[Fiction]Le premier [partie1]

Alexandre  n’est pas musclé. En fin de la trentaine, il n’a pas non plus pris soin de lui ou de son corps. En fait la plupart des gens passeront à côté de lui sans le regarder. Il n’est pas vraiment beau ni particulièrement laid. Et pourtant il a du succès au près des autres hommes. Non pas grâce à un sexe aux proportions généreuses mais parce qu’il est charismatique, concilient et patient.
Mais si l’on tient à rendre justice aux deux parties de son anatomie dont il est le plus fier, il possède un regard bleu pénétrant et un sexe qui pousse à la gourmandise.

Hocine est grand, physiquement fort avec les épaules volontaires et larges. Même si la cinquantaine n’est plus très loin, on voit encore l’innocence dans ses yeux d’un brun profond. Il porte la barbe depuis qu’il a du poil au menton et fait du rugby depuis plus longtemps encore. Si son visage marque indubitablement son âge, le reste de son corps rond et musclé lui donne dix ans de moins.
Mais si on tient à lui trouver des défauts, ses mains et ses pieds semblent trop petits pour le reste de son corps massif. Son sexe flaccide est à peine plus petit que son sexe en pleine érection. Et si la taille est plus que satisfaisante, elle forme une courbure un peu étrange dont il faut s’habituer avant de trouver un certain appétit à vouloir la gouter.

Alexandre et Hocine ne sont pas fait pour se rencontrer. Ils n’évoluent pas dans les mêmes milieux. Et pourtant…

Hocine a deux enfants d’un  mariage terminé. Il a accepté il y a un peu plus de trois ans son homosexualité après qu’on lui ait annoncé une maladie effrayante. Après un résultat d’un examen de routine, le médecin avait essayé de le joindre une dizaine de fois sans succès. Voyant dix appels manqués, il avait commencé à paniquer et a vue sa vie défiler devant lui quand il avait fait des recherches sur Internet. Heureusement, le médecin avait pu le rassurer ; après une chirurgie bien qu’un peu lourde, il s’en remettrait complètement.

Mais pendant cette courte période d’angoisse, il n’eu de cesse de regretter sa faiblesse. Il avait découvert son attirance assez tard à 21 ans. Pourtant son corps lui avait expliqué bien avant, les douches communes auraient dû être un signal brutal, il était resté sourd et avait transformé ses émois en pulsions incontrôlées d’adolescent en ébullition.  A 21 ans, il avait embrassé, par jeu, un camarade du rugby. Le baiser avait probablement était un peu plus long que prévu, ce baiser ne fut pas un jeu pour Hocine, il y vécu des sentiments bien trop fort pour un hétéro. C’est le soir, dans l’intimité de sa salle de bain qu’il avait compris que ce contact seul avait été plus érotique que toutes les nuits d’amour qu’il avait eu avec sa femme.

Son premier enfant lui donna la force d’enfermer sa sexualité tellement loin qu’il en était que peu frustré. Son désir d’un second enfant et une épouse aimante lui avait permis de tenir quinze ans de plus.  Malgré tout, ses réseaux sociaux voyaient fleurir de plus en plus de sportif célèbre, notamment des boxeurs, il s’était pris de passion pour la boxe à la télévision. Il aime sincèrement ce sport mais c’est surtout le moment de la pesée et le face à face qui attirait son regard et l’aidait lors des nuits de plus en plus rares avec sa femme.

Toujours est-il que lorsqu’il cru voir sa vie défiler devant lui et même si c’était une fausse alerte il comprit à quel point sa vie avait été partiellement perdue. Il est père de deux enfants dont il est fier et qu’il ne reniera pour rien au monde mais il ne pouvait plus vivre frustré. Presque cinquante ans et il ne connaissait rien à sa propre sexualité.

Alors récemment divorcé, Hocine a repris sa sexualité de zéro. Son groupe d’ami a changé, y compris son style vestimentaire. Ses épaules se sont redressées de fierté et il s’est même investi dans une équipe de rugby LGBT. Quelques amants ont pavés les 3 ans qui le séparent de sa rencontre avec Alexandre. Voici l’histoire d’Hocine telle qu’il s’en souvient.

Parfois je drague dans un sauna gay, mais je préfère me faire draguer dans un bar. Le milieu gay est assez bruyant, alors que j’aime le côté feutré des bars le mercredi soir, là où il y a moins de jeune et de musique qui me rappellent à quel point je suis trop vieux pour ces conneries. Habituellement on est quatre potes, on a tous quarante cinq ans ou plus, et on peut passer des heures à mater les autres dans le bar, et parfois même certains osent draguer. J’aime pas draguer mais j’aime me faire draguer. Mais quand on est vieux, si on prend pas l’initiative on a rien. J’ai souvent rien.

Parfois il y a des show. Parfois comique, parfois artistique parfois érotique. C’est souvent des drag Queens et parfois des performers aux corps sexy et bien musclés. J’aime les regarder et m’imaginer au lit avec eux. Mais ce soir là, il n’y a pas de musique, simplement un tic tac d’une horloge. Un type est seul sur scène. assis sur un tabouret, il a un micro casque et semble attendre quelque chose. On doit être une trentaine dans le bar. Et comme il est la seule distraction du moment, je prends du temps pour l’observer. Il est quelconque mais sa décontraction est impressionnante alors que tout le monde fini par le regarder de temps en temps.

Le barman finit par s’adresser aux gens du bar.

« Alexandre est un ami, il est hypnotiseur et me fait le cadeau de se produire ici gratuitement. »

Alexandre fait non de la tête et sourit de toutes ses dents.

« Bon il se produit avec boisson à volonté ! »

L’hypnotiseur fait oui de la tête et fait un clin d’œil amusé à la salle. Le barman continue d’une voix plus rauque.

« Son spectacle est un spectacle pour les gays et c’est érotique. Si vous ne voulez pas assister à ce genre de show, je vous conseille de partir. La pudeur ? Il connaît pas ! Pour ceux qui veulent rester, je vous demande d’applaudir Alexandre ! » puis il applaudit et les autres l’accompagnes par politesse. Je suis le mouvement. Bien sûr aucun de nous quatre n’a bougé, un spectacle érotique ? Qui veut rater ça ?

Il commence à nous expliquer ce qu’est l’hypnose et ce qu’il va faire. Sa voix étrangement grave pour son gabarit est enjouée, passionnée. Il parle de l’hypnose comme je parle de la boxe ou du rugby. J’étais partiellement intéressé, me voilà fasciné. Quand il parle tout semble simple et naturel. Il démystifie la plupart des croyances que j’avais dans l’hypnose. Il propose de répondre à des questions et certains spectateurs osent lui en poser. Je suis bien trop timide pour oser dire quoi que ce soit.

Après une dizaine de minute, il demande à tous les spectateurs de fermer les yeux, y compris ceux qui ne voudront pas participer après. Je garde résolument les yeux ouverts mais sous la pressions de trois autres copains, je décide de jouer le jeu. Après tout, je ne veux pas monter sur scène, c’est trop la honte.

Il commence à parler et à expliquer ce qu’on va vivre. Il parle toujours d’une voix grave mais avec émotion et variation. Je pensais qu’il parlerait d’une voix monocorde mais non. Il met tellement de joie et d’envie que je commence doucement à vouloir lui faire plaisir, à ne pas le décevoir. Il parle, j’écoute et je me détends. C’est agréable.

Il finit par compter jusqu’à trois. Et là, impossible d’ouvrir les yeux. Non plutôt je ne sais plus comment faire. Je lève bêtement les sourcils mais rien. Il rit et claque des doigts et c’est comme s’il prenait le contrôle des mes paupières, elles s’ouvrent à son ordre sec mais toujours enjoué. L’hypnotiseur demande alors de lever la main chez qui ça a marché. Presque toute la salle lève la main. Ensuite il demande de baisser la main à chaque fois qu’on a envie de répondre « non » à ces questions.

Je ne me souviens plus des questions sauf de la toute dernière. « Avez-vous aimé ? » J’allais baisser le bras mais il ne bougea pas. Si je suis honnête, ça m’a fait quelque chose d’agréable. On est quatre à garder le bras en l’air. Il demande à ce qu’on monte sur scène. J’allais refuser mais finalement pourquoi ne pas essayer un truc nouveau ? Je ne risque rien après tout, mes amis sont toujours dans le public et ils m’encouragent à y aller pour m’amuser aussi.

Alexandre me regarde par en bas une fois que je suis à côté de lui. Il est vraiment petit. Son regard m’arrive au niveau de la poitrine, c’est amusant. Mais ces yeux sont simplement magnifique et il a tendance à accrocher nos quatre regards tour à tour. Il nous place face au public et lui se place entre eux et nous. Il parle, tantôt à nous, tantôt au public. Parfois il nous demande de nous déplacer, de nous assoir ou de nous lever. Parfois le public rit, je ne comprends pas pourquoi. A un moment, je me retrouve front contre front avec un autre et impossible de me détacher de son front. Ses mains commencent à me toucher et chaque frôlement est comme un orgasme que je n’arrive pas à vraiment à masquer. J’ai chaud, l’hypnotiseur finit par nous libérer le front. C’est à ce moment là que je m’aperçoit qu’on est plus que trois sur scène. Le public nous regarde fasciné. Je vois mes amis non loin qui n’en perdent pas une miette.

Alexandre finit par me parler à l’oreille et me pose trois questions dont je ne me souviens pas. Je réponds oui aux trois, et à chaque fois je me sens de mieux en mieux.

« Hocine, tu es le meilleur stripteaseur de la ville. Tu le sais, tout le monde le sait et tu en es fier. (dans ma tête je me dis que je ne suis pas du tout stripteaseur) Je vais claquer des doigts et tu feras ton show. Mais attention, ton show a pour final de garder ton sous vêtement. Tu enlèves tout sauf le sous vêtement. 1.2.3 clac »

L’instant d’après je suis à nouveau assis, en boxer, le pouce dans la bouche de l’autre hypnotisé qui le suce comme un bébé. Et au lieu d’en être gêné, j’en suis tout attendri, comme si c’était mon fils.

« Clac »

Je suis à nouveau complètement habillé, je suis seul sur scène avec Alexandre. Il me demande de regarder sa main, j’obéis sans réfléchir. Mes yeux se ferment une seconde. Quand je l’ai réouvre tout le monde applaudit, je me sens calme et serein. Mais surtout étrangement excité, excité comme jamais je ne l’ai été. Je retourne m’assoir, mes amis sont tout content. Ils ont bien ri. Mais moi tout ce que je peux dire c’est que je me sens merveilleusement bien.

La demi heure suivante est un peu confuse. Je sirote ma boisson tout en regardant la suite du spectacle d’hypnose. D’autres spectateurs sont montés sur scène. Alexandre les hypnotise avec assurance, certaines fois il leur fait faire des choses drôles et je ris à gorge déployée et parfois des trucs plus sexy et j’ai alors chaud, mon corps en éveil comme un adolescent excité par le moindre contact. Même si je ne suis plus hypnotisé, je bois les paroles de l’hypnotiseur, je suis tellement fasciné que j’ai l’impression qu’il est plus grand. Parfois il semble croiser mon regard et me sourire franchement bien que trop brièvement à mon goût.

Lorsque le spectacle est fini, mes trois amis reprennent la conversation et me bombardent de questions. Je réponds du mieux que je peux. Mais je m’aperçois que je ne me souviens pas de grand chose au final, juste un sentiment profond de jeu et de bien être. Alexandre est au comptoir assis et discute avec le barman. Il boit un soda, je ne sais pas pourquoi je note qu’il ne boit pas d’alcool. Dès que je le regarde, j’ai l’impression de devoir noter un maximum d’informations afin d’être prêt. Prêt à quoi ? Je l’ignore.

Comme dans un rêve je finis par me décider à me lever à aller le voir. Cette impulsion est murement réfléchie sans pour autant avoir pesé le pour et le contre. Alors qu’il est visiblement plus jeune que moi, j’entame la conversation ainsi :

« C’est impressionnant ce que vous avez fait. Je vous offre un verre ? »

Alexandre accepte immédiatement alors que son verre est quasi plein.  Un de mes amis finit par nous appeler et propose à l’hypnotiseur de s’assoir à notre table. Il accepte immédiatement également. Son assurance me subjugue, il semble n’avoir aucune timidité pourtant sa politesse reste sans faille.

Une discussion animée s’ensuit où tout le monde se tutoie sauf moi ; j’en suis incapable. Je n’arrive pas à ne pas le voir comme mon chef, comme si je lui devait le respect. Lorsque je m’aperçois de ce fait, j’ai comme un poids qui s’en va. Je lui dois le respect et c’est dans l’ordre des choses. Cet état de fait, loin de me perturber, me donne du baume au cœur. Je finis par ne plus parler et à simplement apprécier de le voir parler et bouger.

Il doit être une heure du matin quand la conversation s’achève, le bar va fermer. Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas envie de rentrer me coucher, je veux encore l’entendre et le voir. Mais ma timidité emporte tout, je ne dis rien et me dirige silencieusement vers la sortie. Alexandre me rattrape après quelques mètres dehors.

« Attends ! Je ne connais pas ton prénom. Hocine ? Enchanté. Voici ma carte. Il y a mon numéro et une lien vers une vidéo si tu veux explorer plus avant ton état. »

Je range la carte dans ma poche en le remerciant copieusement. Il semble attendre quelque chose mais je finis par baragouiner un : au revoir, chef. Je rougis de ma maladresse et m’enfuit comme un gamin.

Je rentre chez moi dans un état second. Plus le temps passe et plus je suis excité. Je n’ai pas passé le pas de ma porte que je bande. Dans ma tête j’essaie de me rappeler le spectacle, ce que j’y ai fait et ce que j’y ai ressenti. Je me vautre sur mon lit défait du matin et je jette mes baskets au sol. Je n’ai pas fini d’enlever mon pantalon que l’envie urgente de me masturber me prend. Je crache dans ma main et commence à me branler copieusement avec passion. De ma main gauche j’enlève le reste de mes vêtements tandis que la droite, passe tour à tour entre mon gland et mes couilles. L’envie augmente d’autant plus que le plaisir semble bloqué. J’ai besoin de jouir mais la mayonnaise ne prends pas. Pourtant j’ai l’habitude de me branler vite fait. Le besoin de jouir augmente encore, je commence a transpirer, j’ai besoin de me branler. Je tâte mes pectoraux en sueur, j’accélère le mouvement sur mon sexe dur comme rarement. Le désir d’éjaculer augmente encore. Je finis par arrêter tant ça devient fastidieux. J’ai le gland irrité. Je finis par prendre une douche fraiche. Mon érection n’a pas diminué et je ne peux m’empêcher de tenter à plusieurs reprises de me masturber. Le plaisir augmente à chaque fois d’un coup, me laissant gémissant mais j’arrive toujours à un palier qui lui me frustre grandement.

Nu, et en érection, je finis par ranger mes vêtements correctement et me souvient de la carte de visite d’Alexandre. Je la pose sur mon bureau afin de la voir en évidence demain. Puis j’allume Internet à la recherche d’un porno qui pourrait m’aider. Je saisis un gel et fouille, encore et encore. A chaque fois que je crois trouver mon bonheur il semble manquer quelque chose. Mon plaisir augmente à chaque fois que je me touche mais rien. Le climax m’est inatteignable. J’essaie alors de me coucher. Mais vingt minutes passe sans que mon érection ne faiblisse. Je ne pensais même pas ça possible.

Je me lève frustré et commence à faire les cent pas tout en me tripotant. Mon sexe est de plus en plus sensible. Je gémis de plus en plus facilement. Mes tétons sont durs et sensibles, je transpire des couilles et de l’anus. Mais rien ne sort. Jouir devient une fantaisie, un mythe. Je me rassois devant mon écran. Je saisis le lien noté sur la carte. Une vidéo notée ‘Soldat’ avec un sigle moins de 18 ans barré m’indique que c’est pornographique. J’appuis sur play et me concentre.

Alexandre me parle tandis que des vidéos d’hommes en uniformes militaires défilent devant mes yeux. Je finis par fermer les yeux puis à les rouvrir instantanément. Je suis en train de jouir en me branlant. J’éjacule avec abondance et délivrance. Mais c’est surtout le plaisir que j’en éprouve qui balaye tout. S’imprègne en moi une vérité absolue, mon plaisir appartient à mon chef et cette idée seule m’émeut au point d’en pleurer de joie.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*