Devenir hypnotiseur : 5em cours – SUGGERER

La suggestion est le cœur du travail d’un hypnotiseur. Peu importe comment vous vous y prenez, de quelle « école » vous venez, pour hypnotiser et obtenir un phénomène hypnotique, il faut suggérer.

La suggestion qu’est-ce que c’est ?

D’après le troisième cours, la suggestion est un ordre poli. C’est ma définition. Celle de mon école si vous préférez.

Il ne faut pas confondre la suggestion et la suggestion hypnotique. Dans le cadre d’une séance d’hypnose, la suggestion permet d’obtenir un phénomène pendant et/ou après une suggestion. La suggestion hypnotique n’est pas nécessairement faite par l’hypnotiseur. Mais elle est nécessairement faite entre un pré-talk et un réveil, c’est à dire durant une séance d’hypnose.

Il existe autan de manière de suggérer qu’il n’y a de culture, de langue et d’individu. Un français athée ne suggèrera pas pareil qu’un américain new age. C’est ce qui rend difficile l’exemplification d’une suggestion type.

Les fondamentaux

Même si, une suggestion A ne ressemblera pas à une suggestion B, on peut dégager quelques concepts fondamentaux. Une sorte d’essence de la suggestion.

Premièrement,

elle doit être comprise. Peu importe la forme et la complexité de la suggestion, si le volontaire n’a pas compris (au moins inconsciemment) il ne se passera rien.

Vous pouvez suggérer à l’oral, à l’écrit, par geste, par pictogramme voir même en morse si vous le voulez. Ce qui compte c’est d’être compris.

Secondement,

elle doit être possible. Ou plus précisément, une suggestion doit être crue possible par le volontaire. Dit autrement, un volontaire doit croire que ce qui est suggéré est possible.

Le pouvoir de l’hypnose s’arrête à ce que croit possible le volontaire. D’où l’importance capitale du pré-talk, c’est là que vous pourrez définir un cadre de croyance et y jouer dedans.

Dernièrement,

elle doit être convaincante. Et vous devez être convaincu.

Vous aussi vous devez croire que la suggestion va marcher. Au moins vous devez paraitre convaincu que ça va marcher.

Des subtilités

Ce qui va suivre explique comment arrondir une suggestion, lui donner un peu plus de style.

La position

Prenez la position du sachant. Vous êtes l’hypnotiseur, vous savez ce que vous faîtes et pourquoi vous le faîtes. Montrez-le. Soyez sûr de vous, didactique ou technique. Corrigez une posture, détrompez le volontaire. Vous n’êtes pas obligé d’être en position haute, mais il sera plus efficace de montrer que vous savez pourquoi vous faîtes ceci et pas cela.

Le décorum

Ceux qui me connaissent savent mon aversion pour le décorum stéréotypé. Je n’aime pas les spirales, les pendules et autres clichés cinématographiques de l’hypnose.

Mais un peu de salamalec aide à mettre une ambiance dans la suggestion. Une voix enrobante,  un rythme de phrasé particulier pendant une suggestion, bref une manière de dire et de faire différente du quotidien.

Le temps

Laissez du temps au volontaire pour réaliser votre suggestion. Bien qu’il arrive qu’une suggestion fasse effet immédiatement, parfois le phénomène hypnotique va gagner en intensité avec le temps.

Libre à vous, alors, de laisser un silence ou de répéter la suggestion jusqu’à réalisation complète du phénomène.

Exemples

Je vous donnerai des exemples de suggestion dans la partie du cours qui explique chaque phénomène réalisable avec l’hypnose.

Devenir hypnotiseur : 4em cours – OSSATURE

Ceux qui me connaissent savent que je suis contre les protocoles. Une ossature (ou un fil rouge) n’est pas un protocole rigide c’est un moyen d’engranger une séance d’hypnose de manière sereine. Dans cet article je vais vous présenter 2 ossatures qui s’adresse aux débutants. Ces fils rouge vous permettront de vous concentrer sur ce qui est essentiel : l’adaptation.

Voici l’ossature d’une séance ludique typique, celle que j’ai apprise à mes débuts, celle que vous verrez régulière dans la rue.

  • Pré-talk
  • Test de suggestibilité
  • Geste idéomoteur 1
  • Geste idéomoteur 2 qui mène à une induction
  • Induction
  • Catalepsie(s)
  • Induction
  • Amnésie(s)
  • Induction
  • Hallucination(s) et/ou bouton du rire
  • Réveil 

Ce qui est en violet doit être fait et dans cet ordre là. Ce qui est en bleu, je conseille au débutant de les effectuer dans cet ordre là et de les réaliser jusqu’au bout sans raccourci. Ce qui est en noir est une augmentation crescendo de la difficulté au niveau des suggestions. Cet ordre permet d’être à l’aise avec l’hypnotisé. Vous pouvez interrompre la séance à n’importe quel moment après le test de suggestibilité.

Attention, dès qu’une suggestion a été faite, réussie ou échouée, un réveil doit être fait, lorsque vous interrompez la séance.

  • Pré-talk
  • Test de suggestibilité
  • Induction
  • Suggestion(s) challenge(s)
  • Bouton du rire
  • Orgasme hypnotique
  • Induction
  • Réveil

Ce qui est en violet doit être fait et dans cet ordre là. Ce qui est en bleu, je conseille au débutant de les effectuer dans cet ordre là et de les réaliser jusqu’au bout sans raccourci. Ce qui est en noir est une augmentation crescendo de la difficulté au niveau des suggestions. Cet ordre permet d’être à l’aise avec l’hypnotisé. Vous pouvez interrompre la séance à n’importe quel moment après le test de suggestibilité.

Attention, dès qu’une suggestion a été faite, réussie ou échouée, un réveil doit être fait. lorsque vous interrompez la séance.

 

 

L’hypnose érotique sans soumission

On voit assez vite l’utilité de l’hypnose dans le cadre d’une cession de soumission. J’ai déjà parlé de l’utilité de l’hypnose dans le cadre d’un orgasme mental. Mais je m’aperçois que je n’ai pas développé autant que je le devrais l’hypnose fétichiste  »seule ».

Je ne pense pas exagérer lorsque j’affirme que 95% des sujets fétichisent l’hypnose comme un soumis fétichise un dominant. Perte de contrôle, de choix, obéissance sans questionnement sont un vocabulaire commun entre l’hypnose et la soumission.

Tout comme on peut faire du bondage sans masochisme, on peut faire de l’hypnose érotique sans soumission.

Que peut vivre un sujet fétichiste de l’hypnose s’il n’est pourtant pas un soumis ?

Cet article est là pour répondre a cette question par une série d’exemples généraux et non exhaustifs.

La transe

Pour les plus assidus de mes lecteurs, vous vous souvenez de la fameuse vidéo d’un militaire mis en transe et qui bande. (On ne voit pas l’érection sur la vidéo mais les militaires la pointe du doigt)

Et bien, un  »véritable » fétichiste de l’hypnose trouvera de l’érotisme dans l’hypnose même sans cadre sexuel.

Vous pouvez également remplacer les suggestions de relaxation lors d’une induction par de l’excitation.

Les catalepsies

Imaginez du bondage sans corde ni menottes. C’est ça une catalepsie. Il est alors facile de deviner qu’on peut fétichiser la suggestion qui fige tout ou partie du corps. Piéger dans son propre corps, incapable de bouger.

L’automatisation

C’est un geste qui se répète jusqu’à ce que l’hypnotiseur l’interrompe. Ce n’est pas une prise de contrôle au sens strict. L’hypnotiseur va créer une routine qui boucle et simplement empêcher le sujet de l’interrompre.

L’amnésie

Le simple fait d’avoir un trou de mémoire peut-être effrayant. La peur est un puissant aphrodisiaque. Vu qu’en tant que sujet c’est ce qui m’excite le plus, je sais de source sûr que l’amnésie en hypnose est un fétichisme.

Transformation

Non on est pas dans la métamorphose de Kafka. L’hypnose est très efficace pour jouer avec les sensations. Le proprioception est un sens comme un autre. Même s’il n’y a pas d’hallucination de transformation pour peut donner l’illusion que les membres n’ont plus la même forme et/ou ne sont plus au même endroit.

L’orgasme hypnotique

Bon. J’ai vraiment besoin d’expliquer ?

En fait, oui. L’orgasme hypnotique, si on est honnête, est moins satisfaisant que l’orgasme physique. Cependant, si vous fétichisez cette sensation mentale, alors vous en décuplez les effets. Pensez à ceux qui fétichise les orgasmes ruinés. Ce n’est pas la même chose certes mais on voit bien la possibilité d’un tel fétichisme.

Le lâcher prise

Celui-ci est évident. C’est souvent une condition pour vivre son fantasme de manière satisfaisante. Le lâcher prise vient, habituellement, par la force des choses. Avec l’hypnose c’est plus subtil moins absolu.

 

Conclusions

Le fétichisme de l’hypnose est souvent associé à l’obéissance et donc par extension au BDSM. Ce site l’associe très souvent de cette manière. Parce que c’est ce qui est le plus fréquent.

Cependant, en tant qu’hypnotiseur, mon fétichisme ne vient pas de l’obéissance. Je fétichise un sujet dans le cadre de l’hypnose lorsqu’il lâche prise ou plutôt lorsque je suis convaincu qu’il a lâché prise. J’aime l’obéissance, je ne suis pas un dominant « chef » pour rien. Mais là on parle de mon fétichisme d’hypnotiseur.

En tant que sujet, je ne fétichise pas du tout l’hypnose BDSM. C’est même irritant cérébralement (alors que j’aime bien le BDSM). Non ce qui me fait bander immédiatement c’est l’amnésie surtout lorsqu’elle est suggérée.

Devenir hypnotiseur : 3em cours – DEFINITIONS

J’aurai pu ou du commencer par cela.

Voici une liste non-exhaustive des mots et expressions qu’un hypnotiseur doit connaître. Vous devez comprendre ce que vous faites, et un bon début est de comprendre les mots que l’on emploie. Cet article n’est pas un dictionnaire, il a pour but de définir les mots dans un cadre précis ; celui d’une séance d’hypnose ludique et/ou érotique

Hypnose

Focalisation de l’attention sur un point plutôt précis mais protéiformes. L’hypnose est un ensemble de méthodes et de discours qui amène un ou plusieurs volontaires à se focaliser sous la suggestion de l’hypnotiseur

Hypnotiseur

Celui qui pratique l’hypnose.

Suggestion

Ordre poli impliquant un ou plusieurs phénomènes constatables par le volontaire. La suggestion n’est hypnotique que si et seulement si elle est pratiquée pendant une séance d’hypnose.

Volontaire

Personne hypnotisée par un hypnotiseur. Je préfère le mot volontaire à sujet quand je parle d’hypnose de manière générique car le mot volontaire implique une action du sujet et supprime la passivité.

Sujet

Personne hypnotisée par un hypnotiseur dominant. C’est le terme employé par les fétichistes de l’hypnose. Je l’ai découvert en m’immergeant dans cet univers. Je ne l’emploie pas naturellement mais je le trouve à propos.

Pre-talk

Le pré-talk ou anamnèse est la discours ou la discussion qui commence une séance d’hypnose. Un pré-talk hypnotique doit contenir le mot hypnose (ou associé) pour être considéré comme tel.

Séance d’hypnose

Une séance d’hypnose commence toujours par un pré-talk et fini systématiquement par un réveil.  La durée et l’intensité sont à la discrétion du volontaire et de l’hypnotiseur.

Réveil

Le réveil clôture une séance d’hypnose. En plus des suggestions techniques de réveil, ce moment implique tacitement que les suggestions hypnotiques ne se feront plus du tout. Un hypnotiseur qui ne réveille pas proprement ou qui continue à suggérer après, manque d’éthique et est pour moi une personne à fuir.

Gestes idéomoteurs

Les gestes idéomoteurs sont les mouvements musculaires qui surviennent après une suggestion. La main qui lévite, le corps qui bascule vers l’arrière, le bras qui bouge sont des exemples de gestes idéomoteurs. Traditionnellement, les suggestions de gestes idéomoteurs sont les premières à être faites en séance hypnotique.

Catalepsies

Les catalepsies sont des gestes suspendus par une suggestion. La main collée sur la table, les pieds trop lourds pour être bougés, le bras solide comme une barre de fer sont des exemples de catalepsies. Traditionnellement, les suggestions de catalepsies sont les premières à être faites pour challenger.

Suggestion challenge

Une suggestion challenge est une suggestion que l’on va venir tester en y opposant la volonté du volontaire. Par exemple, après avoir collé la main sur la table, on va demander au volontaire d’essayer de la bouger. Le challenge c’est l’essai tout simplement.

Amnésie

C’est l’oubli temporaire d’une ou plusieurs informations. Les amnésies sont catégorisées en plusieurs catégories en fonction de leur intensité ressentie. Aphasie légère (avoir l’information sur le bout de la langue), aphasie lourde (savoir l’information mais ne pas pouvoir ou vouloir la dire), amnésie partielle (savoir que l’information existe mais ne pas pouvoir y mettre le doit dessus) et enfin amnésie totale (ne pas se soucier de ne pas avoir l’information). Traditionnellement, la suggestion d’amnésie est plus loin dans la séance et souvent après un ou plusieurs inductions.

Induction

Souvent confondu, y compris par des hypnotiseurs, avec une mise en transe, l’induction est une suggestion d’introspection et de détente mentale (par définition) et physique (par tradition). Traditionnellement, la première induction sert à forger une rupture entre avant et après l’induction. C’est un outils efficace et spectaculaire dont on peut se passer.

Je conseille toute fois de faire une induction au début d’un réveil afin de pointer une rupture.

Hallucination

Les hallucinations sont des jeux de tromperies avec les sens et les sensations. Il existe deux types d’hallucinations : positives (qui ajoute une ou des informations) et soustractives (qui supprime une ou des informations). Une hallucination peut toucher un ou plusieurs sens, une ou plusieurs sensations. Mais si l’on touche tout en même temps, j’appelle ça un rêve éveillé.

Rêve éveillé

Le pinacle d’une séance d’hypnose. Le volontaire tient pour vrai toute suggestion.

 

 

Devenir hypnotiseur : 2em cours – LE TEST DE SUGGESTIBILITE

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ou faire croire, un test de suggestibilité N’est PAS un test sur la suggestibilité. Ce test permet de vérifier que le pré-talk a été compris et qu’on peut faire une séance d’hypnose.

Si le test ne fonctionne pas, c’est la faute pleine et entière de l’hypnotiseur. Ne cherchez pas plus loin, votre pré-talk n’a tout simplement pas été compris.

Suggérer

Bien que nous ne soyons pas à proprement parler dans la séance, vous allez commencer à faire des suggestions. C’est le cœur du savoir faire de l’hypnotiseur. Il faut bien commencer quelque part.

Une suggestion est un ordre poli. C’est un ordre proposé que le volontaire dispose à son envie.

Si je m’attarde sur ce qu’est une suggestion, ce n’est pas pour rien. Car c’est la manière dont vous suggérez et la manière dont c’est perçu qui fera de vous un bon hypnotiseur.

Une suggestion prend la forme que l’on veut. Avec des mots, avec des gestes, on guide le corps et l’esprit du volontaire à exécuter une suggestion.

Pour débuter, on va stéréotyper les suggestions ; bien sûr il n’existe pas de règle absolue, plus vous prendrez vos aises et plus vous vous détacherez de ce que je vous apprends ici. (Et c’est une très bonne chose)

Les tests en concret

Un test de suggestibilité n’est pas à proprement parlé une suggestion hypnotique. De fait, vous vous servez d’astuces physiologiques pour réussir une suggestion.

Pour raccourcir, vous suggérez ce qui est en fait en train de se passer naturellement, donnant l’illusion qu’il se passe quelque chose.

Faire un test de suggestibilité permet en plus de commencer à prendre le lead sur la conversation et donc sur la séance. C’est vous qui savez, c’est vous qui guidez. Sans forcément être directif, vous devez montrer que vous savez ce que vous faites et pourquoi vous le faites. Il existe énormément d’astuces pour le faire. Voici quelques exemples :

  • Corriger physiquement une posture. Par exemple en déplaçant soit même la main du volontaire.
  • Corriger oralement une posture. Par exemple en demandant de baisser les épaules ou redresser la tête.
  • Mimer le « bon » geste.

3 exemples de test

Les doigts qui se rapprochent

Celui-ci est le plus connu et le plus pertinent pour débuter. Il est tout simplement parfait pour juger du futur de la séance. Ce test ne peut pas échouer à proprement parler, ce qui signifie que s’il échoue c’est qu’il y a un problème.

Demandez à votre volontaire de placer les mains et les doigts comme ceci.

Moins il y a de vide entre les deux paumes de la main et mieux c’est. N’hésitez pas à faire chasser l’air entre les mains. Plus les mains seront bombées moins ça sera efficace.

Demandez ensuite d’écarter les deux index de un à trois centimètres pas plus. Demandez ensuite de fixer le regard sur un point entre les deux doigts tendus puis commencez à suggérer quelque chose du genre :

« Les doigts vont commencer à s’attirer l’un l’autre. Comme s’ils étaient aimantés. Plus vous regardez l’espace entre les doigts et plus ils se rapprochent. De plus en plus et de mieux en mieux. »

Si les doigts ne se rapprochent pas, il y a un problème. En effet, dans cette posture, les doigts doivent se rapprocher naturellement. Faites le chez vous, sans rien vous suggérer, détendez vous et vous verrez vos doigts se rapprocher.

Si les doigts se rapprochent et se touchent, vous pouvez commencer la séance. Si l’hypnotisé est bluffé alors vous pouvez commencer la séance sereinement.

Les pieds lourds

C’est mon test préféré car il demande de raconter une histoire et de parler longuement. J’aime faire les deux 🙂

Demandez à votre volontaire de se lever, de se mettre bien droit, de joindre les pieds et les genoux tout en étant bien stable. Si l’hypnotisé n’est pas à l’aise les pieds joints laissez le les écarter un peu. Puis demandez lui de verrouiller les genoux, c’est ce qui est le plus important.

« On va vous transformer en arbre pour vous coller les pieds au sol. Mais pas n’importe quel arbre ! Non. Le plus beau, le plus grand, le plus majestueux des arbres ! Tellement grand qu’on pourra vous voir depuis l’espace. Vous pouvez fermer les yeux si ça vous aide à imaginer. Imaginez devenir un arbre, imaginez que des pieds partes deux puissantes racines dans le sol. Si profondément enfouies qu’un vent violent pourrait souffler que vous ne bougeriez pas d’un millimètre. Imaginer que vos jambes deviennent le tronc de l’arbre, complètement rigide et immobile.

*silence*

Imaginez que chaque seconde qui passe vos racines se divisent, grandissent, se répandent et viennent se fixer partout. Vous êtes si grand, si beau et si lourd qu’un vent violent pourrait souffler que vous ne bougeriez pas du tout. Tout à l’heure, je compterai jusqu’à trois. Et vous essaierez de faire un pas en avant. Mais vos racines sont si lourdes si entièrement enfoncées dans la terre que vous ne pourrez pas lever un pied. Plus dur encore sera de plier les jambes déjà transformé en tronc solide et dur.

1, les racines vous tirent vers le sol, impossible de bouger

2, les jambes sont complètement dur, en bois.

3, essayez de bouger et plus vous essayez plus les racines tirent vers le bas. »

Je vous pris d’observer sur ce petit texte ci-dessus deux subtilités que vous devrez appréhender pour toutes vos suggestions.

Evitez de parler en pronoms possessifs lorsque vous parlez d’une partie du corps. Préférez parler de la main plutôt que de ta main ; ces pieds plutôt que vos pieds. Tout ceci pour augmenter la sensation de dissociation, pour accentuer le fait que la main n’appartient plus tout à fait à l’hypnotisé.

Lorsque vous challengez l’hypnotisé ne dites pas : « bouge les doigts » mais « essaye de bouger les doigts ». Rien qu’avec cette petite astuce vous ménagez une chance d’échouer à bouger ses fameux doigts.

Si vous avez parlé assez longtemps et que les jambes du volontaires sont bien droites et les genoux bien verrouillés, les pieds ne devraient pas bouger immédiatement. Même s’il bouge une seconde après l’essai, le test est bon. Si par contre le pied bouge immédiatement et sans hésitation, vous allez devoir enchaîner avec un autre test tout en recadrant.

Je ne conseille pas ce test au débutant.

Les yeux collés

Test idéal lors des séances à plusieurs et/ou assis et/ou intimistes. Il est facile à réaliser mais demande à ce que les volontaires soient déjà un peu en confiance puisque vous allez leurs demander de fermer les yeux.

Ce test est du même acabit que les pieds collés avec un taux de réussite plus élevé et une meilleure résilience aux erreurs de l’hypnotiseur. Personnellement c’est celui que j’utilise le plus quand je veux aller loin dans la séance ou que j’ai tout mon temps.

Pour le réaliser, il suffit de demander au volontaire de fermer les yeux et de faire un maximum d’effort pour détendre les muscles autour des yeux. C’est la partie la plus importante. Le reste c’est de l’esbrouffe, de la broderie.

« Tout à l’heure on va compter jusqu’à trois et les paupières resteront complètement scellées, fermées, collées. Et plus vous essaierez des les ouvrir et moins vous y arriverez, un peu comme si vous aviez oublié comme on ouvre les yeux. Mais d’abord, on va coller ces paupières. Imaginez quelque chose qui vient les coller. On peut imaginer de la colle bien sûr. On peut coudre les paupières entre elles. Tout ce qu’on veut. Moi par exemple j’aime pendre avec des crocs de boucher deux immenses baleines. Là c’est sûr avec ça je n’arrive plus à ouvrir les yeux.

1 les yeux sont complètement fermés, impossible de les ouvrir.

2 les paupières sont scellées, collées.

3 vous pouvez essayer d’ouvrir les paupières, mais impossible. Complètement collées. »

Les yeux ne s’ouvriront pas immédiatement si le pré-talk et la suggestion ont été bien emmené. Ce test est considéré comme réussi lorsque les yeux ne s’ouvrent pas immédiatement et que les sourcils se sont levés avant que les yeux ne s’ouvrent. Le taux d’échec sur ce test est particulièrement bas. Je le conseille autant que les doigts aimantés dans un cadre intimiste. Dans un cadre avec spectateurs, je l’utilise que si je sens le volontaire à l’aise.

D’autres tests

Il existe d’autres tests tout aussi valable, avec ses qualités et ses défauts. Je les emploie presque jamais car les 3 présentés ci-dessus satisfont tous les cas de figures où je vais préférer faire l’un ou l’autre. Mais pour être un peu plus exhaustif je vais citer quelques titres de tests évocateurs :

  • La barre de fer (verrouiller le coude)
  • La carte collée (poignée baissé et carte pincée entre pouce et index)
  • chute en arrière (pieds joints, hypnotiseur plaçant le mains sur les omoplates et les reculant petit à petit)
  • confusion du prénom (demande un cadre très particulier)

Conclusions

Un test de suggestibilité est une excellente transition entre le pré-talk et la séance à proprement parlée. Ils permettent de vérifier que le volontaire à bien saisi ce qu’on entendait de lui lors de la séance.

C’est également un bon moyen de bluffer les sceptiques en utilisant des astuces physiologiques ou psychologiques.

Devenir hypnotiseur : 1er cours – LE PRETALK

Une séance d’hypnose est grosso-modo en trois étapes.
Le prétalk, la séance puis le réveil.

Le prétalk en hypnose est comme le dialogue qui cadre le jeu fétichiste. Et il est essentiel. Plus votre jeu risque d’être intense plus vous devrez y mettre des limites claires, l’hypnose c’est pareil. Plus vous voudrez aller loin dans la séance mieux vous devez préparer votre séance.

Le prétalk c’est ça.

S’introduire

Avant de commencer une séance vous devez vous présenter, je ne parle pas d’un CV mais d’une mise en confiance en s’exposant. Mais un exemple vaut plus que mille mots alors voici comment je me présenterai dans le cadre d’une séance avec un inconnu

« Je suis Jonathan, je fais de l’hypnose depuis plus de dix ans et de l’hypnose érotique depuis plus de cinq ans. Si tu as des questions sur l’hypnose, je serai ravi d’y répondre. »

Oui c’est tout. Vous pouvez développer autant que vous voulez, aborder les sujets qui vous semblent nécessaire ou intéressants. Mais à minima, vous devez vous présenter comme un sachant et cela même si vous faîtes votre toute première séance.

Petits conseils :

  • Si votre premier hypnotisé vous connait, vous pourrez louvoyer en stipulant que vous étudiez le sujet depuis un moment mais qu’il est votre premier volontaire réel.
  • Mentez sur votre expérience sans l’exagérer, le rôle de sachant est primordial pour un hypnotiseur débutant.
  • A contrario vous pouvez admettre ne pas tout savoir, vous pouvez même visiblement douter. Il suffit d’assumer et discuter.

Expliquer

Dans le cadre de l’hypnose, pour arriver à quelque chose, il faut expliquer ce qu’est l’hypnose et surtout ce qu’elle n’est pas. C’est l’une des deux raisons d’un pré-talk. Il y a alors deux sortes d’informations que vous devrez faire passer.

Les informations essentielles :

  • On ne dort pas en hypnose (On est même très loin du sommeil),
  • On reste conscient tout le long,
  • Si on ne dort pas, on est par contre plutôt du côté du rêve. Le rêve comme l’hypnose possède les mêmes propriétés de jouer avec le réel,
  • L’hypnose ne marche que si l’hypnotisé a envie de l’être. Tant qu’il joue le jeu, l’hypnose va marcher,
  • On ne peut pas rester bloquer en hypnose, c’est un phénomène naturel d’hyper concentration.

Les informations non nécessaire ou qui peuvent être glissées pendant la séance :

  • L’hypnose ne vient pas de l’hypnotiseur mais du volontaire,
  • L’hypnotiseur propose mais c’est l’hypnotisé qui choisit au final,
  • On va aussi loin que l’hypnotisé veut aller, pas plus loin.

Cadrer

C’est la partie la plus importante du pré-talk. C’est la cause principale des échecs en hypnose ludique. Sur cette partie vous devez vous assurer de deux choses :

  • L’hypnotisé a vraiment compris ce qu’il allait se passer et surtout ce qu’on attend de lui
  • De ne pas dépasser les limites que vous avez définies ensemble

Contrairement au BDSM, une séance d’hypnose n’est pas le bon endroit pour dépasser les limites. Si quelque chose perturbe trop le volontaire, la séance risque de se finir en un battement de cil. C’est à ça que sert le cadre : définir les limites permettant de jouer et de surprendre sans jamais les dépasser.

Exemples :

« On va jouer ensemble. L’objectif c’est que tu t’amuses et tu découvres tout ce qu’on peut faire avec l’hypnose. On ira aussi loin que tu le souhaites. Un simple mot et on arrête. »

« Notre but est de te faire lâcher prise, on ira aussi loin que nécessaire pour réaliser ça. »

« Je vais te faire essayer les hallucinations. Ca te dit ? »

Bref. Plus votre cadre est clair, plus vous restez cohérent avec ce dernier et moins il y a de chance de rater sa séance.

Enchaîner ou mixer

Après avoir répondu aux questions du volontaire, cadré et expliqué, vous êtes sensé enchaîner avec la séance à proprement parler.

Certains hypnotiseurs préfèrent mixer leur pré-talk avec les tests de suggestibilité (voir 2em cours).

Enchaîner permet d’être plus rigoureux, plus à l’écoute et d’être plus lisible par les spectateurs éventuels. C’est comme avoir une conversation quasiment normale.

Mixer, par contre, rend les choses plus rapides et plus spectaculaires. Cependant ça demande d’être plus scripté car vous faîtes deux choses à la fois. Mixer donne l’illusion d’une hypnose rapide ou instantanée.

Conclusion

En hypnose, la communication est essentielle (évidement) mais c’est surtout sa capacité à faire comprendre ce qu’est l’hypnose (ou ce qu’elle n’est pas) qui fera 90% de votre séance.

Il est inutile d’avoir du bagou, d’être éloquent ou de parler « bien ». Vous pouvez zozoter, hésiter, buter sur les mots, faire des lapsus et vous corriger sans problème (marche tout le long de la séance). Ce qui est important c’est de s’assurer d’être compris au final.

 

 

L’occultation

La dissociation n’est évidemment pas une fin en soit. Mais ça reste un excellent moyen de vivre ses fantasmes hypnotiques.

Il existe d’autres manières de faire expérimenter de l’hypnose extrême. La dissociation en est une évidemment mais aujourd’hui nous parlerons de l’occultation.

Qu’est-ce ?

L’occultation est un terme que j’utilise personnellement pour parler d’un phénomène rare en hypnose : le somnambulisme. Si vous ignorez ce qu’est le somnambulisme alors cet article n’est pas pour vous car l’occultation est la recherche du somnambulisme suggéré.

De manière plus technique, plutôt que de séparer le conscient et d’en faire un spectateur impuissant, l’occultation cherche à enfermer le conscient, à la séparer de tous les stimulus externes. La perte de contrôle est totale car il n’y a plus de conscient pour contrôler.

Sensations

Alors… Pour une fois je ne peux pas vous décrire ce phénomène personnellement car je ne l’ai jamais vécu. Je peux tout de même vous retranscrire ce que des somnambuliques m’ont rapporté.

Tout ce que dit l’hypnotiseur est pris au premier degré. Il parle vrai. Inutile de se fatiguer à utiliser de l’indirect, des métaphores, dites la suggestion et si l’inconscient est d’accord, ça se passera.

Dans la fiction vous avez deux manières de présenter l’hypnose. La première est extérieur à l’hypnotisé, la personne a le regard vide, agit comme un zombi, c’est la vision fantasmée de la dissociation. La seconde se passe à l’intérieur de la tête de l’hypnotisé, les paroles de l’hypnotiseur s’éloigne tandis qu’un noir intense empli l’écran, une sensation de chute, c’est la version fantasmée de l’occultation.

Ce que je peux par contre vous décrire avec certitude, c’est qu’après l’occultation il y aura une amnésie presque complète de cette période. Une distorsion intense du temps passé en transe. Imaginez avoir vécu une anesthésie générale sans être au courant que vous alliez la vivre. Imaginez votre réveil après ça, vous devriez être proche de ce que c’est que de vivre une occultation.

Méthodologie

Alors, je ne pense pas qu’il y ait une méthode pour arriver à suggérer une occultation. Habituellement, le somnambulisme est « accidentel ». Dans les spectacles, l’hypnotiseurs triera sur un grand nombre afin de tomber dessus.  Dans la rue, on y tombera dessus par hasard.

A ce jour, pour être parfaitement transparent, je n’ai jamais essayer de le faire. Parce qu’en partant de zéro, il me faudrait déjà énormément d’heure pour dissocier de manière satisfaisante la personne et que je n’ai JAMAIS eu de relation hypnotiseur/cobaye telle que je me sente à l’aise pour tenter un travail aussi long. Mais si d’aventure je trouvais cette petite perle rare, je m’y prendrai comme ça. (et donc sur un non-somnambulique évidemment)

Première étape, travailler sur la parole automatique. Ce phénomène n’arrive qu’avec une dissociation parfaite et durable dans le temps. Il permet également de détecter facilement les affabulateurs (involontaires). Un expert sait quand la parole est automatique ou non. (Ca n’immunise pas face aux menteurs, mais personne n’y est immunisé de toute manière, il faut l’accepter)

Deuxième étape, pousser l’inconscient à dire ou faire quelque chose de complètement tabou pour le conscient. Le carte morale entre le conscient et l’inconscient n’est pas vraiment la même. Si les fondamentaux sont identiques, les limites sociales, les tabous de comportements sont différents. On s’autorise plus de chose en transe, ce n’est pas par changement de paradigme ; mais bien parce qu’on se limite beaucoup plus que ce qu’on veut vraiment.

Troisième étape, insister sur le tabou. le cobaye doit faire ce que le conscient n’accepterait jamais de faire. Tout en suggérant quelque chose que l’inconscient accepte volontiers. Si vous ne voyez pas de quoi je parle, vous n’êtes tout simplement pas prêt pour tenter l’expérience.

Quatrième étape, suggérer au conscient de dormir/disparaître.

Du point de vue de l’hypnotiseur

Pour savoir si vous avez occulté le conscient, il n’y pas trente-six solutions. Testez avec des suggestions directes. Tendez lui un oignon et dites lui que c’est une pomme. Faites lui sentir une mauvaise odeur en lui suggérant une odeur délicieuse. Ou si vous êtes sadique, (et qu’il est masochiste), infligez lui une douleur hypnotique.

D’un œil extérieur, le volontaire doit paraitre bien éveillé, capable d’interagir. Mais son univers est complètement distordu, sa volonté est extérieure et le comportement s’en ressent. Sans sollicitation, l’hypnotisé paraitra amorphe ou décalé. Les peurs sont complètement anesthésiées.

Ca n’en fait pas pour autant un zombi, ou un robot. L’inconscient n’est pas idiot, il tolère juste beaucoup beaucoup plus de choses, car contrairement au conscient il se concentre sur ce qui est vraiment important. Faites une suggestion, rien qu’une, qui mette le conscient en alerte et c’est fini.

ATTENTION !

Evidemment le réveil doit être parfait. Préparez un script s’il le faut mais votre réveil doit être celui d’un expert. Un comptage jusqu’à dix et un claquement de doigt ne seront pas suffisant. N’oubliez pas de rappeler à la mémoire ce qu’il s’est passé.  Rassurez votre sujet sans pour autant dramatiser.

L’occultation, peu importe sa durée, doit être le pinacle de votre jeu. Après le réveil, c’est fini. Plus d’hypnose avant un moment. (De toute manière l’hypnotiseur sera complètement épuisé :3 )

 

La dissociation

Un fantasme très récurrent chez les sujets, c’est la perte de contrôle. Comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas possible pour un hypnotiseur de prendre le contrôle en hypnose.

Cependant, il y a un moyen pour que le sujet perde bel et bien le contrôle. Et pour ça on utilise la dissociation.

Qu’est-ce ?

La dissociation, en hypnose, est la capacité qu’à l’hypnotisé à séparer son conscient de son inconscient. Hors une transe, le conscient et l’inconscient sont imbriqués et perméables.

Lors d’une transe avec dissociation, l’inconscient prends plus de décision tout en gardant sa propriété première (: être inconscient donc en dehors de la volonté consciente). Tandis que le conscient devient de plus en plus spectateur tout en gardant sa propriété première (: être conscient donc incapable de percevoir l’inconscient)

Sensations

Avant d’expliquer comment dissocier un sujet, il est raisonnable d’expliquer comment le sujet va se sentir. Pourquoi ? Parce que ça peut-être effrayant et source d’amnésie non voulue et source d’abréaction.

Pour l’avoir vécu deux fois, on se sent prisonnier de la suggestion. On ne joue plus le jeu, notre corps interprète et agit à sa manière sans passer par le filtre habituel de la pensée consciente. Ce petit moment peut faire paniquer et briser la dissociation en quelques secondes. Il faut alors une grande maîtrise de soi (ou être somnambulique hypnotique) pour rester en transe.

Dans une séance non fétichiste, la dissociation sera très probablement douce en ce sens où l’inconscient ne fera rien d’extraordinaire ou de malaisant. Mais dans un séance de domination, l’inconscient peut exécuter un ordre qui bouleverse ce que pensait le sujet pouvoir contrôler.

Méthodologie

Pour arriver à un résultat spectaculaire, il va falloir transpirer ; probablement au sens propre.

L’hypnotiseur va devoir guider le sujet sur un chemin long et tortueux où il va falloir accepter de tenter encore et encore les mêmes choses sans jamais pouvoir vraiment louvoyer. On ne parle plus ici de contourner les résistances, on parle de les briser en pleine conscience (et inconscience 😉 ) du sujet. Qu’on va appeler ici volontaire, car ce mot est primordial. Votre sujet est un volontaire car il va bosser, bosser encore et encore.

Première étape, trouver un type de suggestion qui est à chaque fois à 9+/10. Que ce soit les amnésies, les catalepsies ou que sais-je encore, a chaque fois la suggestion doit être d’excellente qualité. Si ce n’est pas le cas, contournez les résistances jusqu’à obtenir ce résultat stable dans le temps.

Seconde étape, suggérer avec le concours silencieux du volontaire. Il doit répéter dans sa tête la suggestion comme pour l’encourager sans jamais aider en quoique ce soit d’autres. Jusqu’à ce que la suggestion passe à 9+/10

Troisième étape, suggérer sans que le volontaire n’intervienne mentalement dans le processus (comme pour une suggestion classique en fait). Le volontaire doit rester passif du mieux qu’il peut, n’être que spectateur. Jusqu’à ce que votre suggestion passe à 9+/10

Quatrième étape, suggérer à contre courant du volontaire. Le volontaire doit répéter dans sa tête une suggestion opposée à la votre sans jamais aider ou contrecarrer la suggestion. Jusqu’à ce que votre suggestion passe à 9+/10

Cinquième étape, suggérer tandis que le volontaire mobilise son énergie (mentale et/ou physique) pour résister à la suggestion. Si la suggestion passe, alors le volontaire est dissocié mais ça risque de manquer de stabilité.

Sixième étape, faites une induction « profonde », ne mobilisez plus du tout le conscient du volontaire, adressez-vous exclusivement à son inconscient. Faites une suggestion surprise, demander à l’inconscient de faire une action surprenante pour le conscient. Une fois l’action réalisée demandez au volontaire à quel point il est surpris. La difficulté pour l’hypnotiseur va résider ici. Soit le volontaire est très surpris soit il est complètement à côté de la plaque, dans ce cas, c’est un succès. Sinon le succès ou l’échec sera dur à constater à cette étape., seule votre expérience vous permettra de savoir si c’est bon ou s’il faut revenir à une étape antérieure.

Septième étape, amplifier la dissociation. Pour ça l’hypnotiseur doit éveiller au mieux l’inconscient, le rendre pro-actif et suggestible. Tandis que l’hypnotiseur doit rendre le conscient passif et spectateur.

Félicitation, votre sujet perd alors complètement le contrôle. L’inconscient étant une entité volage mais docile lorsqu’en confiance, vous le gagnez par procuration.

ATTENTION !

Si vous ne savez pas gérer des abréactions, que « je ne sais pas » d’un sujet vous effraie toujours, ne faites pas ça. Vous êtes comme un dominant en breathcontrol. Si vous ne savez pas ce que vous faîtes, ne le faites pas. Il sera toujours temps un autre jour d’apprendre à le faire.

 

Le dernier lapin

Ca fait un moment que ça me trotte dans la tête.

J’arrête de recevoir des sujets et soumis. Plus de projet de meute ou de soldat. J’arrête tout ce qui a attrait à la réalisation des fantasmes d’autrui.

Bientôt, plutôt tard que tôt, je ferais une série d’article sur l’hypnose fétichiste d’un point de vue purement technique. Ces articles seront pour les hypnotiseurs aguerris qui souhaitent savoir ce que j’ai appris tout ce temps. Pour ce qui est des sujets et autres soumis, vous irez chercher bonheur ailleurs, ici la porte est close.

 

Est-ce que j’arrête l’hypnose ? Non. Quand la pandémie s’arrêtera, je reprendrais l’hypnose de rue. Et pour ce qui est de l’hypnose érotique, je participerai aux évènement préparé par d’autres si je suis invité. C’est tout.

Manipulations et éthiques

Les rapports de dominations sont toujours un peu particulier. On doit constamment vérifier le consentement et louvoyer entre le jeu de soumission et l’éthique. Dans un rapport, même consensuel, le risque de débordement n’est pas nul.

J’ignore si les abus dans le milieu BDSM sont fréquents mais dans le milieu de l’hypnose c’est monnaie courante. Non pas de la même manière mais c’est souvent aussi pernicieux parfois plus.

L’hypnose, érotique ou non, est un jeu de l’esprit. L’hypnotiseur va se servir de techniques plus ou moins efficaces afin de réaliser un objectif. La plupart des techniques qui marchent sont des variations de ce que j’ai déjà décrit sur ce site.

Il y en a d’autres en hypnose qui marchent également dont je n’ai jamais parlé et dont je ne parlerai jamais ici dont la déontologie est plus que douteuse. Dans un rapport entre hypnotiseur et sujet, il y a un rapport de manipulateur et de manipulé. Comme je l’ai écrit souvent la manipulation est un outils comme un autre. Mais comme un couteau, il peut cuisiner un merveilleux plat ou blesser en coupant un oignon.

Quand j’hypnotise, je manipule mon sujet. Je me retrouve alors dans une situation ambiguë. Si je ne dis rien, je sauve le décorum, et si tout se passe bien, je passe pour le meilleur hypnotiseur du monde. Si je dis ce que je fais alors je désacralise l’hypnose et je passe pour un mec lambda avec juste quelques connaissances lambda.

En tant que dominant, j’aime être mis sur un piédestal. Ne nous cachons pas, j’aime être flatté et faire semblant de détester ça. Je pourrais alors avoir envie de manipuler mes sujets afin de maximiser mon aura dominatrice, je pourrai ne jamais désamorcer mes trucs et astuces, je pourrais ne jamais révéler les secrets du magicien de l’esprit. Mais je ne le fais pas.

Aller voir un hypnotiseur, érotique ou non, c’est accepter de lui faire confiance de facto. Aller voir un dominant à reculons c’est la garanti d’une cession ratée voir traumatisante. Pour un hypnotiseur c’est pareil. Je me mets constamment à la place d’un sujet. Et je me demande toujours comment lui inspirer confiance. La seule manière que j’ai trouvée c’est de ne rien lui cacher.

Je perds en décorum et en prestance. Je me rends normal. Je fais ça dans deux buts.

Le premier, le plus important, c’est que je préfère un sujet qui s’ennuie plutôt qu’un sujet mal à l’aise. Même si je suis le dominant, je veux qu’un soumis m’élève par sa présence plutôt que de lui marcher dessus pour me grandir.

Le deuxième c’est que même si je suis qu’un hypnotiseur fétichiste isolé, je représente tous les autres hypnotiseurs. Même si je suis un inconnu, quand j’annonce un fait dans l’hypnose, je me pose en expert et je parle au nom de tous les autres hypnotiseurs. Mes paroles de sachant deviendront des croyances encrées des sujets qui m’écoutent. Si j’utilise des méthodes suspicieuses pour me faire mousser, je savonne la pente pour tous les autres hypnotiseurs qui passeront après moi.

Voilà pourquoi je parle toujours d’éthique et que je préfère rater une séance plutôt que de tout sacrifier à l’autel de la sacro-sainte réussite.

J’ai deux crédos en tant qu’hypnotiseur. Et mon premier restera toujours : « Parfois je réussis, souvent j’apprends ». Et même si j’adore avoir des sujets complètement hypnotisés, je préfère échouer que les faire souffrir, même un iota.

Maintenant ne nous voilons pas la face, l’hypnose utilise le mensonge et la manipulation afin de produire un résultat. Pardon je vais être plus clair. Quand JE vous hypnotise, JE vous mens et vous manipule. Simplement contrairement à certains, je dis pourquoi et comment. Et ça, pour moi, c’est ce qui permet de ne jamais franchir la frontière.