suis nu et c’est le milieu de la nuit. Ma tondeuse à la main. Je me suis rasé le crane, le torse et le reste. Mais la barbe non, j’ai la main prête à le faire mais je sais que je n’ai pas pu. Cette barbe c’est ma fierté, ma virilité, ma personnalité. Je repose la tondeuse, je suis tellement mieux comme ça, moins négligé. Je joue avec la barbe quelques secondes. Je range et nettoie le désordre tout en restant nu. Puis je me pose devant le miroir. Je me regarde attentivement ; de bas en haut. Je fais soldat, nu mais soldat tout de même sauf la barbe. Elle fait tâche, elle fait ancien moi. J’ai alors comme un vertige, un mal aise intense. Je m’assoie sur le sol. Je suis confus, perdu. Je mets mon pyjama et tente de dormir un peu. Je tourne dans mon lit comme maladif. Dans un éclair de lucidité je saisis la fameuse carte de visite du mon chef. Son numéro commence à s’effacer mais il est heureusement visible. Je tape le numéro fébrile puis envoie un sms expliquant mon désarroi.

La réponse se fait attendre. Il est trois heures du matin. Mais comme mon destin est entre Ses mains, je suis un peu rassuré. Il lira mon message bien assez tôt et y répondra avec sagesse. Je finis par réussir à m’endormir. Au réveil, Son message m’attends.

‘Je statuerai sur ta barbe beaucoup plus tard. Laissons-la tranquille, ce qui importe c’est toi et comment tu peux devenir un bon soldat. Envoie moi un sms avec une photo de toi quand tu pourras mettre ton uniforme.’

Je répondis un ‘merci Chef.’ Puis repris ma journée du mieux que je pus. L’attente de mon uniforme allait être insoutenable. Le soir, je cliquais sur le lien, m’attendant à moitié à ne pas avoir de nouvelle vidéo. Pourtant ‘soldat3’ est bien là.

« Déshabille toi. (Je m’exécute sans réfléchir.) Joints les pieds et place bien tes bras le long du corps. (J’obéis, excité.) Le regard droit devant et fier. (Je fais ce que le Chef veut.) A partir de maintenant, tout les soirs tu feras exactement ça. Et tu diras haut et clair : « Etre un soldat aux ordres du Chef est ma joie. » Répète après moi ! (Etre un soldat aux ordres du Chef est ma joie.) Obéir c’est le plaisir (Obéir c’est le plaisir.) Je suis inférieur à Mon Chef et j’en suis satisfait. (Je suis inférieur à Mon Chef et j’en suis satisfait.) Je suis heureux de servir Mon Chef. (Je suis heureux de servir Mon Chef.) Mon plaisir est de servir. (Mon plaisir est de servir.) Gloire à mon chef et jouissance à sa gloire. (Gloire à mon chef et jouissance à sa gloire.) »

Je reste quelques secondes puis inspiré je répète les mots avec convictions. Je bande.

« Etre un soldat aux ordres du Chef est ma joie. Obéir c’est le plaisir. Je suis inférieur à Mon Chef et j’en suis satisfait. Je suis heureux de servir Mon Chef. Mon plaisir est de servir. Gloire à mon chef et jouissance à sa gloire. »

Mon sexe est alors pris de spasme, j’ai comme l’impression qu’Il est là, derrière moi, fier et je jouis cérébralement. Je me mets spontanément à genoux et je murmure :

« Je vous appartiens et c’est ce que j’ai toujours voulu. »

Le lendemain, le lien ne pointe vers aucune vidéo. Je suis un peu déçu mais je me déshabille et prononce le petit rituel. Même cause, même conséquence, si j’y mets de la conviction, je jouis simplement en pensant à mon Chef fier de moi.

Le surlendemain, je reçois enfin l’uniforme. Je l’ouvre et le renifle avec délectation. Mais rien ne se passe. Je suis déçu, ça sent le neuf et c’est tout. Je vais enfin le porter. Enfin je vais avoir le droit de montrer mon vrai moi à mon Chef. Enfin !

Je me déshabille. Je range mes affaires civiles dans le placard. J’ai envie que tout soit parfait la première fois que je le porte. Mon appartement est nickel, les rangers sont lustrées. Elles sont au pieds du lit. Je pensais bander comme un âne mais non. J’ai le sang chaud et l’esprit troublé mais mon corps est plutôt calme. C’est solennel. Pas de sous-vêtements, j’enfile le pantalon. Il me va tellement bien que j’en suis ému. J’enfile le T-shirt puis mets la fameuse ceinture. Je bataille un peu j’en ai jamais mis des comme ça. J’essaye d’être au carré mais c’est pas évident. Et enfin j’enfile la chemise camouflage. J’ai le cœur qui bat la chamade, j’ai l’impression de renaître.  J’enfile les rangers. Je me redresse et pour jouer je claque des talons et me mets au garde à vous. J’ai l’impression d’être entier. Un sentiment de fierté m’envahie. Je me sens si bien que j’ai envie de pleurer de joie.

Je fais la photo demandée. Je l’envoie et mon Chef répond presque immédiatement.

‘Samedi, 10h00, visite médicale et incorporation. Viens en civil mais n’oublie pas ton uniforme, rigoureusement propre, repassé. Il en sera de même de ton corps. Crane rasé de frais ainsi que tout le reste (sauf la barbe évidemment).’
Avec l’adresse du lieu de rendez-vous.

Je réponds un simple ‘Chef !’ J-4 avant le début de ma nouvelle vie.

[Fiction]Le contrat [partie 2]

Cette nuit-là après le spectacle, j’ai dormi comme un bébé. Puis j’ai continué ma semaine de la manière la plus classique possible ; voiture, boulot, dodo. Et entraînement de rugby.
J’avais glissé la carte d’Alexandre dans mon portefeuille comme une sorte de porte bonheur. Même si j’avais envie de le revoir, ma timidité m’empêchait toute action, envoyer un simple sms me semblait impossible. Alors garder la carte près de moi était comme un appel au courage, une option toujours envisageable.

Trois jours passèrent. Puis quatre. Chaque soir, je sentais le besoin de mettre la vidéo ‘soldat’ juste avant me coucher. Et chaque soir je m’endormais étonnement satisfait et serein. Cependant mes rêves la nuit et mes rêveries le jour étaient de plus en plus étrange, je rêvassais et fantasmais sur Alexandre, sexuellement mais pas seulement. De nuit en nuit, il semblait de plus en plus grand, de plus en plus important. Sa voix se faisait de plus en plus précise dans ma tête, j’aurai pu l’entendre me parler.

D’autres jours passèrent et dans le chaos d’une vie, la vidéo devint un point fixe et rassurant. Juste avant de me coucher, je regardais ‘soldat’ et m’endormais comme un bien heureux.

Un jour le lien ne mena plus à ‘soldat’ mais à ‘soldat2’. La vidéo avait changé pourtant le lien restait le même, je l’avais même mis en favoris. Je fis le mou, ‘soldat’ était un cocon, un plaisir privé que j’aimais. ‘soldat2’ me faisait un peu peur, je l’avoue. J’y connais rien en ordinateur alors j’ai vaguement chercher ‘soldat’ en vain. Dubitatif j’ouvre le fichier qui commence ainsi :

« Hocine, un chef attend son soldat. Tu as bien dormi ces dernier temps n’est-ce pas ? Tu veux te sentir encore mieux ? Tu veux découvrir qui tu es vraiment ? Vivre ta vie pleinement ? C’est ce que tu souhaites n’est-ce pas ? Alors toi et moi on va regarder attentivement cette vidéo et tu vas trèèès attentivement écouter chaque mot que je prononce. Ok ? Très bien ! Je vais compter de 5 à 0 et à 0 tu seras complètement détendu et complètement ouvert. 5, imagine descendre à l’intérieur de toi, 4, regarder cette vidéo est la chose la plus agréable du monde, 3 entendre et m’écouter est ce qu’il y a de plus naturel, de plus normal, 2 complètement détendu… »

et c’est le tunnel sombre. Habituellement, je pars me coucher après la vidéo, mais là je me réveille le matin sans aucun autre souvenir que le début de ‘soldat2’. Mais étonnement ça ne me dérange pas. Parce que le matin je me sens merveilleusement bien. Je me sens comme plus complet, non plutôt comme à ma place.

Tous les soirs, regarder ‘soldat2’ est une joie. Je n’oublie pas, même en voyage. Je n’y pense pas particulièrement la journée mais dès que je pense à me coucher, c’est devenu ma routine. J’ai fait quelques changements dans ma vie également. Je n’ai jamais vraiment été bordélique, mais désormais je ne supporte plus avoir mon appartement dérangé. Le lit est fait chaque matin, le ménage est fait chaque soir, et il n’y a plus aucun couvert sale qui traine dans l’évier. Une vrai vie militaire ! Mais cet ordre m’apporte une telle paix dans la vie, que je ne peux tout simplement plus m’en passer.

Parfois je vais au sauna, quand l’excitation ou la solitude me pèse un peu. Avant j’aurai eu bien du mal à draguer un mec qui me plaît, et pire encore j’aurai eu bien du mal à être rejeté. Mais depuis peu, je suis plus sûr de moi. Un mec me plaît, je l’aborde et s’il dit oui, on s’isole dans une cabine et on passe presqu’une heure à se découvrir. Et à chaque fois que je note ce changement, je ne peux pas m’empêcher de remercier « le chef ». Quand bien même je ne sache pas trop d’où me vient cette idée.

Un soir, alors que j’ai oublié jusqu’à la date du spectacle d’hypnose, je me connecte au lien. Surprise, le titre de la vidéo à encore changer ‘Hocine, contrat, soldat’. Le titre de la vidéo est perturbante, consciemment il me rebute un peu. Ca s’adresse à moi, et le mot contrat m’effraie. Mais mon corps lui joue tout une autre musique. La chaleur monte à mes joues, mon cœur se sert d’excitation alors que j’avais d’abord pris ça pour de l’angoisse. Mon corps est excité alors que mon esprit est froid, presque angoissé, je me sens déconnecté. Je confirme avec ma main gauche que je bande tandis que ma main droite bouge la souris pour fermer la fenêtre. Le mot contrat me fait peur et m’excite en même temps.

Je me couche bien décidé à y réfléchir avant même de la regarder. Je tourne et retourne dans me lit. Je n’arrive pas à dormir. Pourquoi avoir changer la vidéo bon sang !? Trente minutes passent. La peur est vite parti, l’excitation encore plus. Reste l’ennui. Je n’arrive pas à dormir. Je me lève, rallume l’écran et clique sur mon raccourci. Ma souris est prête à cliquer sur ce foutu titre ‘Hocine, contrat, soldat’. Je n’ai plus du tout peur, je suis irrité. Par contre mon corps s’excite et s’enflamme à nouveau tandis que j’hésite à cliquer sur une simple vidéo innocente qui porte mon prénom. Je clique par inadvertance, mon prénom est le premier mot que le chef prononce. Je ferme précipitamment la fenêtre. Je me recouche, énervé contre moi-même. Je dois finir par m’endormir car mon réveil sonne et me fait sursauter. Je pars au travail. Mais impossible de me concentrer sur ce que je fais. La curiosité l’a emporté sur tout le reste. Jusqu’à présent, les deux autres vidéos m’ont été d’un grand bénéfice. Mes amis et mes collègues me l’ont même fait remarquer. Je suis plus concentré, plus obéissant et moins timide. Et je me sens bien dans ma vie.

Je finis une heure plus tôt, j’arrive en avance au rugby. L’entraînement se passe bien, j’arrive au final à me concentrer, mais j’ai surtout envie de m’épuiser. J’arrive chez moi, je me lave, je mange et fait le ménage. Il est l’heure de se coucher. Je m’assoie devant mon écran et j’attends. J’ai la souris dans la main, prêt à cliquer sur play. Je me lance.

Je me réveille légèrement confus. J’ai dormi à mon bureau. Je n’avais pas vu mais la vidéo dure presque deux heures. Je ne suis pas particulièrement fatigué mais je suis endolori. Et j’ai du sperme séché sur mon pyjama/caleçon. Je ne me souviens de rien, même pas vaguement. Je me sens normal.

Le soir suivant je rentre. Je clique sur le lien et découvre comme à mon habitude ‘soldat2’. Je l’écoute et part me coucher pour dormir comme un bébé. Deux autres nuits passent. Je reçois un colis qui m’est adressé dont je n’ai rien demandé. Je panique. Je vérifie ma carte n’a pas été anormalement débité. Rassuré, j’ouvre le colis, et y découvre des rangers noires à ma pointure, flambants neuves. Je les sort fébrile. Je les porte à mon nez pour les sentir, immédiatement je me rappelle mon contrat. Je tombe à genoux d’émotion, bientôt je vais revoir mon chef !

 

[Fiction]Le premier [partie1]

Alexandre  n’est pas musclé. En fin de la trentaine, il n’a pas non plus pris soin de lui ou de son corps. En fait la plupart des gens passeront à côté de lui sans le regarder. Il n’est pas vraiment beau ni particulièrement laid. Et pourtant il a du succès au près des autres hommes. Non pas grâce à un sexe aux proportions généreuses mais parce qu’il est charismatique, concilient et patient.
Mais si l’on tient à rendre justice aux deux parties de son anatomie dont il est le plus fier, il possède un regard bleu pénétrant et un sexe qui pousse à la gourmandise.

Hocine est grand, physiquement fort avec les épaules volontaires et larges. Même si la cinquantaine n’est plus très loin, on voit encore l’innocence dans ses yeux d’un brun profond. Il porte la barbe depuis qu’il a du poil au menton et fait du rugby depuis plus longtemps encore. Si son visage marque indubitablement son âge, le reste de son corps rond et musclé lui donne dix ans de moins.
Mais si on tient à lui trouver des défauts, ses mains et ses pieds semblent trop petits pour le reste de son corps massif. Son sexe flaccide est à peine plus petit que son sexe en pleine érection. Et si la taille est plus que satisfaisante, elle forme une courbure un peu étrange dont il faut s’habituer avant de trouver un certain appétit à vouloir la gouter.

Alexandre et Hocine ne sont pas fait pour se rencontrer. Ils n’évoluent pas dans les mêmes milieux. Et pourtant…

Hocine a deux enfants d’un  mariage terminé. Il a accepté il y a un peu plus de trois ans son homosexualité après qu’on lui ait annoncé une maladie effrayante. Après un résultat d’un examen de routine, le médecin avait essayé de le joindre une dizaine de fois sans succès. Voyant dix appels manqués, il avait commencé à paniquer et a vue sa vie défiler devant lui quand il avait fait des recherches sur Internet. Heureusement, le médecin avait pu le rassurer ; après une chirurgie bien qu’un peu lourde, il s’en remettrait complètement.

Mais pendant cette courte période d’angoisse, il n’eu de cesse de regretter sa faiblesse. Il avait découvert son attirance assez tard à 21 ans. Pourtant son corps lui avait expliqué bien avant, les douches communes auraient dû être un signal brutal, il était resté sourd et avait transformé ses émois en pulsions incontrôlées d’adolescent en ébullition.  A 21 ans, il avait embrassé, par jeu, un camarade du rugby. Le baiser avait probablement était un peu plus long que prévu, ce baiser ne fut pas un jeu pour Hocine, il y vécu des sentiments bien trop fort pour un hétéro. C’est le soir, dans l’intimité de sa salle de bain qu’il avait compris que ce contact seul avait été plus érotique que toutes les nuits d’amour qu’il avait eu avec sa femme.

Son premier enfant lui donna la force d’enfermer sa sexualité tellement loin qu’il en était que peu frustré. Son désir d’un second enfant et une épouse aimante lui avait permis de tenir quinze ans de plus.  Malgré tout, ses réseaux sociaux voyaient fleurir de plus en plus de sportif célèbre, notamment des boxeurs, il s’était pris de passion pour la boxe à la télévision. Il aime sincèrement ce sport mais c’est surtout le moment de la pesée et le face à face qui attirait son regard et l’aidait lors des nuits de plus en plus rares avec sa femme.

Toujours est-il que lorsqu’il cru voir sa vie défiler devant lui et même si c’était une fausse alerte il comprit à quel point sa vie avait été partiellement perdue. Il est père de deux enfants dont il est fier et qu’il ne reniera pour rien au monde mais il ne pouvait plus vivre frustré. Presque cinquante ans et il ne connaissait rien à sa propre sexualité.

Alors récemment divorcé, Hocine a repris sa sexualité de zéro. Son groupe d’ami a changé, y compris son style vestimentaire. Ses épaules se sont redressées de fierté et il s’est même investi dans une équipe de rugby LGBT. Quelques amants ont pavés les 3 ans qui le séparent de sa rencontre avec Alexandre. Voici l’histoire d’Hocine telle qu’il s’en souvient.

Parfois je drague dans un sauna gay, mais je préfère me faire draguer dans un bar. Le milieu gay est assez bruyant, alors que j’aime le côté feutré des bars le mercredi soir, là où il y a moins de jeune et de musique qui me rappellent à quel point je suis trop vieux pour ces conneries. Habituellement on est quatre potes, on a tous quarante cinq ans ou plus, et on peut passer des heures à mater les autres dans le bar, et parfois même certains osent draguer. J’aime pas draguer mais j’aime me faire draguer. Mais quand on est vieux, si on prend pas l’initiative on a rien. J’ai souvent rien.

Parfois il y a des show. Parfois comique, parfois artistique parfois érotique. C’est souvent des drag Queens et parfois des performers aux corps sexy et bien musclés. J’aime les regarder et m’imaginer au lit avec eux. Mais ce soir là, il n’y a pas de musique, simplement un tic tac d’une horloge. Un type est seul sur scène. assis sur un tabouret, il a un micro casque et semble attendre quelque chose. On doit être une trentaine dans le bar. Et comme il est la seule distraction du moment, je prends du temps pour l’observer. Il est quelconque mais sa décontraction est impressionnante alors que tout le monde fini par le regarder de temps en temps.

Le barman finit par s’adresser aux gens du bar.

« Alexandre est un ami, il est hypnotiseur et me fait le cadeau de se produire ici gratuitement. »

Alexandre fait non de la tête et sourit de toutes ses dents.

« Bon il se produit avec boisson à volonté ! »

L’hypnotiseur fait oui de la tête et fait un clin d’œil amusé à la salle. Le barman continue d’une voix plus rauque.

« Son spectacle est un spectacle pour les gays et c’est érotique. Si vous ne voulez pas assister à ce genre de show, je vous conseille de partir. La pudeur ? Il connaît pas ! Pour ceux qui veulent rester, je vous demande d’applaudir Alexandre ! » puis il applaudit et les autres l’accompagnes par politesse. Je suis le mouvement. Bien sûr aucun de nous quatre n’a bougé, un spectacle érotique ? Qui veut rater ça ?

Il commence à nous expliquer ce qu’est l’hypnose et ce qu’il va faire. Sa voix étrangement grave pour son gabarit est enjouée, passionnée. Il parle de l’hypnose comme je parle de la boxe ou du rugby. J’étais partiellement intéressé, me voilà fasciné. Quand il parle tout semble simple et naturel. Il démystifie la plupart des croyances que j’avais dans l’hypnose. Il propose de répondre à des questions et certains spectateurs osent lui en poser. Je suis bien trop timide pour oser dire quoi que ce soit.

Après une dizaine de minute, il demande à tous les spectateurs de fermer les yeux, y compris ceux qui ne voudront pas participer après. Je garde résolument les yeux ouverts mais sous la pressions de trois autres copains, je décide de jouer le jeu. Après tout, je ne veux pas monter sur scène, c’est trop la honte.

Il commence à parler et à expliquer ce qu’on va vivre. Il parle toujours d’une voix grave mais avec émotion et variation. Je pensais qu’il parlerait d’une voix monocorde mais non. Il met tellement de joie et d’envie que je commence doucement à vouloir lui faire plaisir, à ne pas le décevoir. Il parle, j’écoute et je me détends. C’est agréable.

Il finit par compter jusqu’à trois. Et là, impossible d’ouvrir les yeux. Non plutôt je ne sais plus comment faire. Je lève bêtement les sourcils mais rien. Il rit et claque des doigts et c’est comme s’il prenait le contrôle des mes paupières, elles s’ouvrent à son ordre sec mais toujours enjoué. L’hypnotiseur demande alors de lever la main chez qui ça a marché. Presque toute la salle lève la main. Ensuite il demande de baisser la main à chaque fois qu’on a envie de répondre « non » à ces questions.

Je ne me souviens plus des questions sauf de la toute dernière. « Avez-vous aimé ? » J’allais baisser le bras mais il ne bougea pas. Si je suis honnête, ça m’a fait quelque chose d’agréable. On est quatre à garder le bras en l’air. Il demande à ce qu’on monte sur scène. J’allais refuser mais finalement pourquoi ne pas essayer un truc nouveau ? Je ne risque rien après tout, mes amis sont toujours dans le public et ils m’encouragent à y aller pour m’amuser aussi.

Alexandre me regarde par en bas une fois que je suis à côté de lui. Il est vraiment petit. Son regard m’arrive au niveau de la poitrine, c’est amusant. Mais ces yeux sont simplement magnifique et il a tendance à accrocher nos quatre regards tour à tour. Il nous place face au public et lui se place entre eux et nous. Il parle, tantôt à nous, tantôt au public. Parfois il nous demande de nous déplacer, de nous assoir ou de nous lever. Parfois le public rit, je ne comprends pas pourquoi. A un moment, je me retrouve front contre front avec un autre et impossible de me détacher de son front. Ses mains commencent à me toucher et chaque frôlement est comme un orgasme que je n’arrive pas à vraiment à masquer. J’ai chaud, l’hypnotiseur finit par nous libérer le front. C’est à ce moment là que je m’aperçoit qu’on est plus que trois sur scène. Le public nous regarde fasciné. Je vois mes amis non loin qui n’en perdent pas une miette.

Alexandre finit par me parler à l’oreille et me pose trois questions dont je ne me souviens pas. Je réponds oui aux trois, et à chaque fois je me sens de mieux en mieux.

« Hocine, tu es le meilleur stripteaseur de la ville. Tu le sais, tout le monde le sait et tu en es fier. (dans ma tête je me dis que je ne suis pas du tout stripteaseur) Je vais claquer des doigts et tu feras ton show. Mais attention, ton show a pour final de garder ton sous vêtement. Tu enlèves tout sauf le sous vêtement. 1.2.3 clac »

L’instant d’après je suis à nouveau assis, en boxer, le pouce dans la bouche de l’autre hypnotisé qui le suce comme un bébé. Et au lieu d’en être gêné, j’en suis tout attendri, comme si c’était mon fils.

« Clac »

Je suis à nouveau complètement habillé, je suis seul sur scène avec Alexandre. Il me demande de regarder sa main, j’obéis sans réfléchir. Mes yeux se ferment une seconde. Quand je l’ai réouvre tout le monde applaudit, je me sens calme et serein. Mais surtout étrangement excité, excité comme jamais je ne l’ai été. Je retourne m’assoir, mes amis sont tout content. Ils ont bien ri. Mais moi tout ce que je peux dire c’est que je me sens merveilleusement bien.

La demi heure suivante est un peu confuse. Je sirote ma boisson tout en regardant la suite du spectacle d’hypnose. D’autres spectateurs sont montés sur scène. Alexandre les hypnotise avec assurance, certaines fois il leur fait faire des choses drôles et je ris à gorge déployée et parfois des trucs plus sexy et j’ai alors chaud, mon corps en éveil comme un adolescent excité par le moindre contact. Même si je ne suis plus hypnotisé, je bois les paroles de l’hypnotiseur, je suis tellement fasciné que j’ai l’impression qu’il est plus grand. Parfois il semble croiser mon regard et me sourire franchement bien que trop brièvement à mon goût.

Lorsque le spectacle est fini, mes trois amis reprennent la conversation et me bombardent de questions. Je réponds du mieux que je peux. Mais je m’aperçois que je ne me souviens pas de grand chose au final, juste un sentiment profond de jeu et de bien être. Alexandre est au comptoir assis et discute avec le barman. Il boit un soda, je ne sais pas pourquoi je note qu’il ne boit pas d’alcool. Dès que je le regarde, j’ai l’impression de devoir noter un maximum d’informations afin d’être prêt. Prêt à quoi ? Je l’ignore.

Comme dans un rêve je finis par me décider à me lever à aller le voir. Cette impulsion est murement réfléchie sans pour autant avoir pesé le pour et le contre. Alors qu’il est visiblement plus jeune que moi, j’entame la conversation ainsi :

« C’est impressionnant ce que vous avez fait. Je vous offre un verre ? »

Alexandre accepte immédiatement alors que son verre est quasi plein.  Un de mes amis finit par nous appeler et propose à l’hypnotiseur de s’assoir à notre table. Il accepte immédiatement également. Son assurance me subjugue, il semble n’avoir aucune timidité pourtant sa politesse reste sans faille.

Une discussion animée s’ensuit où tout le monde se tutoie sauf moi ; j’en suis incapable. Je n’arrive pas à ne pas le voir comme mon chef, comme si je lui devait le respect. Lorsque je m’aperçois de ce fait, j’ai comme un poids qui s’en va. Je lui dois le respect et c’est dans l’ordre des choses. Cet état de fait, loin de me perturber, me donne du baume au cœur. Je finis par ne plus parler et à simplement apprécier de le voir parler et bouger.

Il doit être une heure du matin quand la conversation s’achève, le bar va fermer. Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas envie de rentrer me coucher, je veux encore l’entendre et le voir. Mais ma timidité emporte tout, je ne dis rien et me dirige silencieusement vers la sortie. Alexandre me rattrape après quelques mètres dehors.

« Attends ! Je ne connais pas ton prénom. Hocine ? Enchanté. Voici ma carte. Il y a mon numéro et une lien vers une vidéo si tu veux explorer plus avant ton état. »

Je range la carte dans ma poche en le remerciant copieusement. Il semble attendre quelque chose mais je finis par baragouiner un : au revoir, chef. Je rougis de ma maladresse et m’enfuit comme un gamin.

Je rentre chez moi dans un état second. Plus le temps passe et plus je suis excité. Je n’ai pas passé le pas de ma porte que je bande. Dans ma tête j’essaie de me rappeler le spectacle, ce que j’y ai fait et ce que j’y ai ressenti. Je me vautre sur mon lit défait du matin et je jette mes baskets au sol. Je n’ai pas fini d’enlever mon pantalon que l’envie urgente de me masturber me prend. Je crache dans ma main et commence à me branler copieusement avec passion. De ma main gauche j’enlève le reste de mes vêtements tandis que la droite, passe tour à tour entre mon gland et mes couilles. L’envie augmente d’autant plus que le plaisir semble bloqué. J’ai besoin de jouir mais la mayonnaise ne prends pas. Pourtant j’ai l’habitude de me branler vite fait. Le besoin de jouir augmente encore, je commence a transpirer, j’ai besoin de me branler. Je tâte mes pectoraux en sueur, j’accélère le mouvement sur mon sexe dur comme rarement. Le désir d’éjaculer augmente encore. Je finis par arrêter tant ça devient fastidieux. J’ai le gland irrité. Je finis par prendre une douche fraiche. Mon érection n’a pas diminué et je ne peux m’empêcher de tenter à plusieurs reprises de me masturber. Le plaisir augmente à chaque fois d’un coup, me laissant gémissant mais j’arrive toujours à un palier qui lui me frustre grandement.

Nu, et en érection, je finis par ranger mes vêtements correctement et me souvient de la carte de visite d’Alexandre. Je la pose sur mon bureau afin de la voir en évidence demain. Puis j’allume Internet à la recherche d’un porno qui pourrait m’aider. Je saisis un gel et fouille, encore et encore. A chaque fois que je crois trouver mon bonheur il semble manquer quelque chose. Mon plaisir augmente à chaque fois que je me touche mais rien. Le climax m’est inatteignable. J’essaie alors de me coucher. Mais vingt minutes passe sans que mon érection ne faiblisse. Je ne pensais même pas ça possible.

Je me lève frustré et commence à faire les cent pas tout en me tripotant. Mon sexe est de plus en plus sensible. Je gémis de plus en plus facilement. Mes tétons sont durs et sensibles, je transpire des couilles et de l’anus. Mais rien ne sort. Jouir devient une fantaisie, un mythe. Je me rassois devant mon écran. Je saisis le lien noté sur la carte. Une vidéo notée ‘Soldat’ avec un sigle moins de 18 ans barré m’indique que c’est pornographique. J’appuis sur play et me concentre.

Alexandre me parle tandis que des vidéos d’hommes en uniformes militaires défilent devant mes yeux. Je finis par fermer les yeux puis à les rouvrir instantanément. Je suis en train de jouir en me branlant. J’éjacule avec abondance et délivrance. Mais c’est surtout le plaisir que j’en éprouve qui balaye tout. S’imprègne en moi une vérité absolue, mon plaisir appartient à mon chef et cette idée seule m’émeut au point d’en pleurer de joie.