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L’orgasme hypnotique

L’orgasme hypnotique est la suggestion la plus demandée lors d’une séance érotique. C’est un phénomène agréable, assez simple à obtenir et… Et puis c’est un orgasme et donc ça se justifie en lui-même.

Avant d’expliquer comment atteindre une jouissance purement hypnotique, il est de bon ton, d’expliquer ce que c’est.

Définitions

Un orgasme hypnotique est une sensation purement psychique. Les phénomènes physiques habituellement associés à un orgasme ne sont pas obligatoirement associé à ce phénomène hypnotique.

Jouir sous hypnose peut parfaitement être discret et n’avoir que peu de répercussion sur le corps. Bien sûr, ce n’est pas une règle absolue et je ne suis jamais contre associé le physique au mental. Mais un véritable orgasme hypnotique est au final plutôt discret.

Ce qui ne veut pas dire encore une fois qu’il ne se passera rien au niveau du corps. 😉 Juste que ce n’est pas obligatoirement visible.

Validations

Je valide la suggestion de la même manière que je valide tous les autres phénomènes. Je demande à mon volontaire son taux de satisfaction. Quand bien même, il n’est pas vécu un véritable orgasme hypnotique, sa satisfaction est la seule chose qui m’intéresse.

Cependant, si vous voulez savoir si votre volontaire en a vécu un, voici quelques signes relativement fiables. (Comme à chaque fois, ce n’est pas une règle absolue)

  • Au final, par rapport à l’intensité affirmé par le volontaire, il y a eu peu de mouvement physique
  • L’endroit où l’orgasme a « jailli » n’est pas nécessairement associé à un organe sexuel
  • Il a duré aussi longtemps que l’hypnotiseur l’a demandé et l’intensité n’a pas diminuée spontanément

Pour l’instant j’ai appliqué et approuvé trois méthodes « efficaces ». Aujourd’hui, je n’ai pas encore gradué pour savoir laquelle était la mieux mais je peux déjà affirmer laquelle est la plus adaptée dans un cas et moins adaptée dans un autre.

Méthodologie

1/ Suggestions directes

Simple et efficace : « Tu as un orgasme maintenant ! »

Dans la pratique ce n’est pas aussi évident. La jouissance, l’orgasme bref le plaisir sexuel est un tabou étrangement très ancré autour de moi. Un orgasme en public est excessivement mal perçu par autrui et est culpabilisant.

Heureusement, le milieu que je fréquente semble moins farouche sur ce niveau-là.

Mais malgré tout, je m’aperçois que la personne à beau venir me voir pour ça, il ne lui est pas évident de formuler franchement cette demande : « Je veux jouir ».

C’est pour ça qu’à mes débuts, j’évitais soigneusement la suggestion directe. C’était idiot avec le recule. Ça marche très bien. Pas sur tout le monde, pas à n’importe quel moment, mais la suggestion simple et directe marche très bien.

Lorsque j’emploie cette suggestion directe, je la gère comme une induction. Je donne la suggestion puis j’approfondis. Je n’hésite également pas à « fractionner ».

Suggestion direct

« Vas-y joui ! » ou « Un orgasme, maintenant ! »

Approfondissement

« Laisse toi aller. » « Vas-y à fond », « Fais toi plaisir », « Va toucher les étoiles »

Puis je ratifie

« Le coeur s’accélère » « La chaleur monte »

Puis je laisse faire le volontaire jusqu’à ce qu’il redescende tout seul, et à ce moment-là

« Encore un orgasme ! »

Approfondissement

Ratification

Approfondissement.

Et lorsque la personne ne descend plus très vite, j’estime que je n’ai plus rien à faire

« Et maintenant, tu laisses monter l’orgasmes encore et encore jusqu’à ce que tu es envie qu’il s’arrête et il s’arrêtera en descendant doucement. »

Je fais rarement des orgasmes en suggestions directes. En fait je mixe souvent les trois méthodes que je vais vous présenter. De manière empirique, les suggestions directes permettent d’amplifier et de maintenir l’orgasme. Comme j’ai peu de feedback (ils sont trop occupé sur eux pour se souvenir de tout), j’ignore si l’approfondissement avec peu de métaphore permet de faire sauter les barrières de la gène ou pas. De mon point de vue, c’est déculpabilisant pour la personne qui a l’orgasme si l’hypnotiseur est « cru » dans son langage.

N.B : Alors, lorsque je parle d’un langage cru, je parle d’un langage direct et fleuri par rapport au niveau de langage du volontaire. Je n’emploie pas « pute », « bite » « chatte » si la personne a un langage timide et châtié. Un mot fleuri bien choisi vaut un claquement de doigt ou une rupture de pattern dans le cerveau. Ça peut faire son petit effet.

 

2/Le cadre glissant

J’avoue c’est pas très loin de la suggestion directe. Mais c’est nettement plus amusant pour moi ^^.

Cette méthode consiste à partir du bouton du rire et à en créer un du plaisir et à le transformer au fur et à mesure que le volontaire y appuie dessus.

La modulation de la montée se fait alors à l’entière discrétion

Ce que j’aime avec le bouton (ou la jauge) c’est qu’il y a un geste physique, rappelant de près ou de très loin la masturbation.

Les premiers orgasmes hypnotiques que j’ai suggérés été avec cette méthode. Je l’emploie un peu moins pour l’orgasme maintenant mais c’est assez efficace je trouve et hautement amusant à voir.

On ratifie un bouton du rire efficace.

On crée un bouton du plaisir avec sous modalité associé au plaisir.

Le volontaire y appuie dessus et je demande un feedback.

Suggestions directes

« Et si le bouton changeait de couleur et devenait plus… amusant, plus plaisant. Même plus excitant. »

(On doit même pas sentir la question, c’est assez direct. Le volontaire est là pour ça de toute façon)

« C’est fou non ? Et tu peux aller encore plus loin, il suffit d’y appuyer mieux, d’une meilleure façon. »

(Appuyer mieux sur un bouton ? Je ne sais plus qui m’a donné l’idée. Mais ça marche super bien. Le bouton c’est juste une allégorie de la masturbation selon moi. Bien sûr ce n’est pas le cas pour tout le monde mais appuyer mieux sur le bouton c’est synonyme (pour moi) de faire ça bien (aka faire le bon geste))

« Et tu vas voir à un moment, un moment choisit par ton inconscient se sera l’extase. »

(Il n’y a plus qu’à attendre l’orgasme et éventuellement l’approfondir avec des métaphores et/ou des suggestions directes)

 

Je me sers du cadre glissant moins pour l’orgasme que pour l’excitation.

3/Le conte extatique

En technique pure, c’est de loin, selon moi, la meilleure méthode. Par contre, elle exige de la part du volontaire une imagination mise en avant. C’est à dire que l’hypnotiseur doit avoir enlevé la croyance « Je n’ai pas d’imagination ». Cette méthode est entièrement basé sur le clean langage et les sous modalité. Mais il y a aussi du contournement du conscient vachement discret je trouve.

« Tu vas me raconter l’histoire qui va déclencher ton orgasme. »

« Ferme les yeux et si je te dis excitation, tu penses à quoi ? Un objet, une forme, une couleur ? Une odeur ? »

(La question est souvent étrange pour le volontaire et pris au dépourvu, il répondra souvent « rien… »)

« Il est comment se rien ? Il a une couleur ?’

(Là, l’hypnotiseur influence très clairement mais c’est pas important, c’est juste pour donner le départ de l’histoire)

« Ok ! Et si je te demande l’orgasme ? Tu vois quoi ? »

(Notez bien ce que la personne dit car vous allez vous en servir mais beaucoup plus tard)

« Ok, très bien on verra ça plus tard ? Que raconte ta tête à propos de l’excitation déjà ? Ah oui, le rien avec une couleur ^^. Qu’est-ce qui se passe ensuite ? »

(Laissez le raconter une histoire et plus elle est incohérente plus il faut encourager. Influencez le moins possible car à pousser vers l’avant dans son histoire vous risquez d’y mettre votre logique et pas son onirisme. N’hésitez par contre pas à saupoudrer de rappel à l’excitation. Normalement vous devriez voir que son excitation augmente au fur et à mesure qu’il raconte une histoire qui n’a souvent rien à voir)

« Bien ! Maintenant on va retourner à l’image de l’orgasme. Tu vas te raconter l’histoire mais cette fois tu te la racontes comme tu veux, dans la tête ou à voix haute ou un mixte des deux. »

(Il n’y a plus qu’à attendre le premier orgasme. Rien n’empêche de l’amplifier ensuite avec des suggestions directes.)

Conclusions

 

Personnellement, j’emploie les trois méthodes en un espèce de mixte et je fais cheminer ma séance du jeu à l’orgasme en passant par l’excitation. Une séance type serait alors du genre

Pré-talk long, test des yeux collés, catalepsie 1, 2 voire 3, amnésie yeux fermées, bouton du rire, bouton du plaisir glissant vers l’excitation, orgasme conté, orgasmeS avec suggestions directes et approfondies. (et parfois finitions mécaniques)

Ancrage, trigger, les raccourcis en hypnose

Définition

Un ancrage (ou trigger en anglais), en hypnose, est un stimulus qui déclenche un processus.  Pour expliciter un peu plus, lorsqu’un ancrage est placé lors d’une séance d’hypnose, cela signifie que lorsque la clé est employé, une action automatique s’enclenche.

Un ancrage peut prendre plusieurs formes :

  • Un mot, une phrase…
  • Un son, une musique…
  • Une action
  • Un lieu
  • Un objet, une personne…
  • Une situation
  • etc.
Exemples :

« Dors » ou « Sleep » est l’ancrage le plus courant. Le mot précède généralement une ré-induction.

Le bouton du rire est un ancrage très employé en hypnose de rue. Lorsque l’on mime l’action d’appuyer sur un bouton imaginaire, le volontaire se met à rire.

Exemple du bouton du rire :D

A la télévision, vous verrez souvent les hypnotiseurs de spectacle déclencher toute une action lorsqu’une musique passe. C’est aussi un ancrage.

Mise en place

Couramment entre hypnotiseur, nous parlons de mettre en place un trigger, de placer un ancrage et/ou de poser un ancrage. Il serait plus juste, selon moi, de parler d’apprendre un ancrage à quelqu’un. Car un ancrage qui se provoque donne la sensation d’un automatisme appris qui se déclenche.

Un ancrage est une suggestion comme une autre, la seule différence c’est que la suggestion donnée est raccourci par le déclenchement du trigger. Au lieu de répéter une suggestion, on prononce l’ancrage et la suggestion procède.

Exemples :

Désormais, à chaque fois que je prononcerai le mot « Dors », tu partiras dans ce profond état de relaxation que tu connais bien. Peut-être même que tu partiras deux fois plus loin en transe à chaque fois que je prononcerais le mot « Dors ».

Je vais placer là, sur ton épaule, un bouton extraordinaire. Ce bouton est si extraordinaire que lorsque quelqu’un y appuie dessus, toi, moi ou n’importe qui, tu auras envie de rire. Peut-être même mieux, tu riras à gorge déployée, comme si je t’avais raconté la blague la plus drôle du monde.

Entrainement

Un ancrage se place de la même manière qu’une suggestion mais son efficacité et surtout la rapidité d’exécution entre le stimulus et le processus seront accru en utilisant plusieurs fois l’ancrage.

La première fois que vous prononcerez le mot « dors » ou que vous appuierez sur le bouton du rire, le volontaire réagira souvent de manière pauvre. Répétez la suggestion en « réactivant » l’ancrage puis déclenchez le stimulus. Puis faîtes le un nombre de fois nécessaire pour que l’ancrage soit aussi efficace que désiré.

Plus l’effet arrive vite après l’enclenchement de l’ancrage plus le trigger gagne en automaticité et plus il devient impressionnant.

Résistance au temps

Il faut savoir que l’ancrage n’est qu’une suggestion comme une autre. Il peut donc aussi bien tenir dans le temps que s’effacer spontanément à la fin de votre séance.

Pour faire tenir un ancrage après la séance, il suffit de deux paramètres :

  • Expliquer au volontaire que l’ancrage va perdurer après la séance
  • Que le volontaire et l’hypnotiseur active « régulièrement » l’ancrage

C’est tout. Tout le reste c’est de la technique et du feeling.

Résister à l’ancrage

Un volontaire peut-il résister à son ancrage ?

Oui et non… La plupart du temps un ancrage, comme n’importe quelle suggestion est simple à résister. Si le volontaire n’est pas en phase ou ne s’y attends pas du tout, l’ancrage ne fonctionnera pas du tout. Mais parfois, lorsque l’ancrage est vraiment très implanté, que l’automatisme est vraiment très efficace, alors l’ancrage déclenchera le processus malgré la volonté. Bien sûr, il y aura toujours le temps de résister après le début du processus, comme je l’ai déjà dit, résister c’est facile.

Se débarrasser d’un ancrage ?

Facilement. Ne plus jouer le jeu du tout. Quand on ne veut pas, on ne peut pas. Et une fois que l’ancrage a sauté alors aussi fort qu’il fut implanté, il ne fonctionnera plus et il faudra le remettre en place.

 

 

 

 

Les niveaux de transe

 

J’en ai fait des titres tendancieux mais celui-ci est particulièrement inexact. Ou plutôt, il ne reflète pas la réalité des choses. En hypnose, vous entendrez souvent parler de niveau de transe, de profondeur, de degré et d’état plus ou moins particuliers. Si vous avez gratté un peu ce qui se fait, vous aurez peut-être entendu parlé d’état « ultra deep », etat d’Esdaïl… ou que sais-je encore. Ce sont des mots commerciaux.

Avant d’expliquer tout ça, j’aimerai revenir sur le concept de niveau et d’état. Un niveau est quelque chose qui se mesure par un moyen ou un autre. Et un état est quelque chose où l’on se trouve ou pas. Dans les deux cas, on est à ce niveau X et pas à l’Y. On est à l’état A et donc pas l’état B.

L’hypnose, pour moi et je ne suis pas le seul, ce n’est pas un état. Pour rester dans le domaine un peu mathématique se serait un ensemble. Et dans cet ensemble, il y a des sous ensembles avec certaines propriétés. Vous pouvez donc avoir une transe qui comporte un ou plusieurs sous ensemble voire une partie d’un sous ensemble et un autre sous ensemble complet.

Pardon de vous perdre. Tout ça pour dire qu’une transe est difficilement catégorisable et n’est pas sécable en état.

Pourtant, l’esprit humain est ainsi fait qu’il désir catégoriser et graduer.

Je vais vous présenter ce que j’estime être des niveaux de transe et comment savoir si on y est.

Ceci est purement à titre indicatif, ne reflète que mon avis personnel et est assez loin de ce que je pense être réellement une transe. (Mais comme c’est une question que l’on me pose souvent, autant essayer de normaliser un peu tout ça.)

Pas de transe : Le volontaire vient d’arriver et ignore que vous êtes hypnotiseur.

Transe légère : Le volontaire désire être hypnotisé et vous lui avez expliqué ce qu’était l’hypnose pour vous. Vous devrez vous apercevoir d’une augmentation de la concentration du volontaire. Les phénomènes hypnotiques sont légers mais présents. Le volontaire ne remet pas en doute le fait de vivre quelque chose d’exceptionnel. Par contre les phénomènes « challenge » ne passe pas de manière satisfaisante pour le volontaire comme pour l’hypnotiseur.

Transe de travail : Le comportement du volontaire est suffisamment différent de l’étape « pas de transe » pour enlever tout doute sur le fait qu’il y ait une transe. Le volontaire peut passer de long moment sans bouger spontanément et semble très concentré sur un sujet à la fois (souvent l’hypnotiseur). La plupart des phénomènes « challenge » passent (sauf ceux avec résistances) et ne perturbent pas le volontaire. Les ré-inductions sont très simples à réaliser et efficaces. Le travail avec les suggestions est plus limpide et l’inconscient semble très présent.

Transe dissociative : Le volontaire boit les paroles de l’hypnotiseur et ne semble plus faire d’effort pour essayer les « challenge », il accepte comme vrai les suggestions sans trop hésiter. Les retours à la réalités sont plus rares et sont souvent dû à l’instinct et à l’esprit critique qu’à la logique pure. L’inconscient agit beaucoup plus et laisse souvent le conscient passif ou spectateur. Il est fréquent qu’une forme de stupeur s’installe. Mais une suggestion peut supprimer aisément la stupeur. Le volontaire réponds également de manière plus allégorique. Encore que c’est sûrement dû aux questions orientées de l’hypnotiseur.

Transe profonde : En plus des effets de la dissociation, les amnésies spontanées peuvent être fréquentes. Les hallucinations sont perçues comme réelles et les retour à la réalités ne se font que par instinct de conservation (physique ou moral. Une suggestion complètement inappropriée peut suffire à faire sortir d’une transe même profonde)

Somnambulisme : Tant que la suggestion ou le phénomène est acceptable pour l’inconscient, le conscient n’a plus son mot à dire. Le volontaire fait au mieux sans s’apercevoir de l’irréalité de la chose. Tous les phénomènes sans blocage passent sans que le conscient n’y trouve à redire. Tout est normal pour le volontaire. Sa réalité devient celles des suggestions. Souvent, sans suggestion de l’hypnotiseur, le volontaire reste là, en l’état et attend.

Voici des niveaux de travail. Selon moi. Mais il y a beaucoup à y redire. Prenez ça comme un brouillon de réflexion. Un tout début de piste.

Cette échelle que j’ai inventée illustre l’intensité laquelle on peut vivre un phénomène hypnotique.

Les sous-modalités en hypnose

J’ai deux armes de destructions de résistances : Le recadrage et les sous-modalités. Après avoir fait un article sur les contournement de résistance et sur le « niveau » de transe, je pense qu’il est temps que je vous parle des sous-modalités.

Avant propos

Beaucoup de mes lecteurs risquent d’être un peu perdu. N’hésitez pas à poser des questions en commentaire.

Il faut savoir également que si vous ignorez ce qu’est le clean langage vous risquez aussi de ne pas tout comprendre. (Relisez mes anciens articles :p )

Définition

Les sous-modalités sont l’utilisation des sens interne du volontaire pour amplifier ou modifier une suggestion de manière inconsciente. C’est à dire que c’est une méthode pour aller directement parler à l’inconscient et surtout avoir une réponse de sa part.

Plus précisément, lors du développement d’une suggestion avec l’aide d’une allégorie ou d’une métaphore, l’hypnotiseur va d’abord demander une description plus précise de l’allégorie (couleur, forme, odeur, texture…) et ensuite va demander de modifier un ou plusieurs paramètres de la métaphore afin d’être plus efficace ou de changer son effet du tout au tout.

Libérer les couleurs de votre imagination

Exemples

 

L’amnésie par remplacement d’un mot par un autre sans en faire la suggestion directement.

« Si ton prénom est écrit en jaune sur un nuage bleu et se situe au niveau de ton omoplate droite, pourrais-tu mettre à la place au même endroit dans la même couleur et sur le même fond le mot chocolat ? »

Ainsi vous vous servez des sous-modalités jaune, nuage, bleu et omoplate. Vous parlez directement à l’inconscient en lui demandant implicitement de remplacer le prénom par le mot chocolat. Bien sûr, un volontaire attentif comprendra que la suggestion est : remplace ton prénom par chocolat. Mais c’est fait de manière indirect et très allégorique. Et donc beaucoup plus efficacement et écologique pour l’inconscient du volontaire.

Gestion de la température

Le volontaire a chaud. Et vous estimez qu’il n’y a aucune raison pour qu’il ait aussi chaud. Vous pouvez alors lui faire la suggestion suivante :

« Donne moi une couleur qui signifie à quel point tu as chaud là maintenant. Couleur 1 ? Parfait. Et maintenant donne moi une couleur qui signifie être bien en température, ni trop chaud ni trop froid. Couleur 2 ? Génial ! Maintenant tu vas prendre un pinceau imaginaire et tu va badigeonner avec Couleur 2 et couvrir Couleur 1. Il ne faut plus voir Couleur 1. N’hésite pas à déborder et à en mettre beaucoup. Amuse toi. Tu vas voir, tu n’auras plus chaud. »

Ici, il n’y a pas vraiment de métaphore première. L’hypnotiseur vient demander à l’inconscient de recouvrir le chaud par la sensation de tiède. La couleur est ce qui marche le plus souvent dans ce genre de cas. Mais si vous sentez que votre volontaire préfère sentir que voir alors faites pareil avec du parfum. Restez ouvert, à l’écoute et aussi imaginatif que votre volontaire.

Amplification d’une suggestion sans changer de métaphore

Par exemple pour les pieds collés au sol.

« Je vois que la colle bleu marche très bien. Mais quelle couleur à une colle encore plus forte ? Elle doit avoir une odeur encore plus chimique non ? Vas-y imagine que la colle se transforme petit en petit de bleu à rose qui est beaucoup plus puissant. Essaye de décoller les pieds maintenant. Tu vois, c’est impossible, la colle rose est trop forte. »

Ici, les sous-modalités sont la couleur également mais aussi l’odeur. N’hésitez pas à balayer les 5 sens si c’est possible. Surtout lorsque vous estimez que la métaphore choisie par votre volontaire (clean langage) est la bonne/plus imaginative/inconsciente.

 

Conclusions

C’est simplement ça. En changeant un morceau de la modalité (la métaphore ou la suggestion) on change l’impact de la modalité. Cette méthode oblige l’hypnotiseur à comprendre la façon de penser du volontaire et donc à parler le même langage.

Dans la vie de tous les jours, vous pouvez également changer votre propre rapport aux choses en changeant juste une petite portion de ce que ressentez.

Hypnose, contournement de résistance

Ce guide d’ hypnose est pour ceux qui connaissent bien l’ hypnose et pratique régulièrement.

Et comment faire passer ceci ou cela à un volontaire résistant ?

Je pense que cette question nous est tous passée par la tête plusieurs fois. Et déjà on se la pose très mal cette question… Je dirais plutôt :

Comment la rendre acceptable ?

 

Il faut aussi comprendre qu’un échec n’est pas une fin en soit mais un moyen de trouver une meilleure idée.

Je sais qu’être synthétique oblige à prendre quelque raccourci mais je vous offre une synthèse de ce que j’ai appris à droite et à gauche pour contourner une résistance tant que l’hypnotisé reste volontaire.

Vous avez fait une suggestion et elle n’a pas fonctionnée ?

 

Etape 1 : Feedback / Compte rendu

Demander à son volontaire est essentiel
Demander à son volontaire est essentiel

Hypnotiseur : Pourquoi la suggestion n’a pas fonctionné ?

Hypnotisé : Je ne sais pas… (La réponse la plus commune reste : « je ne sais pas »)

Et là vous vous apercevez qu’un feedback ce n’est pas juste poser des questions mais réussir à avoir les bonnes réponses. La plus part du temps on vous dira que l’expérience vous guidera pour poser les bonnes questions et avoir les bonnes réponses. Rien ne remplace l’expérience personnelle en effet, mais le but de mon message est d’essayer de vous apprendre à passer une suggestion qui ne passe pas. C’est pas la panacée et chaque étape sont lacunaire mais bon.

Hypnotiseur : Pourquoi la suggestion n’a pas fonctionné ?

Hypnotisé : Je ne sais pas…

Hypnotiseur : Etait-ce la métaphore qui ne t’amusait pas ?

(Déjà la question implique deux choses, elle recadre dans le jeu et l’amusement et elle rend indirectement plus actif le volontaire)

Hypnotisé : Oui

(Etape 2 : clean langage / Empilement de métaphore )

Hypnotisé : Non, j’aime bien mais ça ne marche pas avec moi.

(On pourrait directement partir sur du recadrage mais encore faut-il savoir quoi recadrer)

Hypnotiseur : Pourquoi ça n’a pas marché selon toi ?

(Et là les réponses peuvent être de plusieurs types : )

Hypnotisé : Quelque chose me gène.

Hypnotiseur : Quoi ?

Hypnotisé : Je ne sais pas trop…

Hypnotiseur : Prend ton temps pour trouver, ce qui compte c’est que tu t’amuses.

(Evitez de vous projeter. Dans ce genre de question, vous risquez d’influencer la personne et de lui faire dire une réponse qui n’est pas la sienne.)

Hypnotisé : Il y a trop de bruit / Trop de monde / Trop de…

(Changez d’endroit en choisissant un lieu qui convienne bien au volontaire mais continuez à discuter pendant le changement de lieu, c’est du recadrage.)

Hypnotisé : Je n’arrive pas à visualiser/imaginer

(Personnellement c’était une de mes hantises au début.)

Hypnotiseur : Vraiment ? Pourtant *le test de suggestibilité* a bien fonctionné tout à l’heure.

Hypnotisé : Oui mais là je n’y arrive pas.

(Clean langage avec un recadrage sur l’imaginaire. Ne pas hésiter à évoquer avec votre volontaire des moments où on est imaginatif/visionnaire afin de montrer que l’imagination n’est jamais un problème, qu’on est pas obligé de « voir » mais qu’on peut aussi « ressentir »)

Hypnotisé : J’attends et j’écoute mais il ne se passe rien.

(Recadrage !! Un volontaire inactif et un pré-talk raté. Parfois je fais des pré-talk un peu rapide et bim, je me prends une gifle par mon volontaire. Bien fait pour moi ! Et merci à lui !)

Et sans doute d’autres réponses que j’oublie. Le compte rendu est primordial dans une séance.

Premièrement il permet d’instaurer un dialogue en confiance avec le volontaire. Le fait de s’intéresser à ce qu’il vit l’aide à se détendre et à lâcher prise.

Ensuite, il faut savoir que plus la discussion sera franche, plus les retours seront de qualité. En félicitant l’imaginaire de la personne, en dédramatisant un échec cuisant ou même en racontant des blagues, on glisse doucement dans un rapport amical et cordial.

Et enfin, le dialogue rend actif le volontaire et lui enlève l’apathie qu’il peut parfois avoir avec une profonde relaxation.

Personnellement, je n’aime pas multiplier les inductions car j’aime communiquer avec mon volontaire et qu’il s’éclate. Plus il est éveillé mieux c’est pour moi. Et de plus il sera surpris par les phénomènes de plus en plus spectaculaire.

Etape 2 : Le clean langage / L’empilement des métaphores

Clean langage : User des métaphores du volontaire au lieu de celles de l’hypnotiseur

Votre test de suggestibilité est bien passé mais cette suggestion là coince…

Hypnotiseur : Et sinon qu’est-ce qui pourrait marcher selon toi ?

Hypnotisé : Je ne sais pas…

(Et oui encore ! ^^ )

Hypnotiseur : *Donner au moins 3 exemples dont au moins un complètement loufoque*  

Tu sais, l’inconscient c’est un grand joueur et il aime bien ce qui est onirique, allégorique. Parfois tu seras surpris des métaphores qui te viennent spontanément. Choisissant une pour commencer, une qui t’amuse et te plaît à imaginer et laisse toi guider par ton imaginaire.

Hypnotisé : Ah oui ? Bon alors *objet moins banal que d’habitude* ?

Hypnotiseur : Alors ça c’est super ! Bonne idée ! Oui avec ça c’est sur que *suggestion* va marcher. Mais de quelle couleur c’est ? C’est grand ? C’est petit ?…

(Laissez répondre, laissez des silences et arrêtez de claquer des doigts XD )

Le volontaire se concentre visiblement mais ça ne fonctionne toujours pas ?

Hypnotiseur : Le *objet* est une excellente idée mais qu’est-ce qu’on pourrait rajouter en PLUS qui pourrait marcher encore MIEUX ?

Si la réponse est un objet banal ou trop logique empilez jusqu’à ce que la réponse soit plus étrange ou particulière. Il faut épuiser l’imagination du conscient pour aller chercher l’imagination de l’inconscient.

Utilisez des sous-modalité sur les objets qui sortent un peu du banal et félicitez le volontaire sans trop en faire, ce n’est pas un gamin de 8 ans non plus.

Dans le clean langage, vous rendez actif votre volontaire. Avec un discours cohérent vous l’amuserez à imaginer. Il m’arrive parfois de tellement vouloir qu’une suggestion passe que l’empilement devient mécanique. Vous vous doutez bien que l’échec est au rendez-vous.

Si par contre vous usez du clean langage et de l’empilement avec jeu et rires, vous finirez par avoir un résultat.

Etape 3 : Le recadrage

Un recadrage transforme un résistant en somnambulique plus écologiquement que n'importe quel autre contournement
Un recadrage transforme un résistant en somnambulique plus écologiquement que n’importe quel autre contournement

Avec l’empilement vous avez eu un résultat certes, mais il ne satisfait pas le volontaire. Une catalepsie à 6/10 est déjà géniale mais il en veut une à 10/10.

Alors le recadrage va permettre beaucoup de chose, je trouve que c’est une manière très efficace de mener une séance à son terme.

D’ailleurs, je connais un spécialiste du recadrage qui est capable de faire des miracles en un minimum de mot, c’est Jean-Emmanuel. Et c’est grâce à lui que j’ai compris l’intérêt du recadrage.

Il en parlera donc mieux que moi mais je vais faire de mon mieux ^^

Il faut déjà s’assurer que votre volontaire a compris dans quel cadre général vous étiez. Dans la rue, le jeu reste un classique. Mais il y a aussi la détente, ou la découverte. Ou les trois à la fois. Assurez vous que le cadre soit bien compris par le volontaire sans lui imposer. S’il veut de la détente, alors donnez lui de la détente. Et s’il veut un thérapie déguisée (c’est très fréquent avec mes volontaires privés) alors refusez, en expliquant que vous n’êtes pas thérapeute.

Profitez du recadrage pour lui expliquer a quel point l’hypnotiseur est en dessous de l’hypnotisé. Ici à street-hypnose, on garde une position basse par rapport à l’hypnotisé. On propose, il dispose puis travail avec la suggestion. Et je trouve que c’est la meilleure situation pour un grand panel de gens. Être dirigiste risque de braquer le conscient ou de le rendre très passif.

Après tout ici on parle de « résistant », n’attendez donc pas à le diriger.

Faites aussi beaucoup d’évocation. L’imaginaire qui permet de croire une histoire aberrante dans un film simplement parce qu’on est pris dans le film. On pardonne au film de ne pas être réaliste on peut pardonner à l’hypnose de ne pas avoir de la colle sous la main et pourtant l’avoir quand même collée.

Evoqué également le fait qu’on joue à un jeu. Et dans ce cas, j’avoue avoir une phrase toute faite qui marche très bien. Je ne pense pas l’avoir inventée (j’en suis même convaincu) mais j’ignore d’où je la tire.

« Tu sais lorsque l’on joue à un jeu, on joue selon de nouvelles règles. Et c’est normal car si on veut s’amuser, on doit respecter ces règles. Et bien l’hypnose c’est pareil, la règle c’est que si on imagine quelque chose de puissant pour faire *suggestion* alors on a *suggestion*. Tu vois ce que je veux dire ? »

Et si vous avez un oui, vous êtes bien. Le recadrage n’est sans doute pas fini, on parle d’un résistant après tout.

Si vous êtes bloqué aux hallucinations alors n’hésitez pas à évoquer le fait qu’on en a souvent. L’impression que le téléphone sonne, une odeur qu’on est le seul à sentir, être tellement pris dans un livre qu’on est surpris que la météo est différente en vrai que celle du livre (true story pour ma part)…

Allez aussi sur le domaine du rêve. L’hypnose ce n’est pas du sommeil, mais je suis convaincu que c’est proche du rêve (très proche).

« Ce qui est formidable dans un rêve, c’est que tant qu’on rêve, on ne sait pas que c’est un rêve. Et ce n’est pas important de savoir que c’est réaliste ou pas, ce qui compte c’est de s’amuser dans ce rêve et de vivre ce que notre inconscient nous propose. Tu es d’accord avec moi ? »

Une fois que vous avez recadré et que votre volontaire est toujours volontaire, retentez l’expérience avec cette fois-ci plus de conviction et surtout plus d’activité de votre volontaire. Avec le clean langage il va vous guider à bien le guider.

Le recadrage n’est pas un science exacte. Et il demande de l’expérience pour être efficient. Mais en s’entraînant et en demandant beaucoup de retour de la part de votre volontaire vous arriverez à un résultat. N’ayez pas peur de refaire un pré-talk, la transe ne va pas disparaître simplement parce que vous ne faites plus de suggestions directes. Au contraire si le recadrage est passionnant pour votre volontaire, la transe devrait être plus « profonde » bien que je n’aime pas ce mot.

 

Etape 4 : Le contournement

(Si c’est l’inconscient qui bloque)

Ah… Votre volontaire et vous êtes convaincu que tous les efforts ont été fait et que la mentalité est bien comprise.

Et si le blocage était inconscient ?

Parfois la suggestion ne plaît pas à l’inconscient alors que le conscient à envie de jouer. Il y a sans doute une raison à ça. Parfois l’inconscient sait que c’est à lui de travailler mais il ne sait pas comment faire ou n’a pas compris ce qu’il devait faire.

Pour savoir, il suffit d’aller lui demander. Il y a des milliards de moyens d’aller lui demander. Mais il faut être sûr que les gestes idéomoteurs sont bien inconscient.

Si vous ne savez pas comment le savoir, c’est que j’ai mal fait mon boulot. Demandez à votre volontaire ! Il n’a aucune raison de vous mentir alors que vous vous démenez visiblement pour qu’il arrive à vivre cette suggestion qui ne passe pas.

Mouvement d’une main, de doigts ou même de corps entier. Je choisis personnellement la main/doigts car le volontaire peut la/les regarder bouger et trouver ça amusant.

« Ce *membre* est la partie inconsciente. C’est elle qui bouge à son envie avec une grande liberté. *Membre* nous aimerions que tu fasses un geste pour dire « oui »… pour dire « non »… pour dire « je ne sais pas »… pour dire « va te faire voir/foutre/enculer (en fonction de qui est le volontaire) »

Pourquoi autant de réponse ? Parce que vous êtes face à un volontaire très volontaire mais pourtant très résistant. Du coup, vous voulez des réponses sans ambiguïtés et parfois oui/non ne suffit pas. Et dans la rue, avec un résistant, j’ai du mal à croire que vous arriviez à une parole automatique (parole de l’inconscient) qui donne singulièrement l’impression d’être possédé XD .

Assurez vous que les gestes sont fixés. Posez des questions dont la réponse est connue.

« Est-on lundi ? »

« Est-on en mai ? »

« Quel est la racine carré d’un milliard cent douze ? »

Puis, toujours en amusant le conscient, et en étant très précis dans vos questions, cherchez à savoir pourquoi la suggestion ne passe pas.

Si la suggestion n’est pas comprise :

–          Reformulez là en l’expliquant et en vous adressant visiblement à l’inconscient.

–          Recadrez l’inconscient mais en étant plus onirique et enfantin sans pour autant le prendre pour un enfant (subtile hein ?)

Si la suggestion ne plaît pas :

–          Reformulez là en l’expliquant et en vous adressant visiblement à l’inconscient. Si malgré ça l’inconscient ne veut toujours pas. Abandonnez et surtout n’insistez pas. Il ne veut pas et c’est sans doute pas pour rien.

–          Demandez lui si une suggestion du même genre ne lui plairait pas plus. Et si oui, qu’il l’applique et montre que c’est fait en faisant un geste quelconque mais visible.

S’il ne sait pas comment faire :

–          Aïe. J’ai encore beaucoup de mal avec ça. Il faut convaincre le conscient et l’inconscient qu’il sait déjà le faire et donc il faut l’expliquer et trouver un moyen de l’expliquer.

ATTENTION :

Le contournement n’est pas bénin. En street-hypnose c’est un peu votre dernière carte de la dernière chance car vous ne pourrez pas enseigner à votre volontaire et l’hypnotiser plus tard, un autre jour. (L’hypnose est un apprentissage, ne l’oubliez pas !)

ATTENTION ATTENTION ! :

Le contournement n’est pas bénin. Le risque d’abréaction augmente lorsque vous faites ça. Demandez régulièrement comment se sent le volontaire. Et si la réponse n’est pas un « bien » franc, alors demandez ce qui ne va pas.

Hypnotisé : Je sens une gène, là.

Hypnotiseur : Si tu devais visualiser cette gène, elle serait de quelle forme et de quelle couleur ?

Hypnotisé : *Forme & couleur*.

Hypnotiseur : Et si le bien être de cet endroit devait être représenter par une forme et une couleur se serait ?

Hypnotisé : #surpris par la question# Heu… bah forme & couleur.

Hypnotiseur : Change la forme et la couleur en forme et couleur. N’hésite pas à déborder. Fait toi plaisir, tu vas voir ça va aller de suite mieux.

 

Etape 5 : Fractionnement.

(Si c’est le conscient qui lâche pas prise)

 

Votre volontaire n’arrive pas à lâcher prise, il le veut vraiment mais ne sait pas comment le faire.

D’après son feedback, vous sentez qu’il n’arrive pas à se détendre et à se laisser porter. Trop en contrôle, il n’a pas l’habitude de laisser les manettes à son inconscient.

Et c’est partie pour du fractionnement.

Le but n’est pas d’en faire de la guimauve mais juste de le détendre un peu plus mentalement. Expliquez lui que vous allez le faire partir un grand nombre de fois jusqu’à ce qu’il soit détendu réellement. Puis dans votre approfondissement mettez l’accent sur la relaxation mentale plutôt que physique (vous êtes dans la rue quand même.).

Profitez-en pour faire un recadrage à nouveau pour expliquer encore plus convenablement les inductions. Il serait dommage de le multiplier si c’est pour avoir au final « mais je dors pas ! ».

Je pratique très rarement le fractionnement car je trouve qu’un recadrage est plus écologique pour l’esprit. Mais parfois, il faut y aller comme un bourrin… Avec bienveillance mais comme un bourrin. :p

Je commence par une induction par rupture de pattern « classique » style butterfly ou pull arm. Mais honnêtement, je ne pense pas qu’il y ait un bon cycle d’induction.

Ensuite j’approfondie et je place un mot d’ancrage si ce n’est pas déjà fait. Sinon je le replace.

Retour au conscient.

Puis je place immédiatement le mot d’ancrage avec un geste accompagnant les yeux qui se ferme. J’approfondie pas longtemps mais je m’assure que la personne comprenne bien que c’est elle qui déclenche la relaxation. (On parle toujours d’un résistant).

Retour au conscient.

Discussion puis après je fais une induction avec saturation. (Genre compte de 100 à 0 en comptant tous les X et tourne en même temps ce bras et bouge cet autre bras autrement.) Puis ancrage.

Et je continue jusqu’à ce qu’il soit vraiment détendu, qu’il se relève doucement. Et là je place la suggestion direct et on observe si ça marche. Si ça ne marche toujours pas alors là je contourne le conscient (voir étape 4).

Etape 6 : Le temps et l’expérience

On ne le dira jamais assez mais vivre un phénomène hypnotique s’apprend. Et on apprend avec du temps et du jeu. Même si cette pù$*^$ d’hallucination de Shy’m ne passe toujours pas, tant pis. Elle passera bientôt.

L’hypnotiseur ne devrait abandonner que lorsque l’hypnotisé dit « stop ». Pas avant, et surtout jamais après.

Etape 7 : Résister pour mieux se laisser aller

Cette méthode, que j’ai pas encore éprouvée s’applique beaucoup plus à une personne qui n’arrive pas à ne pas résister mais qui sait très bien ce qu’est une phénomène hypnotique.

Le recadrage n’est plus à faire, le contournement par l’inconscient est peu efficace et le fractionnement est proscrit pour une raison X ou Y ?

« Puisque tu me parles de cette résistance et que tu commences à bien la connaître ; et si tu lui donnais une forme ? Une couleur, une texture peut-être même une voix et une odeur. Où est-elle cette résistance ? C’est normal de résister mais prenons toute cette fabuleuse énergie et envoyons là où elle est vraiment nécessaire. Dans le pied par exemple. Et désormais, tu devras t’assurer que le pied résiste de toutes ses forces. N’hésite pas à regarder de temps en temps que la résistance est toujours dans le pied et uniquement dans le pied. Que toute l’énergie de résistance soit là où elle doit être, dans le pied. »

Etape 8 : Se raconter la suggestion

Basée sur le clean-langage et les sous-modalités, cette étape permet une grande autonomie du volontaire.

« Qu’est-ce qui te fait penser à *suggestion* ? »

Et je parle de toutes les formes de suggestion. C’est efficace pour les catalepsies, les gestes idéomoteurs, les amnésies, tout…

Comme souvent, le volontaire risque de répondre rien ou je ne sais pas. Les hypnotiseurs doivent faire une force et une habitude à rebondir sur ce genre de réponse.

Pour ça il suffit que pendant le pré-talk et/ou pendant la séance, vous ayez enlevé la fausse croyance « je n’ai pas d’imagination. » « Je ne sais pas imaginer/visualiser ». Une fois fait, vous pourrez embrayer quand vous voulez sur l’étape 8.

« Rien ? Et de quelle couleur est ce rien ? Ca a une texture ? Une odeur peut-être ? Raconte moi »

Laissez votre volontaire parler. Guidez le juste à continuer à raconter son histoire. Et observez. Car la suggestion va se développer au fur et à mesure. A un moment le volontaire saura que l’histoire est terminée. La suggestion est en place. Testez-là.

Plus l’histoire sera incohérente et sans rapport logique avec la suggestion mieux c’est. Si l’histoire est longue, n’hésitez pas à de temps en temps rappeler sur l’objectif c’est de raconter l’histoire de la suggestion.

J’ai moi-même été surpris de l’efficacité de cette méthode en auto-hypnose.

Alors certes, ce n’est pas un contournement de résistance au sens strict. Mais je ne pouvais pas garder cette méthode pour moi ^^.

 

Apprendre à être hypnotisé

Être hypnotisé ce n’est pas une capacité naturelle qu’on a ou on a pas. On est tous et toutes hypnotisable. Certains y arriveront rapidement d’autres auront besoin d’un déclic et encore d’autres auront besoin d’apprendre.

On peut apprendre à être hypnotisé et cet article à vocation de tenter d’expliquer comment. Il existe pour cela plusieurs méthodes mais elles se déclinent toutes en trois phases. Comprendre, domestiquer et pratiquer.

Pour l’apprentissage d’une notion purement psychique, nous nous retrouvons tous égaux sur la capacité à apprendre. Bien sûr certains apprendront facilement, naturellement ou rapidement mais au final avec de la patience et de la pugnacité, on peut tous compenser le talent naturel (un enseignement fréquent dans les arts martiaux soit dit en passant).

Par exemple, la mémoire se travaille. Certains mémorisent facilement d’autres ont besoin de méthodes. Mais au final, nous sommes tous capable d’apprendre un livre par cœur.

Il est vrai qu’exemple n’est pas généralité, certains possèdent une mémoire particulière qui ne pourra être que très difficilement battu par le travail. L’hypnose n’est heureusement pas dans ce cas.

J’affirme haut et fort, vous pourrez vivre tous les phénomènes hypnotiques. Voici ma méthode. En espérant qu’elle vous corresponde.

Comprendre

Ah. Alors pour pratiquer une discipline mieux vaut la comprendre et surtout appréhender les tenants et aboutissants.

Qu’est-ce que l’hypnose ? Est une question à laquelle je ne peux pas répondre. Mais que se passe-t-il quand je suis sous hypnose ? Oui. Heureusement.

Tout dépendra de la séance, du cadre et de l’hypnotiseur, on peut cependant trouver des points communs. Il y a une augmentation de la focalisation, parfois sur un objet, parfois sur l’hypnotiseur parfois sur une sensation. Il y a également une sensation d’étrangeté habituelle. Un peu comme si on se sentait bizarre sans que pour autant ce soit une sensation inconnue.

La plupart du temps, l’hypnotiseur dissociera le conscient de l’inconscient. Ceci ne se sent pas mais permet d’amplifier la sensation d’indépendance des phénomènes hypnotiques. C’est à dire que la main qui bouge toute seule donnera l’impression tenace de bouger réellement toute seule. Tandis que sans dissociation, il subsistera un doute plus prenant.

La sensation de faire semblant, d’être connivant est un signe de transe et doit s’apprivoiser. Même mieux, n’hésitez pas à faire « semblant » jusqu’à ce que vous ne fassiez plus semblant. Et en anglais : « Fake it, until you make it. »

C’est une partie du mystère. On se sent étrange, on a l’impression de faire semblant ou on doute de la réalité de ce qui se produit. Vous êtes en train de comprendre. J’ai eu une volontaire, de 17 ans à peine, qui a su expliquer à ses amies de manière très simple ce qui se passait en elle. Je vais reprendre ses mots, je vous laisse vous les approprier :

« En fait c’est comme lorsqu’on rêve, on s’en fout, on fait c’est tout. »

Pour moi, un hypnotisé ne doit pas somatiser ce qui se passe et simplement vivre le truc. C’est à l’hypnotiseur de ratifier pour l’hypnotisé. C’est un binôme, chacun fait la part de son travail.

En parlant de travail, l’hypnotisé doit comprendre qu’il est sans doute le plus actif dans ce qu’il vit. Que c’est un travail interne et qu’il y a des efforts à fournir. Devenir hypnotisé, c’est quelque chose qui se travaille et se construit. C’est un apprentissage et lorsqu’on apprend on doit être actif.

Souvent, lorsque j’échoue à hypnotiser quelqu’un, c’est parce que je n’ai pas réussi à enseigner convenablement, je n’ai pas trouver la bonne manière de transmettre tout ça.

Résister c’est facile, vraiment. Il est vraiment très facile de s’empêcher d’apprendre et de faire. C’est lâcher prise, se laisser porter qui est le véritable exploit. Dans ce travail en collaboration, il faut du volontariat, de l’échange et du plaisir (peu importe ses formes).

Et parfois, comprendre tout ça suffit à tout débloquer. D’un coup, il se passe un déclic et vous devenez réceptif et maître de votre transe.

Et parfois, ça ne suffit pas.

Domestiquer

« Fake it, until you make it. » ou fait semblant de savoir faire jusqu’à ce que tu saches vraiment le faire.

Mais aussi, se faire hypnotiser par plusieurs personnes de plusieurs manières. Premièrement, on est pas forcément d’humeur à vivre une séance même si on pensait l’être et ensuite on est pas forcément dans l’humeur adéquat pour vivre un style de séance particulier.

Je m’explique. Pour domestiquer une transe hypnotique, il faut ressentir la transe, aussi légèrement que ce soit. Puis trouver à l’instant t, la méthode m pour appréhender la transe et la ressentir vraiment. Parfois j’ai besoin d’un hypnotiseur dynamique usant de méthode rapide et très technique et parfois j’ai besoin d’être calmement guidé. Et puis parfois n’importe quelle méthode fait l’affaire. Et puis des fois, rien ne marche. J’en ai envie mais c’est pas le moment.

Vous allez devoir multiplier les séances afin de vous convaincre que la transe est bien là, bien présente. Que ce n’est pas du faux. Tout en ayant l’étrange ambivalence qu’a les rêves : Faire semblant sans faire semblant. C’est assez abscond dit comme ça mais on ressent bien cette dichotomie les premières fois qu’un phénomène hypnotique survient.

« Je pourrais bouger les pieds, se serait même facile, mais pourtant je ne les bouge pas parce que… »

Parce que… tout dépend des gens, tout dépend de la transe.

Il est vrai que domestiquer est un mot orienté. Peut-être pourrait-on trouver un mot plus neutre, moins imager. Par contre, je le trouve approprié dans le sens où il amplifie cette sensation de dissociation, d’état modifié et modifiable. S’il mute, s’il change, il doit être domesticable.

Pratiquer

Vous l’avez compris, vous l’avez senti et conscientiser et parfois cela suffit. Désormais vous êtes hypnotisable. Et parfois certains phénomènes hypnotiques ne passent toujours pas.

Il existe beaucoup de technique sur le contournement de résistance. (J’ai un article tout fait à poster sur ce sujet, un jour) qui permettent de voir les suggestions sur un jour nouveau, d’une autre manière afin de les vivres.

Et pour appliquer toutes ses méthodes afin de trouver les bonnes, il faut pratiquer. Essayer jusqu’à ce que ça marche tout simplement.

Comme déjà dit, être hypnotisé est un apprentissage. Un savoir se maintient dans le temps. Et chaque séance augmente ses connaissances sur le sujet. Une suggestion qui était à 4/10 en efficacité hier peut devenir 6/10 le lendemain. Et parfois un déclic se fait et une suggestion à 0/10 peut passer à 10/10 voire 12/10 (qui dépasse donc les attentes).

Motivation et volontariat ! C’est comme ça que vous pourrez être hypnotisé à 100% malgré le fait d’être peu réceptif. On finit par y arriver à force de pratique. La question n’est pas de savoir si vous y arriverez un jour mais quand. Car il ne fait aucun doute que vous y arriverez.

L’induction formelle

Comment réaliser une induction formelle ?

 

Et qu’est-ce qu’une induction ?

Vous voyez déjà le massacre venir ? Non ? Tout comme l’hypnose, il n’existe pas de définition de l’induction qui fasse un minimum consensus. Voilà pourquoi je vais cadrer mon propos et expliquer ce qu’est une induction formelle pour moi.

 

Ici nous ne parlerons pas au final des induction en tant que telle. Car une induction est un moyen de commencer une transe. Or la transe commençant souvent pendant le pré-talk, il est logique de penser que les inductions (formelles ou non) ne servent pas/plus à une mise en transe.

Et comme je lis souvent d’ici et de là, que les hypnotiseurs aiment faire des inductions formelles, et que certains semblent en faire une montagne ou échouent, je me propose de faire une petit guide sans prétention.

Notez que ce n’est qu’un guide fait par une personne lambda. Ce n’est pas force de vérité ou une recette miracle.

Avant propos :

 

Quelques définitions utiles

 

* Ratification

Confirmation de ce qui a été fait.

Dans la cadre de l’hypnose, une ratification est l’annonce d’un événement en train de se produire dans le but d’aider le volontaire à conscientiser ce qu’il se passe ou à permettre de détourner son attention.

 

* Approfondissement

Dans le cadre d’une induction formelle, l’approfondissement est l’ajout de suggestions d’augmentation de la détente et de la relaxation.

Exemple : « Et plus tu te concentres sur ce que tu ressens et plus tu te détends. »

 

*Fusible

Dans le cadre d’une séance d’hypnose, les fusibles sont des suggestions s’étalant normalement sur toute la durée de la séance afin de cadrer toutes les autres suggestions (« On ne perd pas le contrôle sous hypnose » est un bon exemple) et/ou d’éviter certaines réactions (« Tu vas rester bien droit sur tes appuis. » ; « Tu te sentiras merveilleusement bien. »)

Le cadre :

 

Ici, je parlerais des inductions formelles. Et mon propos essaiera de ne parler que de ça.

 

Une induction formelle, ici, parlera des techniques et des manières d’emmener une tiers personne volontaire à fermer les yeux et à se détendre mentalement du mieux qu’elle peut.

 

Nota : Je sais qu’en cadrant autant, je perds une partie conséquente de ce que peut être une induction. Et je réduis volontairement la portée de la définition d’une induction formelle afin d’éviter tout débat et de trop sortir de mon propos.

 

Le pré-talk :

 

Avant de se lancer dans la technique, comme pour n’importe qu’elle phénomène hypnotique, il faut expliquer ce que l’on va faire. Et cadrer ! Rien ne sert de faire la plus belle des inductions si le volontaire ne sait pas ce qu’il doit faire.

 

Une induction formelle (ma définition je vous rappelle et pas LA définition) sera réussie si et seulement si le volontaire sait ce qu’on attends de lui.

(Oui je me répète et je vais continuer à le faire, c’est trop important)

 

Pour cela, il faut expliquer ce qu’est une induction formelle dans le cadre de la séance. Il faudra prendre son temps surtout pour la première.

La première étape sera d’enlever les croyances qui peuvent gêner l’induction.

« On ne dort pas, on reste toujours parfaitement conscient et si tu veux, tu peux te redresser quand tu en auras envie. »

« C’est toi qui décide si tu te laisses aller ou pas. »

« Tu peux parfaitement rire et bouger, tant que tu te laisses aller, c’est génial. »

 

Ensuite, on va mettre quelques sécurités/fusibles. Mieux vaut prévenir que guérir et une simple phrase peut éviter bien des soucis.

« Tu resteras bien sur tes appuis. »

« Je suis là pour te soutenir, il te suffit de bien rester debout. »

« Tu vas te sentir merveilleusement bien, c’est normal, c’est de la détente. »

Bien entendu, un fusible n’est efficace (comme n’importe quelle suggestion) que si le volontaire à bien compris. Inutile d’espérer que le volontaire reste debout si vous n’avez pas parfaitement expliqué qu’il peut rester debout pendant une induction formelle. N’hésitez pas à répéter les fusibles. Et surtout considérez qu’un fusible pourrait ne pas ‘’tenir’’ ou fonctionner.

 

Et enfin, tu prépares ta technique en l’expliquant.

 

Alors, je n’ai pas encore parlé de l’ultime phrase qui fait qu’une induction formelle ne peut pas échouer car plus j’avance dans ma pratique et plus je m’aperçois que c’est un poil plus subtile que ça.

 

« Et lorsqu’il se passera ceci et que je ferai cela, je dirai ça et tu te laisseras aller VOLONTAIREMENT. C’est pas moi qui fait c’est toi qui décide. »

Alors certes, cette phrase fonctionne plutôt bien mais, il faut avant s’être assuré du volontariat du volontaire. Il faut avoir enlever la croyance que l’hypnotisé est passif.

 

Bref vous avez préparé le terrain, vous avez mis la sécurité rudimentaire, expliqué et tout le monde semble prêt. A ce moment-là, votre induction formelle ne peut pas échouer.

Je me répète, si vous avez correctement expliqué ce que vous attendez du volontaire, et qu’il est volontaire, l’induction ne peut pas échouer.

 

L’induction lente :

 

Oui même dans la rue. Alors non vous n’allez pas parler de détente pendant une heure comme dans certains cabinets de thérapie. Mais vous allez plutôt faire ça calmement sans contact ni brusquerie.

 

Si vous ne voulez pas passer trop de temps, il faut avoir valider quelques phénomènes hypnotiques (Plusieurs gestes idéomoteurs par exemples.)

 

Proposez ensuite une induction. Demandez à votre volontaire si ça le tente et passez ceci comme n’importe quel autre phénomène hypnotique. Pour moi une induction formelle n’est rien de plus qu’une suggestion.

 

Décomposez votre suggestion « Induction / Détente » en une suite de phénomènes hypnotiques (avec des métaphores par exemple).

–          Yeux qui se ferment dès que l’envie se fait

–          Tête lourde

–          Esprit détendu

–          Ratification des éventuels phénomènes périphériques

–          Et tourner en boucle jusqu’au résultat

 

Et comme toute induction, il faut approfondir. N’hésitez pas à recadrer et même à poser des questions au volontaire yeux fermés.

 

Nota : Les inductions lentes ne sont, à mes yeux, pas adapté dans un cadre ludique. Le rythme étant lent, je trouve que cette manière ne se prête pas au cadre du jeu.

La saturation de la pensée :

 

Proche de l’induction lente, et pouvant embrayer sur une rupture de pattern, la saturation permet de faire lâcher prise plus facilement mais exige du volontaire qu’il a réellement envie de jouer le jeu.

 

Le pré-talk doit être solide pour expliquer l’induction car c’est le volontaire qui va décider quand partir (avec l’aide de l’hypnotiseur bien sûr :p )

 

Je crois qu’on appelle celle-là, l’induction d’Elman, on me reprendra si j’ai tord.

 

Vous allez demander à votre volontaire de faire plusieurs choses qui sont très difficiles voire impossible de les réaliser en même temps. Tout en donnant l’illusion que c’est possible d’y arriver.

Exemple :

* Bouger un bras dans un sens, l’autre bras dans une autre sens et compter de 3 en 3

* Décompter de 100 à 0 en comptant tous les 1.5 et fermer les yeux à chaque fois que le chiffre est sans virgule

 

Et pendant ce temps, vous bombardez de suggestion de relaxation mental, et expliquez et réexpliquez l’induction, que ce n’est pas grave si on ne compte pas jusqu’au bout, etc…

 

Et bien sûr d’approfondir dès que les yeux sont fermés.

Le choix de l’inconscient :

 

Il arrive assez souvent qu’on laisse le choix à l’inconscient de démarrer une suggestion. L’induction formelle est parfaitement adapté.

Je propose comme méthode celle-ci mais n’hésitez pas à l’adapter à la séance et la personne.

 

Pendant une suggestion de geste idéomoteur (par exemple lévitation de bras)

« Et maintenant, il va se passer quelque chose d’extraordinaire et d’amusant. A un moment donné, c’est l’inconscient qui choisit, le bras va s’arrêter et partir dans une autre direction, celle de son choix. Et plus le bras va bouger dans cette direction plus tu vas te sentir détendu tant et si bien que lorsque le bras touchera cet endroit (la cuisse par exemple), tu te laisseras aller complètement comme si ton inconscient envoyé un signal fort. »

 

Si vous avez bien expliqué l’induction formelle avant, vous n’aurez plus qu’à approfondir et à reparler des fusibles. N’hésitez pas à ratifier afin de garder la concentration du volontaire intact.

L’induction avec rupture de pattern :

 

La classique dans la rue. Je ne vais pas détailler toutes les ruptures de pattern car il en existe une infinité.

Voilà en gros comment ça se passe :

–          Créer un pattern

–          Expliquer ou réexpliquer l’induction formelle

–          Encrer un signal déclencheur de l’induction

–          Rompre le pattern avec un petit choc et déclencher le signal

–          Approfondir immédiatement

 

Nota : Le petit choc prendra trois natures qui peuvent très bien se lier. Le choc physique (tirer la main, appuyer sur les épaules…), Le choc psychique (créer un sursaut par exemple) et Le choc sensitif (un claquement de langue, une lumière…)

Attention, c’est un PETIT choc. Juste de quoi amplifier le « bug » de la rupture de pattern. Et ce choc peut se faire sans contact physique.

 

La rupture de pattern exige une forme de rythme rapide. Une fois la rupture enclenchée, il n’y a plus de place à l’improvisation, vous devez dérouler ce qui est prévu jusqu’au début de l’approfondissement.

 

L’induction « surprise ! » avec rupture de pattern :

 

Entre mythe et réalité, cette induction appelée parfois flash ou zap, est strictement identique dans le processus que l’induction juste avant.

A ceci près :

* Le pattern n’est pas crée par l’hypnotiseur. C’est un pattern naturel de la personne que l’on va interrompre.

* Il y a très peu de temps pour expliquer l’induction et encrer un signal

* La rupture de pattern et le choc qui va avec doit être un peu plus fort. (sans traumatiser pour autant.)

 

Même si sur le papier je ne vois rien qui empêche la réussite de cette induction ; j’ai un énorme doute sur sa réalisation sans un pré-talk.

Vous verrez beaucoup de vidéo de ses fameuses inductions flash. Mais aucune n’apporte de preuve assez solide pour montrer qu’il n’y a pas eu de pré-talk avant. (voir même une séance complète)

 

Et vous ne pourrez toujours pas vous passer d’approfondissement 😉

 

La saturation avec rupture de pattern :

 

Il suffit de remplacer la création de la pattern par une saturation avec une pattern facile à rompre pour l’hypnotiseur.

 

(Elle marche très bien sur moi celle-là :p )

 

Voilà en gros comment ça se passe :

–          Créer un pattern dans la saturation (exemple bouger le bras droit de haut en bas puis de bas en haut)

–          Expliquer ou réexpliquer l’induction formelle

–          Encrer un signal déclencheur de l’induction

–          Rompre le pattern avec un petit choc et déclencher le signal

–          Approfondir immédiatement

 

L’auto-induction :

 

Ceux qui hypnotisent les mêmes personnes régulièrement s’en servent très souvent. C’est facile. Il suffit de demander à la personne de se remémorer la dernière fois qu’elle a vécu une induction formelle.

Pour autant, ça ne dispense pas d’approfondir et de guider en ratifiant.

 

 

Conclusion :

 

Comme vous l’avez sans doute constatez, une induction formelle est facile à réaliser et les possibilités pour y arriver sont infinies. La difficulté se trouve en fait dans l’explication de la suggestion de détente. Plus votre pré-talk et votre explication seront solides et clairs plus vos chances de succès vont augmenter.

 

Soyez logique. Si votre volontaire fantasme sur une induction à la messmer et que vous avez la capacité de lui faire, il n’y a aucune raison pour lui refuser (tant que tout est en sécurité). Et si votre volontaire veut quelque chose de simple alors n’en faites pas du spectaculaire.

 

Soyez écologique. L’induction formelle qui mène à la détente n’est pas le sésame pour faire passer tous les phénomènes hypnotiques. Il est donc inutile de les multiplier entre chaque suggestion et encore plus entre chaque suggestion échouant.

 

L’empathie et la bienveillance vont également simplifier toute votre séance. Les gens vous font assez confiance pour les laisser se faire hypnotiser par des inconnus. Il est normal d’avoir de la gratitude envers un volontaire. Politesse, courtoisie, respect, plus vous serez avenant et plus vos séances seront agréables pour tout le monde.

 

Et n’oubliez pas de vous amuser aussi ! Je pense que sur ce côté là, vous pouvez être un peu égoïste et rigoler avec votre volontaire J

Devenir hypnotiseur

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise hypnose, il y a plutôt de l’éthique et de la morale. L’hypnose n’a de pouvoir que ce que l’hypnotisé veut bien donner à l’hypnotiseur. C’est comme ça que j’ai envie d’enseigner à être hypnotiseur.

Actuellement, en France, la pratique de l’hypnose n’est pas légiférée. Ce qui signifie que l’on est libre de pratiquer toutes les branches de l’hypnose sans diplôme ni certificat. Je pratique moi-même un petit nombre de branches et je me suis spécialisé dans l’hypnose de rue et l’hypnose érotique. Ce qui est intéressant dans ses domaines c’est qu’il reste encore beaucoup de choses à découvrir et à formuler.

Mais avant d’expérimenter, et de déconstruire les règles apprises, comme pour la musique, il faut maîtriser les bases.

I / L’hypnose qu’est-ce que c’est ?

Je ne sais pas. Non c’est vrai je ne sais réellement pas. J’ai quelques définitions basées sur des débats avec d’autres hypnotiseurs et d’autres basées sur mes propres expériences, mais en toute honnêteté, je ne sais pas.

Je vais vous présenter les trois définitions qui me semblent les plus intéressantes et les plus proches de ma pratique :

« Si je devais définir l’hypnose, je parlerai d’un cheminement de pensées où les perceptions évoluent hors du cadre habituel de veille tandis que la concentration augmente et se fixe sur un point mouvant. « 

« L’hypnose est un ensemble d’états dans lesquels la suggestibilité d’une personne est augmentée lui permettant de vivre divers phénomènes. »

‘L’hypnose est un ensemble de techniques de suggestions modifiant, arrêtant ou démarrant des processus dont l’attention. »

Ces définitions sont largement perfectibles voire carrément fausses. Je trouve cependant qu’elle offre un cadre pas trop mauvais à ma manière de voir les choses.

 

II / Comment commencer ?

Observer et apprendre. On peut apprendre les bases de l’hypnose en quelques heures. Il suffit de lire un bouquin bien penser, de voir quelques tutos sur Youtube bien expliqués et de voir une séance complète pour prétendre pouvoir hypnotiser.

Et c’est vrai. Devenir hypnotiseur n’est au final pas si difficile que ça, voire carrément accessible. Les difficultés viennent avec l’envie d’approfondir ses connaissances et ses techniques et surtout l’ajout de l’éthique et des objectifs.

Si vous voulez réussir une séance d’hypnose et puis c’est tout. Il suffira de regarder une vidéo de Youtube, répéter mot à mot ce que vous y voyez et le faire sur une grand nombre de personne pour tomber sur une personne très suggestible. C’est aussi facile que ça.

Mais mon objectif, et je ne suis pas le seul, est d’hypnotiser n’importe qui, n’importe quand mais pas n’importe comment.

Je vous propose deux options :

Soit vous êtes plutôt timide donc une formation d’hypnose de rue avec une sortie en rue incluse dans la formation vous sera bénéfique

Soit vous n’êtes pas si timide que ça donc vous pouvez lire des livres et regarder des tutos puis vous lancer dans la rue.

 

 III/ Les techniques

Au départ, on peut trouver l’hypnose très technique. C’est un domaine où le vocabulaire est riche et où l’on emploie souvent des mots abstrait ou détourner de leur sens premier.  Avant même de se lancer dans les techniques, il faut comprendre le vocabulaire et le maîtriser pour pouvoir échanger avec d’autres hypnotiseurs.

Induction, catalepsie, amnésie, gestes idéomoteurs, transe, hallucination positive, hallucination négative, synesthésie, abréaction, ratification, approfondissement, et j’en oublie. Tout ces mots doivent être connu un minimum afin de pouvoir communiquer sereinement avec d’autres hypnotiseurs.

Je suis personnellement un amoureux du bon mot au bon moment, et même si je ne suis pas forcément bon dans ce domaine, je préfère que l’on me parle avec le bon vocabulaire.

Les techniques sont au final très peu nombreuses mais se déclinent presque à l’infini.

Vous vous servirez des inductions, des contournements, de la saturation, de la distraction, de la focalisation, du signaling, et autres empilements afin de réussir votre séance.

J’offre volontairement aucune explication car l’hypnose est un sujet qui demande du volontariat et l’envie d’apprendre pour devenir un minimum bon.

 

IV/ Pratiquer

Devenir hypnotiseur se fait en quelques heures. Mais sans une pratique régulière et surtout sur un grand nombre de personnes différent, vous allez vite tourner en rond puis péricliter.

Je tourne actuellement entre 100 et 150 séances par an. Et avec environ 100 personnes différentes. Pour atteindre ce nombre, la rue reste le meilleur endroit. Bien entendu, les séances par skype et en privées sont aussi adaptées.

Expérimenter, dans un cadre éthique, va rendre votre pratique intéressante et se renouveler régulièrement. Personnellement, j’ai choisi l’hypnose sexuée comme terrain d’expérimentation et j’en suis très satisfait tant il y a de chose à découvrir.

 

V/ Rester curieux

L’hypnose évolue continuellement. La science ne s’y intéresse que trop peu actuellement, mais des productions scientifiques sont tout de même faites.

Ne vous enfermez pas dans une seule manière de voir l’hypnose. C’est le meilleur moyen de devenir blasé ou pire convaincu. Ne restez pas enfermé dans ce que vous pensez être vrai, il est peu probable que ce le soit.

 

VI/ Se faire hypnotiser

Comment voulez-vous que quelqu’un accepte de se faire hypnotiser par vous si vous n’osez pas le faire vous même ?

Se faire hypnotiser est le meilleur moyen de mieux expliquer aux gens ce qui risque de se passer. Et puis c’est tellement grisant que ce serait dommage de s’en priver.

 

VII/ Soyez crédible

Que se soit depuis 1 heure ou 5 ans que vous hypnotisez, mieux vaut dire à votre hypnotisé que vous savez ce que vous faîtes.

L’hypnose possède un tel crédit ésotérique et de manipulation, que vous devez inspirer confiance avec une grande expérience. Il faut montrer que vous savez ce que vous faîtes.

« Voilà 3 ans que j’hypnotise. » est un petit mensonge utile pour mener à bien une séance.

 

VIII/ Thérapie

Si vous n’êtes pas thérapeute, ne faites pas de thérapie.